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l
Neurone
·
Vol 17
·
N°2
·
2012
·
un syndrome pseudobulbaire avec
dysarthrie, et parfois bavage, dans les
polymicrogyries périsylviennes;
·
une tétraparésie spastique, avec at-
teinte motrice prédominante, sans
atteinte oromotrice, avec un retard
mental modéré et, souvent, pas
d'épilepsie, dans les polymicrogyries
bifrontales;
·
une épilepsie pharmacorésistante
avec une atteinte motrice modérée
dans les polymicrogyries pariétales.
Cette grande hétérogénéité des phéno-
types radiologiques et cliniques des po-
lymicrogyries suggère que les bases phy-
siopathologiques seraient distinctes et
donc que différents gènes seraient sus-
ceptibles de rendre compte de ces syn-
dromes polymicrogyriques (1).
Les syndromes
polymicrogyriques
Les polymicrogyries
périsylviennes
Les polymicrogyries périsylviennes bila-
térales ou bi-operculaires sont les mieux
caractérisées et les plus fréquentes (60-
70% des cas).
Le tableau clinique caractéristique asso-
cié à ces polymicrogyries bilatérales
comporte un retard mental, une dysfonc-
tion oromotrice (dyspraxie oro-faciale) et
une épilepsie, dont la prévalence varie
de 45 à 90% des cas selon les séries, et
la sévérité est en fonction de l'étendue
de la polymicrogyrie (3).
Grades de sévérité des
polymicrogyries périsylviennes
En imagerie IRM, ces polymicrogyries
s'étendent le long des berges et de la
profondeur de la scissure sylvienne, qui
apparaît anormalement épaissie et irré-
gulière, avec une orientation plus verti-
cale (Figure 2).
L'étendue de ces polymicrogyries varie
en fonction des patients, selon 4 grades
de sévérité:
·
grade 1: polymicrogyries périsyl-
viennes, avec une extension à 1 ou 2
pôles;
·
grade 2: polymicrogyries périsyl-
viennes s'étendant au-delà de la ré-
gion périsylvienne, mais n'atteignant
pas les pôles;
·
grade 3: polymicrogyries périsyl-
viennes limitées à la région périsyl-
vienne, sans extension (holosyl-
vienne);
·
grade 4: polymicrogyries périsyl-
viennes limitées à la partie posté-
rieure de la région sylvienne (encore
appelées polymicrogyries pariétales
postérieures) (4).
Clinique
Les patients ayant une polymicrogyrie
périsylvienne bilatérale présentent, de
façon caractéristique, des troubles de
l'élocution, à l'origine d'un retard de
parole et d'une dysarthrie s'intégrant
dans le cadre d'un syndrome pseudobul-
baire.
Le tableau clinique
caractéristique associé à ces
polymicrogyries bilatérales
comporte un retard mental,
une dysfonction oromotrice
(dyspraxie oro-faciale)
et une épilepsie.
Figure 2: Polymicrogyries périsylviennes ­ aspect microgyrique de l'ensemble de la fissure
sylvienne (polymicrogyrie holosylvienne).
Les patients ayant une
polymicrogyrie périsylvienne
bilatérale présentent une
dysarthrie s'intégrant dans le
cadre d'un syndrome
pseudobulbaire.