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I
Journal du Spécialiste
12-3
4 juillet 2012
www.jds-sk.be/fr
L
'actuel Directeur général médical du
Chirec, Jacques de Toeuf, terminera son
mandat en août 2013, à l'âge de 67 ans.
Le conseil d'administration du groupement
hospitalier lui cherche, plus d'un an à l'avance,
un successeur. Une véritable gageure tant cette
fonction demande de multiples compétences,
dont le Dr de Toeuf fait preuve depuis des
années. «En tant que Directeur général médical
(DGM), responsable de l'application de la
stratégie médicale définie par le C.A., il faut
prendre des décisions qui ne plaisent pas toujours
à tous les médecins de l'institution. Dans notre
groupe hospitalier, tous les médecins peuvent
donner leur avis. Ce mode de fonctionnement
a des avantages et des inconvénients. Le conseil
d'administration est composé majoritairement
de médecins (12 médecins et 3 administrateurs
extérieurs indépendants). Nous avons voulu
protéger la fonction de Directeur général médical
en proposant un mandat à durée indéterminée.
Un mandat renouvelable tous les 5 ans, par
exemple, fragiliserait la fonction et l'institution»
,
explique le Dr El Haddad.
Le conseil d'administration du Chirec a
décidé de s'y prendre bien à temps pour
trouver son nouveau DGM. «Le candidat
choisi devra sans doute prester un préavis
de plusieurs mois. De plus, en novembre
se tiendront les élections des membres
du nouveau conseil d'administration du
Chirec. Comme le C.A. actuel a une certaine
ancienneté et connaît bien l'institution, nous
avons trouvé logique qu'il choisisse, avant la
fin de son mandat, le futur Directeur médical
général.»
Le bon profil
Le Dr El Haddad souligne que le C.A a pris
beaucoup de temps pour bien définir le profil
de la fonction. «Nous avons évidemment
tenu compte de la définition légale de la
fonction du médecin-chef et de la spécificité
de notre institution, qui est présent sur cinq
sites. 1.100 médecins y travaillent, souvent à
temps partiel. Ils y pratiquent une médecine
personnalisée, ce qui est bénéfique pour les
patients et les médecins mais complexifie le
travail du gestionnaire. Nous avons adapté le
profil de la fonction en tenant compte de l'avis
de nombreuses personnes travaillant dans
l'institution. C'est indispensable. Nous avons
aussi demandé à un chasseur de tête de donner
son avis sur la description de fonction. Nous
avons ensuite publié l'offre d'emploi, ouverte
jusqu'à fin juin 2012.
Les Comités de nomination et rémunération
vont ensuite examiner les candidatures
sur base des dossiers. Puis, les membres du
CA rencontreront les candidats en tenant
compte des différentes compétences. Les trois
meilleurs candidats rencontreront le conseil
d'administration, qui choisira la "perle rare".»
Le président du C.A. est bien conscient de
la difficulté de trouver ce type de profil.
Les médecins réunissant toutes ces compétences
ne sont pas si nombreux. De plus, le secteur
hospitalier étant un microcosme, il est parfois
délicat de postuler pour une fonction dans
un hôpital lorsqu'on l'exerce déjà dans un
autre, qui est parfois même une institution
concurrente. «Le professionnel que nous
recherchons est rare parce qu'il doit exercer
un métier très particulier dans un groupe
hospitalier complexe. Il devra faire preuve d'une
grande maîtrise pour pouvoir gérer l'activité
médicale. En tant que président du C.A., je me
rends bien compte des difficultés liées à la taille
de notre institution, à la répartition sur plusieurs
sites et à l'existence de cultures différentes,
propres à chaque site. De plus, nous avons
l'ambitieux projet d'installer un nouvel hôpital
sur le site de Delta. Un projet que nous n'avons
pas le droit de rater.»
Au moment de rédiger cet article, aucun
candidat ne s'était déclaré en interne pour
briguer le poste. «Si nous ne trouvons pas
quelqu'un qui nous convient, nous demanderons
au Dr de Toeuf de prolonger son mandat - nous
sommes d'ailleurs très contents de son travail
- ou nous irons chercher quelqu'un exerçant
déjà cette fonction dans le secteur.»
En outre,
le président du C.A. estime que le futur DGM
devra avoir été ou être un spécialiste reconnu
par ses pairs dans sa discipline. «C'est important
pour imposer sa fonction de Directeur général
médical auprès de de ses confrères»
.
Un secteur attractif?
Plus largement, un hôpital belge, même
important, est-il assez attractif pour attirer
des «top managers»: directeur financier,
informatique ou technique, responsable des
ressources humaines... «Nous n'éprouvons
aucune difficulté à trouver des professionnels
compétents ayant des profils spécifiques.
Il est beaucoup plus difficile de trouver des
infirmières. Par contre, en ce qui concerne
le recrutement des médecins, nous devons
refuser une dizaine de candidatures
spontanées par mois, dont certaines
émanent de spécialistes travaillant dans des
hôpitaux universitaires. La création de notre
nouvel hôpital, à un endroit stratégique, et
l'importance de notre patientèle participent
à l'attractivité du Chirec.»

Cette attractivité a certainement été
renforcée par l'annonce d'emploi grand
format et en couleurs ­ publiée, entre
autres, dans le Soir et envoyée dans d'autres
hôpitaux et au Master en management des
institutions des soins de santé (MMISS) ­
qui présente le Chirec et met en avant son
niveau d'exigence.
Vincent Claes
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RECRUTEMENT DES CADRES
Comment trouver la perle rare?
Le Chirec est à la recherche de son futur Directeur général
médical. Le groupe hospitalier a récemment publié une annonce
de recrutement, remarquable par sa taille, dans la presse générale.
Le JdS a demandé à Philippe El Haddad, président du conseil
d'administration du Chirec, d'expliquer comment une institution
de soins parvient à dénicher des «top managers» pour les postes
d'encadrement.
Un canif suisse en or
A la lecture de son profil de fonction,
il apparaît que le futur Directeur
général médical recherché par le
Chirec doit avoir de nombreuses
cordes à son arc: être docteur en
médecine ayant une expérience
pratique réussie de gestion en
hôpital, avoir une expérience et
une réputation relevante dans
l'écosystème hospitalier belge,
maîtriser le système belge de
financement des hôpitaux, avoir
une expérience de contacts avec les
pouvoirs publics en charge des affaires
médicales, être résistant au stress,
diplomate, excellent négociateur...
Le trilinguisme sera un plus.
MANAGEMENT: RECRUTEMENT DANS LES HÔPITAUX
Philippe El Haddad: «Le professionnel
que nous recherchons est rare parce qu'il
doit exercer un métier très particulier
dans un groupe hospitalier complexe.»