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Journal du Spécialiste
12-3
4 juillet 2012
www.jds-sk.be/fr
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La glycémie capillaire sera vérifiée avant
l'exercice physique et 4 à 6 heures après
chaque session, chez les patients traités par
insuline ou insulino-sécrétagogues tels que les
sulfamidés ou les glinides. Si la glycémie avant
l'exercice physique est supérieure à 250mg/
dl (13,9mmol/L), une recherche de cétonurie à
l'aide d'une bandelette doit être pratiquée. En
l'absence de cétose, chez un patient asympto-
matique et correctement hydraté, la session
d'activité pourra avoir lieu, mais il est conseillé
de mesurer la glycémie capillaire au moins
toutes les heures durant la session.
Prise en charge nutritionnelle
Au cours de l'hospitalisation en cardiologie, la
quantité de glucides dans le régime quotidien
est identique à celle qui est recommandée
chez les sujets non diabétiques, en l'occur-
rence un minimum de 150g/j de glucides.
Durant cette hospitalisation en cardiologie,
les patients diabétiques devraient avoir trois
repas par jour, hormis bien sûr lorsqu'une
procédure réalisée à jeun est programmée.
Tout jeûne inutile est déconseillé. Il est pré-
férable de choisir des aliments à faible index
glycémique plutôt qu'à index glycémique
élevé. L'apport de saccharose est, en règle
générale, à éviter. Le saccharose n'est en
tout cas pas recommandé entre les repas en
l'absence d'hypoglycémie. Chez les patients
désirant consommer du saccharose lors d'un
repas, la quantité ingérée est à prendre en
compte dans la ration glucidique et rempla-
cera une dose équivalente de glucides.
Au terme de l'hospitalisation, les recom-
mandations sont superposables à celles qui
prévalent pour la population non diabétique
et s'inscrivent dans la cadre de la préven-
tion cardiovasculaire. La consommation de
graisses saturées doit constituer moins de
10%, voire moins de 7%, de l'apport énergé-
tique total. Les acides gras trans sont à éviter
au profit d'un régime méditerranéen riche en
fruits, légumes et acides gras mono-insatu-
rés. Enfin, le groupe de travail est en faveur
d'une consultation en diététique chez tous
les patients qui ont présenté un syndrome
coronarien aigu.
Philippe Mauclet, d'après la
communication de Bruno Vergès
(Dijon, France), Nice, mars 2012
Ceci est un compte rendu de congrès dont l'objectif est
de fournir des informations sur la recherche. Les données
présentées sont susceptibles de ne pas être validées par
les instances belges compétentes.
Référence
1. Vergès B, et al. Consensus statement on the care
of the hyperglycaemic/diabetic patient duraing
and in the immédiate follow-up of acute coronary
syndrome. Diabetes Metabolism 2012;38:113-271.
Tableau 2: Adaptation du débit de base d'insuline en fonction des glycémies
capillaires.
Glycémie
Dose d'insuline
Dose d'insuline
après 75 ans
Moins de 0,8g/L
(4,4mmol/L)
arrêt insuline
arrêt insuline
0,8­1,4g/L
(4,4­7,8mmol/L)
diminution de 0,5U/h arrêt insuline
1,4­1,8g/l
(7,8­10mmol/L)
inchangée
inchangée
1,8­3 g/l
(10­16,6mmol/L)
augmentation 1U/h
augmentation 0,5U/h
plus de 3g/L
(plus de 16,6mmol/L)
augmentation 1,5U/h augmentation 1U/h
VOTRE ACTUALITÉ MÉDICO-SCIENTIFIQUE
ORC219N
ESPACE PHARMA
EULAR, BERLIN, 6-9 JUNE 2012
Etude ADACTA et polyarthrite rhumatoïde: l'intérêt du tocilizumab,
un inhibiteur des récepteurs de l'interleukine 6
Patricia Arnouts
Au cours du dernier congrès
de l'EULAR (European League
Against Rheumatism
) à Ber-
lin ont été présentés pour la
première fois les résultats
d'études cliniques comparant
deux agents biologiques
pour
le traitement de la polyarthrite
rhumatoïde. Ces agents bio-
logiques
peuvent être utilisés
lorsque les traitements stan-
dards (par exemple, le méthot-
rexate) sont inefficaces ou mal
tolérés. Les premiers agents
biologiques disponibles furent
les inhibiteurs du TNF. Ensuite,
des médicaments avec un méca-
nisme différent ont fait leur
apparition, tels que le tocilizu-
mab, un anticorps monoclonal
dirigé contre l'action des récep-
teurs de l'interleukine 6. Dans
l'étude ADACTA, le tocilizumab
est comparé avec l'adalimumab
inhibiteur de TNF en monothé-
rapie chez des patients atteints
de polyarthrite rhumatoïde.
Protocole de l'étude
L'étude ADACTA est une étude randomisée,
multicentrique, à double insu, réalisée chez
des patients atteints de polyarthrite rhuma-
toïde active depuis au moins six mois. Les 325
patients participant à l'étude ne toléraient
pas le traitement au méthotrexate ou
n'étaient pas admissibles pour un traitement
prolongé au méthotrexate.
Dans l'étude, les patients recevaient soit
8mg/kg de tocilizumab par voie intraveineuse
(plus placebo pour l'adalimumab) toutes les
quatre semaines, soit 40mg d'adalimumab
par voie sous-cutanée (plus placebo pour le
tocilizumab) toutes les deux semaines. Le
traitement a duré 24 semaines. Si le traite-
ment de l'étude ne livrait pas le résultat sou-
haité, il était possible à partir de 16 semaines,
de passer à un traitement hebdomadaire
sous-cutané à l'adalimumab plus placebo. Ce
fut le cas pour dix patients dans le groupe
traité à l'adalimumab et pour sept patients
dans le groupe traité au tocilizumab.
Le critère d'évaluation primaire de l'étude
était la variation moyenne de l'activité patho-
logique par rapport à l'activité pathologique
initiale, déterminée par le score DAS28.
Les résultats
Les patients dans les deux bras de l'étude
étaient comparables du point de vue de l'âge,
de la durée de la maladie et de l'activité
pathologique moyenne.
Après 24 semaines, la variation moyenne de
l'activité pathologique était significativement
plus élevée dans le groupe traité au tocilizu-
mab que dans le groupe traité à l'adalimumab,
dont le score était respectivement de -3,3 et
-1,8 (p < 0,0001). Les différences numériques
entre les deux groupes étaient déjà visibles au
bout de huit semaines de traitement. D'autres
différences significatives en faveur du tocili-
zumab sont apparues au niveau des taux de
rémission (39,9% et 10,5%), de la faible acti-
vité pathologique et d'un taux de réponse de
20, 50 et 70% selon les critères de l'American
College of Rheumatology
(Tableau).
En ce qui concerne la sécurité, l'incidence des
effets indésirables a été comparable entre les
deux groupes. Des effets indésirables graves
sont survenus respectivement chez 11,7 et
9,9% des patients. Des infections graves ont
été observées à 3,1% dans les deux groupes.
Des écarts par rapport aux tests de laboratoire
(par exemple au niveau des transaminases et du
LDL) sont apparus dans les deux groupes, un peu
plus fréquemment dans le groupe tocilizumab.
Conclusion
Les résultats de l'étude ADACTA montrent
que la monothérapie avec l'inhibiteur de
l'activité de l'interleukine 6 tocilizumab
réprime nettement plus la maladie que la mo-
nothérapie avec l'inhibiteur de TNF adalimu-
mab chez les patients atteints de polyarthrite
rhumatoïde qui ne sont pas admissibles à un
traitement d'entretien au méthotrexate.
Référence
1.
Emery P, van Vollenhoven R, Dikranian A, et al. Tocilizumab
(TCZ) monotherapy is superior to Adalimumab (ADA)
monotherapy in reducing disease activity in patients with
rheumatoid arthritis (RA): 24-week data from the phase 4
adacta trial. EULAR 2012. Late breaking abstract 0004.
Tableau: Critères d'évaluation pour l'efficacité après 24 semaines de traitement
dans le cadre de l'étude ADACTA (analyse des sujets retenus au début de l'étude).
Tocilizumab
(n = 163)
Adalimumab
(n = 162)
valeur p
Critère d'évaluation:
Modification du DAS28
-3,3
-1,8
< 0,0001
Rémission
DAS28,%
39,9
10,5
< 0,0001
Faible activité
pathologique du DAS28, %
51,5
19,8
< 0,0001
Réponse ACR20, %
65,0
49,4
< 0,01
Réponse ACR50, %
47,2
27,8
< 0,01
Réponse ACR70, %
32,5
17,9
< 0,01