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EDITORIAL
Spécialiste
®
Le
N°14-10
11 juin -
08 juillet 2014
Charleroi X
bimensuel
P913976
L'actualité des médecins spécialistes
www.
le
specialiste.be
Reinier Hueting,
président du Cartel (GBO/ASGB/MoDes)
Les places de stage:
qui paiera?
A
partir de 2018, le financement des stages des médecins spécialistes en formation à l'hôpital
devrait doubler, passant, selon l'Absym, de 200 millions à 400 millions d'euros. Qui va couvrir
cette augmentation des coûts de formation? L'Etat, les hôpitaux ou les médecins?
Henri Anrys: «En 2018, deux cohortes de 1.230 diplômés, soit 2.460 jeunes médecins devront
effectuer des stages.» Selon les chiffres de la Commission de planification, sur ces 2.460
candidats, 996 seront des candidats spécialistes flamands et 664 des spécialistes francophones
(voir tableau en page 3).
Le secrétaire général de la Chambre syndicale des médecins des provinces de Hainaut, Namur
et Brabant Wallon a écrit aux présidents des conseils médicaux et aux maîtres de stage afin de
connaître le nombre de stagiaires supplémentaires que les staffs hospitaliers pourront absorber.
Il s'inquiète des conséquences de cette augmentation sur les finances des hôpitaux et, par ricochet, sur celles des médecins. Il souligne que
Laurette Onkelinx a refusé d'intervenir dans le financement des stages en étendant le B7 du BMF à tous les services de stage d'hôpitaux
généraux. «En effet, le B7 est réservé aux seuls hôpitaux universitaires pour le moment. Le coût de ces stages, à peu près d'environ 200 millions
actuellement, doublera en 2017», constate Henri Anrys, qui s'interroge sur les budgets supplémentaires qui pourraient être mobilisés via
la masse des honoraires des médecins de l'hôpital. «Nous continuons la pression nécessaire pour obtenir une intervention du ministère dans
le coût des assistants, compte tenu de leur rôle dans le service public et de la partie formation de leur activité au profit de l'enseignement»,
précise le juriste. Il remarque également que «comme la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique a promis un stage à tous les
étudiants actuels, si les équipes hospitalières en place n'ont pas les budgets nécessaires, tous les stages excédentaires pourraient être attribués
à la médecine générale puisque l'Inami finance la moitié du coût de chaque maître de stage en médecine générale.»
Lors d'une réunion organisée au Cabinet de la ministre wallonne de la Santé Eliane Tillieux pour trouver une solution à cette problématique,
Henri Anrys s'est vu répondre «que faute de places de stages, il faudra envoyer les candidats spécialistes belges se former à l'étranger ou
étaler les stages sur plusieurs années.»
Vincent Claes
SUITE EN PAGE 3
JS1264F
ELECTIONS MÉDICALES:
découvrez les résultats
dès le 27 juin
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L'hépatite C
dans le viseur
PAGE 13
Cartel GBO/ASGB/MoDeS
L
ors des dernières élections médi-
cales, les choses étaient relati-
vement simples: deux syndicats
mixtes se disputaient les faveurs des
électeurs. «Les» syndicats mixtes,
comme certains continuent à les dési-
gner ­ comme si rien ne distinguait
l'Absym du Cartel GBO/ASGB/MoDeS.
Mais, voyez-vous, ils sont à présent
trois. «Les» trois syndicats mixtes,
donc, ou y aurait-il finalement bel et
bien des différences? Il suffit de se pen-
cher sur le programme de l'Absym pour
parvenir rapidement à la conclusion
qu'il est, comme de coutume, conser-
vateur et polarisant ­ et sa rhétorique
rejoint tout à fait cette image, des
«casus belli» et autres «non possumus»
au refus de négocier en passant par les
menaces de grèves et de procès.
La distinction entre le programme de
l'AADM et celui du Cartel est nettement
plus subtile. L'AADM s'inscrit en effet
dans la lignée de toutes les avancées
réalisées jusqu'ici par le Cartel envers et
contre la résistance de l'Absym: l'aug-
mentation du statut social, le DMG, le
DMG+, le financement du personnel
administratif et du télé-secrétariat par
le biais d'Impulseo, l'allocation de pra-
tique, le développement des postes de
garde en concertation avec les acteurs
de terrain... C'est donc bien en vain que
l'on chercherait dans le programme de
ce nouveau syndicat généraliste des
points d'action qui le distingueraient
du répréhensible Cartel multidiscipli-
naire. Parce que l'AADM est également
un syndicat mixte, comme l'affirment
ses responsables? On ne retrouve pour-
tant nulle part la moindre trace de ce
que cette Alliance Avenir Des Médecins
a fait, ces deux dernières années, pour
défendre les spécialistes: apparemment,
c'est un secret dont seul le fonction-
naire dirigeant de l'Inami détient la clé.
Pendant ce temps, le Cartel a obtenu la
revalorisation des honoraires de certains
spécialistes.
Bref, ce n'est que dans les rangs
mixtes du Cartel que généralistes
et spécialistes ont véritablement la
même importance. Pour les spécia-
listes francophones qui seraient lassés
de l'approche absymiste et ouverts
au progrès par le changement, il y a
aujourd'hui le Monde des Spécialistes
(MoDeS). Le Cartel est un vrai syndi-
cat multidisciplinaire, ce qui repré-
sente une indéniable plus-value. Dans
un tel contexte, une séparation rigide
entre 1
ère
, 2
e
et 3
e
ligne n'est pas une
solution. Vous trouverez les priorités
du Cartel sur www.lecartel.be/pro-
gramme. Forts de 60 années de lutte
opiniâtre, nous poursuivons nos ef-
forts en faveur d'un système de soins
performant pour l'ensemble de la
population ­ et les résultats sont là,
même si l'on peut regretter qu'ils ne
soient pas plus rapides.
Vers une
généralisation
du NIPT?
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TRISOMIE 21
4
ELECTIONS SYNDICALES
JS1258F
Oncologie: hôpital
hors de ses murs
PAGES 11-12
L'Absym invente
un nouveau modèle
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ACCORD MÉDICO-MUTUALISTE
Qui défend quoi?