un problème? veaux cas a atteint un sommet en 1989 en raison de comportements à risque élevé et d'un approvisionnement en sang contaminé, puis aurait ensuite fortement diminué grâce aux dépistages sanguins (à partir de 1992) et aux efforts de pré- vention. En 2013, environ 910 nouvelles infections se seraient encore produites. en 2003, avec 72.900 cas, pour diminuer à 67.100 en 2013; il devrait s'abaisser à 47.700 en 2030. Un premier problème réside dans le fait que 58% seulement des patients sont au courant de leur infection. Comme les injections de drogue par intra- veineuse (27%) et les transfusions san- guines (23%) sont les deux plus importants facteurs de risque primaires d'infection par le VHC (données de 2004) dans notre pays, beaucoup de gens ne se sentent en effet pas concernés. Or, 85% des hépatiques C passe- ront à la chronicité et les lésions évolueront à bas bruit pour aboutir à une cirrhose dans 10 à 20% des cas (après 20 à 30 ans). Pire, 1-5%/an de ces cirrhoses dégénéreront en un carcinome hépatocellulaire (1). hépatocellulaires a été estimé à 300 et devrait augmenter de 110% en 2030 si l'on ne modifie pas notre approche des infections par VHC. De même, le nombre de décès liés à une infection par VHC aug- mentera de 95% par rapport à une base de 290, soit 565 décès, tandis que le nombre de cirrhoses décompensées et compen- sées augmentera de 70% et 65% (respec- tivement 820 et 7.060 cas en 2013) (2). est supérieur au nombre de décès liés au HIV et plus de 8x supérieur à celui lié au VHB (4,58/100.000/an, données US 2007) (3). ter les personnes infectées notamment toutes les personnes nées de drogues injectées, les professionnels exposés au sang humain et... les per- sonnes tatouées et/ou percées. Généralement, l'hépatite C ne produit aucun signe ou symptôme au cours de ses premiers stades. Les porteurs sains n'en restent pas moins susceptibles de trans- mettre la maladie. anticorps anti-VHC. Celui-ci présente une forte valeur prédictive positive, mais peut laisser passer des patients qui n'ont pas encore développé d'anticorps, ou pré- sentent un niveau d'anticorps insuffisant pour pouvoir être détecté. C'est pourquoi la recherche d'ARN viral devrait être pro- posée lorsque la recherche d'anticorps est négative, mais qu'il existe une suspicion élevée d'hépatite C (en raison par exemple de l'élévation des transaminases chez un patient à risque). La recherche d'ARN est recommandée pour tous les patients avec des anticorps anti-VHC positifs. interféron et ribavirine. Il devait être suivi entre 6 mois et un an et ne permettait de guérir que 50 à 75% des malades. En outre, il provoquait souvent de nom- breux effets secondaires (fatigue, anxiété, 2011 une antiprotéase (ciblant spécifi- quement le VHC). Les 2 premiers inhibi- teurs de la protéase du VHC (telaprevir et boceprevir), combinés avec l'interféron pégylé et la ribavirine, ont augmenté de 20 à 25% le taux de réponse virologique soutenue (RVS) par rapport à la bithérapie pégylée chez des malades infectés par le génotype 1 de l'HCV (qui représente 50% était cependant obtenu au prix d'effets indésirables (complications dermatolo- giques, anémie...) et d'une mise en oeuvre complexe liée à de nombreuses interac- tions médicamenteuses. cer ces 2 premiers agents. Le sofosbuvir (un inhibiteur de la polymérase) et le siméprévir sont arrivés en 2014. Suivront notamment le daclatasvir, l'asunaprévir, l'ombitasvir et le dasabivir. Certains de ces agents ont été évalués et approuvés en combinaison avec l'interféron alpha et la ribavirine. Il était évidemment ten- tant de tester des associations dépour- vues d'interféron alpha, injectable et grevé de nombreux effets secondaires. Par exemple, l'association ombitasvir-dasabu- vir-ribavirine, administrée durant 12 se- maines, s'est montrée efficace (96,5% de RVS) chez des patients infectés par le VHC (génotype 1) non préalablement traités et non cirrhotiques (étude SAPPHIRE-1) (4). Dans SAPPHIRE-2 (5), l'association ombi- tasvir-dasabuvir-ritonavir (12 semaines de traitement) a atteint 96,3% de RVS chez des patients avec une infection par VHC de génotype 1 et aucune cirrhose, mais qui avaient déjà été traités par peg- interféron-ribavirine et avaient présenté une rechute, une réponse partielle ou une réponse nulle. à l'Hôpital Erasme, les nouvelles combi- naisons d'antiviraux sont très efficaces. On peut atteindre 90 à 100% de patients guéris (RVS) avec des régimes de traite- ment beaucoup plus courts entre 8 et 12 semaines et plus simples d'adminis- tration. Et elles ne provoquent que peu d'effets secondaires, donc les patients peuvent rester actifs et mener leur vie normalement. traitements lement un impact positif sur les complica- tions de l'hépatite C. Ainsi, selon les pro- jections du CDA, porter la RVS à 85-90% chez les patients rait une diminution de 50% de la morta- lité liée au VHC et de 56% des cirrhoses décompensées et des CHC en 2030. Un retard ou une mise en oeuvre précoce des nouveaux traitements de 2 ans impac- terait négativement ou positivement de 16% la morbidité liée à l'HC. traitements est leur coût, de l'ordre de plusieurs dizaines de milliers d'euros. Les analyses pharmacoéconomiques mon- treront si leur surcoût est compensé par les (coûteuses) hospitalisations liées aux complications de l'hépatite C. Reste que pour les patients, les avantages semblent évidents. 1. EASL guidelines. J of Hepatology 2014;60:394- 4. JJ Feld, et al. NEJM 2014;370:1594-603. 5. S Zeuzem, et al. NEJM 2014;370:1604-14. dernier congrès de la European Association for the Study of the Liver (Londres, avril). Plus précisément, ce sont ses nouveaux traitements qui ont été sous les feux de la rampe. On ne se contente désormais plus de soigner la maladie hépatique, mais on vise l'éradication du virus. Selon les hépatologues, il s'agit d'une véritable révolution. C'est aussi l'occasion de revenir sur une infection assez mal connue. de décès liés au VHC est supérieur au nombre de décès liés au HIV et plus de 8x supérieur à celui lié au VHB (4,58/100.000/an, données US 2007) (3). |