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I
Journal du Spécialiste
12-3
4 juillet 2012
www.jds-sk.be/fr
«L
a Chambre syndicale liégeoise a
eu le mérite de réunir quelques
enragés de la Principauté qui,
comme d'habitude, la tête près du bonnet,
ont réagi plus vite que les autres»
, rappelle le
Dr Michel Masson, président de la Chambre
syndicale des médecins des provinces de
Liège et de Luxembourg (CSMLL). «Ils ont
décidé, il y a 50 ans, que les structures de
défense professionnelle qui existaient étaient
des amicales peu efficaces parce qu'elles
n'avaient pas de moyens suffisants. Le premier
objectif lors de la création de notre Chambre
syndicale a été de se donner des outils, en
demandant des cotisations élevées à nos
membres, pour pouvoir payer des juristes, des
économistes... bref, de se professionnaliser.»
Durant la cérémonie, les responsables de
la CSMLL ont chaleureusement remercié
les membres fondateurs - dont six étaient
présents, les Drs Raphaël de Bie, Georges
Henrard, Pierre Henrard, Léon Martin, Christian
Oosterbosch et Jean Tecqmenne - ainsi que les
personnalités emblématiques qu'étaient André
Wynen, représenté par sa femme Nicole, et
Joseph Farber, et les membres et le personnel
du syndicat médical liégeois. Le président
de l'Absym, Marc Moens, les présidents des
autres Chambres syndicales, Roland Lemye,
Michel Vermeylen, Yves Louis et le président
honoraire, Jacques de Toeuf, étaient également
présents pour féliciter leurs confrères.
L'effet Leburton
Le Dr Masson a rappelé qu'Edmond
Leburton, ministre de la Prévoyance
sociale, avait été, à son insu, l'aiguillon
du syndicalisme médical «en sortant en
octobre 1961 son projet de loi visant à
"mutualiser la médecine" qui contenait des
mesures imbuvables telles que l'inscription,
la cogestion du système, le carnet de
santé, la discrimination en matière de
remboursement... Il a sorti les médecins de
leur léthargie. Ayant eu vent de ce qui se
préparait, un certain nombre de médecins
de la province du Luxembourg s'étaient
réunis deux mois auparavant afin de
s'organiser pour résister. Le 30 mai 1962,
une première assemblée générale des 87
membres fondateurs de la CSMLL s'est tenue
à Marche-en-Famenne et un premier conseil
d'administration a été élu. André Wynen a eu,
à l'époque, vent de ce mouvement liégeois et
a décidé de s'inscrire à la Chambre syndicale
de Liège. Il a ensuite repris la formule
à Braine-l'Alleud. Les autres Chambres
syndicales ont ensuite été créées (1). En
septembre 1963, la Fédération des chambres
syndicales
(rebaptisée plus tard Absym:
NDLR) est née. Il y a eu ensuite la mort de
l'Association générale des médecins belges; le
vote de la loi Leburton; la grande grève d'avril
1964; la capitulation du gouvernement et la
signature de l'accord de la Saint-Jean, le 25
juin 1964, qui régit encore aujourd'hui les
rapports qu'entretient le corps médical avec
l'Inami et les mutuelles.»
La relève
Tout en n'oubliant pas son histoire, la CSMLL
est résolument tournée vers l'avenir. La
moyenne d'âge des membres du conseil
d'administration du syndicat médical est
relativement élevée mais le Dr Masson annonce
l'arrivée de jeunes médecins dans les rangs.
«Nous avons pas mal de jeunes médecins qui
viennent de s'y inscrire et veulent se battre. Par
exemple, le radiologue Olivier
Ghekiere, qui prononcera le
discours d'ouverture lors de la
prochaine assemblée générale
de l'Absym et l'anesthésiste et
conseiller communal liégeois,
Philippe Devos. Comme dans
d'autres secteurs d'activité,
les femmes participent moins
aux structures de défense
professionnelle, mais nous
pouvons néanmoins compter dans
nos rangs plusieurs femmes. Je
reconnais néanmoins que nous
sommes encore loin de la parité.»
Le président «perpétuel» de la
CSMLL, depuis 1983, ne cache
pas qu'il aimerait, avec d'autres
compagnons actifs depuis des
dizaines d'années, remettre
le flambeau à de plus jeunes
confrères. «Nous n'allons pas
continuer éternellement. Je me suis
déjà fait excuser pour le centenaire
de la Chambre. Les organisateurs
n'invitent pas les morts!», précisait, en éclatant
de rire, le Dr Masson, avant de lever un verre à la
santé de la dynamique quinquagénaire.
Note
1.
La première Chambre syndicale fut celle de Liège et
du Luxembourg (17 mai 1962) suivie de la Chambre
syndicale des provinces du Hainaut, Namur et du
Brabant Wallon (21 mars 1963), puis celle des médecins
de l'agglomération bruxelloise (31 mai 1963). La partie
néerlandophone a suivi ce mouvement en créant
une Chambre syndicale des médecins des provinces
d'Anvers, du Limbourg et du Brabant Flamand (le 23
août 1963) et, plus tard, la Chambre syndicale des
Flandres occidentale et orientale (le 29 août 1963).
Vincent Claes
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A 50 ans, la
CSMLL
ne baisse pas les bras
Le 9 juin, la Chambre syndicale des médecins des provinces de Liège et
de Luxembourg a fêté son cinquantième anniversaire sous les dorures
de l'Hôtel de Sélys Longchamps. L'occasion pour les responsables du
syndicat médical de célébrer dignement les fondateurs de la CSMLL et
de souligner avec force l'importance du combat syndical.
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