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ORTHO-RHUMATO | VOL 12 | N°1 | 2014
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Chez les femmes qui ont développé une prééclampsie, le
ratio sFlt1/PlGF était nettement (p < 0,0001) et systéma-
tiquement plus élevé tout au long de la grossesse que chez
les femmes lupiques sans complications gravidiques et
chez les femmes témoins (Figure 2).
Basé sur l'analyse ROC, un ratio sFLT1/PlGF de 3,45 lors
du contrôle à 16-19 semaines permet de prédire la surve-
nue ou l'absence de prééclampsie avant la 34
e
semaine,
avec une sensibilité de 71% et une spécificité de 90%, la
valeur prédictive négative étant de 97% .
L'ESSENTIEL
Ce travail montre que chez les femmes enceintes lupiques
et/ou présentant un syndrome des antiphospholipides, les
modifications de l'équilibre des facteurs angiogéniques en
début de grossesse sont fortement associées à la survenue
d'une prééclampsie et d'autres complications gravidiques.
Dès la semaine 16, des ratios bas de sFLt1/PlGF, de même
que des taux bas de sFlt1 ou des taux élevés de PlGF per-
mettent avec quasi certitude de prédire une grossesse
ultérieure sans prééclampsie. Dans le cas où ces mesures
indiquent un risque, cela permet de mettre en place une
intervention précoce.
S323-4
RISQUE D'INFARCTUS DANS LA SCLÉRODERMIE
DIFFUSE
Un risque accru d'athérosclérose prématurée est bien
documenté chez les patients atteints de polyarthrite rhu-
matoïde et de lupus érythémateux disséminé. Il existe en
revanche peu de données concernant les patients atteints
de sclérodermie diffuse et elles proviennent majoritaire-
ment de populations sélectionnées...
Pour combler cette lacune, une équipe canadienne a esti-
mé le risque de survenue d'infarctus chez des patients nou-
vellement diagnostiqués par rapport à des témoins issus
de la population générale de la Colombie-Britannique
(environ 5 millions d'habitants). A chaque cas correspon-
daient 10 témoins appariés pour l'année de naissance, le
sexe et l'année de la date de début de la maladie. Parmi
les 1.207 personnes atteintes de sclérodermie diffuse
(83% de femmes, âge moyen 53 ± 13 ans), 89 cas d'in-
farctus ont été documentés (incidence de 20,2 par 1.000
personnes-années) versus 289 parmi les 12.380 témoins
sans sclérodermie (incidence de 5,3 par 1.000 personnes-
années). Le risque relatif d'infarctus est donc près de
4 fois supérieur en cas de sclérodermie diffuse. Ce risque
relatif persiste quasiment à l'identique après ajustement
supplémentaire pour la présence de nombreux facteurs
confondants potentiels.
Figure 2: Chez les femmes qui ont développé une prééclampsie (PE), le ratio sFlt1/PlGF était nettement (p < 0,0001) et systématiquement plus élevé
tout au long de la grossesse que chez les femmes lupiques sans complications gravidiques et chez les femmes témoins.
* Le ratio sFIt1/PIGF (log) était signi cativement supérieur de la semaine 12 à la semaine 35 chez les patientes SLE/aPL avec une pré-éclampsie (PE) < 34 semaines,
une PE n'importe quand ou d'autres complications gravidiques, par rapport aux patientes SLE/aPL ne présentant aucune complication gravidique.
* La vitesse de diminution du ratio sFlt1/PIGF (log) était moindre de la semaine 12 à la semaine 31 chez les patientes SLE/aPL avec une PE < 34 semaines, une PE n'importe quand
ou d'autres complications gravidiques, par rapport aux patientes SLE/aPL ne présentant aucune complication gravidique (p < 0,0001 pour toutes les comparaisons).
Un ratio sFlT1/PlGF élevé est associé à un mauvais pronostic
6-11
12-15
16-19
20-23
24-27
28-31
32-35
36-39
Post
Partum
Âge gestationnel (semaines)
log sF
lt1/PlGF
5
4
3
2
1
0
SLE/aPL
PE < 34 semaines
SLE/aPL
PE n'importe quand
SLE/aPL
N'importe quelle
complication
SLE/aPL
Aucune complication
gravidique
Contrôles sains
Aucune complication
gravidique