background image
ORTHO-RHUMATO | VOL 12 | N°1 | 2014
36
OR0892F
N
O
U
VA
U
T
É
S E
N
R
H
U
M
A
T
OL
OG
I
E
LU POUR VOUS
Heidi Van de Keere
LE ROMOSOZUMAB CHEZ LES FEMMES MÉNOPAUSÉES
PRÉSENTANT UNE FAIBLE DENSITÉ OSSEUSE
Chez les femmes ménopausées avec faible masse osseuse, le romosozumab augmente la densité osseuse et la
formation osseuse, et réduit la résorption osseuse. Ce sont les résultats rapportés par une équipe de recherche
internationale, incluant des chercheurs belges, dans le New England Journal of Medicine.
La sclérostine est une protéine exprimée dans les ostéo-
cytes, dont nous savons qu'elle inhibe l'activité des ostéo-
blastes. Le romosozumab, un anticorps monoclonal, se lie
à la sclérostine et stimule ainsi la formation osseuse.
Une équipe de recherche internationale, comptant nos com-
patriotes le Pr Jean-Yves Reginster ainsi que le Pr Steven
Boonen, a réalisé une étude de phase 2 multicentrique,
randomisée et contrôlée par placebo en vue d'évaluer le
romosozumab. L'objectif consistait à évaluer l'efficacité et la
sécurité de cet anticorps monoclonal au sein d'une cohorte
incluant au total 419 femmes ménopausées (âgées de 55 à
85 ans) présentant une faible densité osseuse. Les partici-
pantes avaient un T-score inférieur à -2 au niveau de la co-
lonne vertébrale lombaire, de la hanche ou du col du fémur, et
de minimum -3,5 à chacun de ces sites. Après randomisation,
elles ont reçu un traitement sous-cutané par romosozumab
(soit 70mg, 140mg ou 210mg/mois, soit 140mg ou 210mg
tous les trois mois), un placebo sous-cutané ou un médica-
ment comparatif actif en ouvert: alendronate par voie orale
(70mg/semaine) ou tériparatide sous-cutané (20µg/jour).
Le critère d'évaluation primaire était le pourcentage de
modification de la densité osseuse au niveau de la colonne
vertébrale lombaire après 12 mois. Les critères d'évalua-
tion secondaires étaient le pourcentage de modification
de la densité osseuse à d'autres sites et le pourcentage de
modification des marqueurs de renouvellement osseux.
Les chercheurs ont constaté que toutes les doses de romo-
sozumab administrées étaient associées à une augmenta-
tion significative de la densité osseuse lombaire (augmen-
tation de 11,3% après une dose mensuelle de 210mg, contre
une diminution de 0,1% sous placebo, une augmentation
de 4,1% sous alendronate et une augmentation de 7,1%
sous tériparatide). Au niveau de la hanche et du col du
fémur également, le romosozumab a induit une augmen-
tation significative de la densité osseuse. Par ailleurs, les
chercheurs ont observé des augmentations transitoires des
marqueurs de la formation osseuse ainsi que des diminu-
tions persistantes des marqueurs de la résorption osseuse.
A l'exception de réactions légères au site d'injection obser-
vées après l'injection de romosozumab - généralement de
courte durée - les effets indésirables étaient comparables
dans les différents groupes.
Les auteurs ont conclu que, chez les femmes ménopausées,
le romosozumab accroît la densité osseuse et le renouvelle-
ment osseux, et réduit la résorption osseuse.
McClung M, Grauer A, Boonen S, et al. Romosozumab in postmenopausal women with low
bone mineral density. N Engl J Med publication en ligne, 1
er
janvier 2014.