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ORTHO-RHUMATO | VOL 12 | N°1 | 2014
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INDICE DE SANTÉ POUR LES PERSONNES ATTEINTES
DE SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE
L'objectif était le suivant: développer un outil simple, d'utilisation facile et applicable dans le monde entier pour
objectiver la santé et la fonctionnalité des personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante. Cet objectif a été
atteint grâce au questionnaire ASAS Health Index (ASAS HI), composé de 17 items. En janvier, la revue Annals of
Rheumatic Diseases
a présenté ce nouveau questionnaire en ligne.
La spondylarthrite ankylosante peut avoir un impact
significatif sur la qualité de vie de la personne atteinte. Les
spécialistes membres de l'ASAS (Assessment of Spondylo-
Arthritis international Society
) ne sont cependant pas
parvenus à formuler une définition consensuelle de la
sévérité de la spondylarthrite ankylosante. Sur la base de
l'International Classification of Functioning Disability
and Health
(ICF), une série d'items a été sélectionnée pour
la spondylarthrite ankylosante, représentant le spectre
complet des problèmes potentiels associés à cette maladie.
Sur la base de cette liste, Uta Kiltz (Allemagne) et collè-
gues ont conçu l'ASAS Health Index (HI), un outil desti-
né à objectiver la santé dans la spondylarthrite ankylo-
sante. Ils ont effectué ce travail en collaboration avec l'ICF
Research Branch
et le Deutsches Institut für Medizinische
Dokumentation und Information (DIMDI) de l'OMS, avec
le concours de rhumatologues et de patients du monde
entier. L'objectif consistait à développer, à l'attention des
personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante, un
indice de fonctionnalité et de santé simple, d'utilisation
facile et applicable dans le monde entier.
Différentes phases se sont avérées nécessaires pour at-
teindre cet objectif, c'est-à-dire pour réduire un premier
grand groupe de 251 items à un groupe essentiel composé
au final de 17 items. Après une phase préparatoire, les 251
items ont été soumis à 1.754 patients, et 82 items ont été
sélectionnés. Un comité d'experts a ensuite limité la liste à
50 items. Sur la base des résultats d'une étude transversale
internationale, la liste a finalement été réduite à 17 items,
dans une version finale soumise et acceptée lors d'une
Camille Powe et collègues se sont penchés sur la cohorte
Healthy Aging in Neighborhoods of Diversity across the
Life Span cohort.
Cette cohorte comptait 2.085 personnes
noires et blanches. Dans cette cohorte, les chercheurs ont
établi non seulement la concentration totale de 25-hydro-
xyvitamine D, mais aussi les taux de protéine fixant la vita-
mine D et de parathormone ainsi que la densité minérale
osseuse. Ils ont également recherché dans la cohorte les
polymorphismes fréquents dans le gène codant pour la
protéine fixant la vitamine D (rs7041 et rs4588). Chez
les participants homozygotes, ils ont évalué les taux de
25-hydroxyvitamine D biologiquement disponibles.
Les participants noirs inclus dans la cohorte présentaient
en effet des taux moyens de 25-hydroxyvitamine D plus
faibles que les participants blancs (15,6 contre 25,8ng/ml,
p < 0,001). Si l'on tient uniquement compte de la 25-
hydroxyvitamine D, cela signifierait que la grande majo-
rité des personnes noires aurait un déficit en vitamine D.
Mais l'étude de Powe nous apprend aussi que les Noirs
ont des taux plus faibles de protéine fixant la vitamine D
(168 contre 337g/ml, p < 0,001). Or, nous savons que
la protéine fixant la vitamine D retient la vitamine D, de
sorte que les cellules ne peuvent plus l'utiliser. Si l'on
examine tous les paramètres, on remarque que les taux
de vitamine D biologiquement disponibles, c'est-à-dire
les taux de vitamine effectivement utilisables par l'orga-
nisme, sont équivalents chez les personnes noires et les
personnes blanches.
Comme lors d'études antérieures, les chercheurs ont
constaté que les personnes noires avaient une masse os-
seuse plus élevée que les blanches, ainsi que des taux plus
élevés de calcium.
Selon les chercheurs, les variations génétiques expliquent
en grande partie les différences observées au niveau de la
protéine fixant la vitamine D. La majorité des adultes noirs
sont en effet porteurs de la variation génétique associée à
un taux réduit de cette protéine, alors que moins de la moi-
tié des adultes blancs en sont porteurs.
Les auteurs concluent que les Noirs Américains ont des
taux sanguins de vitamine D inférieurs à ceux des Blancs,
mais ont aussi un taux inférieur de protéine fixant la
vitamine D, ce qui se traduit par des concentrations com-
parables de 25-hydroxyvitamine D biologiquement dis-
ponible. Devons-nous dès lors revoir notre diagnostic du
déficit en vitamine D?
Powe CE, Evans MK, Wenger J, et al. Vitamin D­binding protein and vitamin D status of black
Americans and white Americans. N Engl J Med 2013;369:1991-2000.