LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE de graves déformations et limitations fonctionnelles. L'arrivée des biothérapies, et en par- ticulier des inhibiteurs du TNF, a marqué une importante avancée dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Malgré tout, la rémission reste inaccessible pour une part sub- stantielle des patients. Plusieurs nouvelles stratégies thérapeutiques sont abordées dans ce texte, notre attention se portant à la fois sur des médicaments ciblant d'autres cytokines que le TNF, et sur les inhibiteurs à petites molécules. M immune inflammatoire chronique qui touche environ 0,5 à 1% de la population mondiale. Le spectre clinique se carac- térise par une inflammation des articulations, le plus sou- vent au niveau des mains et des pieds (1). L'inflammation articulaire se distingue par une inflammation et une hyper- plasie synoviales, ainsi que par une destruction du carti- lage et du tissu osseux, laquelle entraîne progressivement une perte fonctionnelle. L'une des manifestations typiques est la production d'auto-anticorps, tels que le facteur rhumatoïde (RF) et l'anticorps anti-protéines citrullinées (ACPA), présents chez une majorité de patients. Outre l'atteinte articulaire, la PR se distingue également par des manifestations systémiques telles que les atteintes cardio vasculaires et pulmonaires. La pathogenèse de la PR est influencée par des facteurs génétiques, des fac- teurs environnementaux et le système immunitaire. Tant la prédisposition génétique que la production d'auto- anticorps soulèvent le rôle du système immunitaire adap- tatif dans l'apparition de la PR. Cependant, l'inflamma- tion et l'hyperplasie synoviales se caractérisent par une infiltration de cellules du système immunitaire tant inné qu'adaptatif. Les chimiokines, qui attirent les cellules, et les cytokines pro-inflammatoires jouent un rôle important Dans ce cadre, le TNF-alpha remplit une fonction cru- ciale, parallèlement à d'autres cytokines telles que les IL-1, IL-6, IL-8 et GM-CSF. et induit la destruction des articulations. Des érosions osseuses se produisent ainsi chez 70 à 75% des patients durant les trois premières années de la maladie. Un diag- nostic et un traitement précoces revêtent dès lors une importance cruciale en vue de contrôler la maladie (2, 3). Les stratégies thérapeutiques actuelles, comme le «tight control» ou le «treat-to-target», visent l'obtention d'une faible activité de la maladie ou d'une rémission persistante, ce qui résulte en une amélioration des résultats fonction- nels et radiographiques. Les agents ARMM (antirhumatis- maux modificateurs de la maladie ou DMARD) classiques, comme le méthotrexate, le léflunomide, la sulfasalazine et leurs associations (éventuellement complétés de cor- ticoïdes) permettent également d'atteindre cet objectif chez une proportion significative de patients PR. Quelques études cliniques d'envergure sont d'ailleurs venues étayer ce constat (CAMERA, COBRA, TICORA) (3-5). Pourtant, la maladie continue à progresser chez la plupart des pa- tients en dépit d'un traitement agressif et précoce par une association d'ARMM (6). |