ont besoin d'une thérapie agressive à base de biomédica- ments. Le développement et l'application de ces biologi- cals, à commencer par les inhibiteurs du TNF, ont entraîné de grands changements dans le traitement de la PR. Cinq inhibiteurs du TNF sont utilisés à l'heure actuelle: l'inflixi- mab, l'étanercept, l'adalimumab, le golimumab et le cer- tolizumab pegol. Globalement, ces agents induisent une réponse clinique chez quelque 60% des patients, et une rémission chez 20 à 42% des patients (7-11). Par ailleurs, il a été démontré que l'association d'inhibiteurs du TNF et de méthotrexate est supérieure à la monothérapie par inhibi- teurs du TNF ou méthotrexate (12). PR a conduit au développement d'autres stratégies théra- peutiques, ciblant d'autres cytokines que le TNF comme l'interleukine (IL)-6, les lymphocytes B (anti-CD20) ou certaines molécules influençant les signaux de costimula- tion impliqués dans l'activation des lymphocytes T (aba- tacept, CTLA4-Ig) (13-15). Ces agents offrent également de nouvelles possibilités thérapeutiques en cas de réponse inappropriée aux inhibiteurs du TNF, puisqu'ils induisent généralement une réponse clinique chez 60% des patients qui n'ont jamais été traités par des biomédicaments, et une réponse plus faible chez les patients qui n'ont pas répondu aux inhibiteurs du TNF. Cela signifie toutefois que les trai- tements actuellement disponibles ne produisent toujours pas ou peu de bénéfice chez une grande partie des patients PR. Viennent s'ajouter à cela diverses considérations de sé- curité, notamment en ce qui concerne le risque d'infections et le risque de tumeurs malignes associé à ces traitements. potentiels de la PR, parmi lesquels les médicaments ciblant certaines cytokines et chimiokines, et les médicaments qui interviennent sur les voies de signalisation intracellulaire. naux ciblant les marqueurs de surface des lymphocytes T tels que les CD4, CD5 et CD52. Les études de phase I semblaient prometteuses, mais les essais contrôlés ran- domisés (ECR) avec des anticorps anti-CD4 déplétants n'ont mis en évidence qu'une faible efficacité dans la PR, voire pas d'efficacité du tout, et les études réalisées avec les anticorps anti-CD52 ont été arrêtées pour cause de toxicité (16-19). La première étude de type first-in-human conduite avec le TGN1412, un superagoniste anti-CD28 ac- tivant les lymphocytes T, a abouti à un choc cytokinique et à une défaillance polyviscérale chez des volontaires sains. En revanche, l'inhibition par CTLA4-Ig (abatacept) de la costimulation médiée par le CD28 a prouvé son efficacité tissement de la progression radiographique (20). Cette discordance peut vraisemblablement s'expliquer par le fait que l'abatacept inhibe essentiellement les lymphocytes T effecteurs, au lieu de provoquer une déplétion généralisée en lymphocytes T CD4+. Ces dernières années, l'attention s'est principalement por- tée sur la voie IL-23/IL-17. L'IL-23 est une cytokine cruciale dans les affections inflammatoires telles que la PR. Elle intervient dans le développement des lymphocytes T Th17 qui libèrent l'IL-17 pro-inflammatoire. Dans la PR, il existe une forte corrélation entre les concentrations sériques d'IL- 23 et, d'une part, l'activité de la maladie et, d'autre part, les taux d'IL-17 dans le liquide synovial (21). L'inhibition sélec- tive de l'IL-17 ou de l'IL-23 se présente dès lors comme un nouveau traitement potentiel de la PR. Dans les études cli- niques, l'ixékizumab (un anticorps monoclonal anti-IL-17) a permis d'obtenir une amélioration significative du score DAS28 (score composite constitué du nombre d'articula- tions douloureuses/gonflées, de la vitesse de sédimentation érythrocytaire ou du taux de protéine C-réactive, et d'un score déterminé par le patient sur une échelle visuelle ana- logique en ce qui concerne l'activité globale de la maladie) et du score ACR20 (20% d'amélioration pour l'activité de la maladie, conformément aux critères de l'American College of Rheumatology) par rapport au placebo (22, 23). A contrario, le sécukinumab (un autre anticorps monoclo- nal humain anti-IL-17) s'est avéré inefficace dans la PR, étant donné que le critère d'évaluation principal (réponse ACR20) n'a pas été atteint (24). Compte tenu de la ten- dance manifeste en faveur de l'effet, des recherches com- plémentaires ont toutefois été entreprises depuis lors. En parallèle, les chercheurs se sont aussi penchés sur l'effi- cacité d'un anticorps anti-récepteur de l'IL-17 (AMG827) (25). L'ustékinumab, un anticorps monoclonal anti-IL-12/ IL-23 qui a déjà prouvé son efficacité dans le psoriasis, fait actuellement aussi l'objet d'études de recherche sur des patients PR (ClinicalTrials.gov Identifier: NCT01645280). De son côté, le mésylate d'apilimod (un autre inhibiteur anti-IL-12/IL-23) n'a pas réussi à convaincre d'une quel- conque amélioration clinique significative (26). A l'heure qu'il est, il reste donc difficile de dire si le ciblage IL-23/IL-17 sera ou non une alternative thérapeutique valable dans la PR. acquise dans le monde entier démontrent que le rituxi- mab, un anticorps monoclonal chimérique anti-CD20, est un traitement efficace dans la PR (13, 27). L'antigène CD20 est exprimé exclusivement par les lymphocytes B au stade pré-B et aux stades immunoblastiques plasmacytoïdes, et son ciblage induit la mort des lymphocytes B. |