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OrthO-rhumatO | VOL 12 | N°2 | 2014
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de conclusion que, chez les patients souffrant d'un myé
lome multiple, les bisphosphonates réduisent les fractures
vertébrales pathologiques, tout comme les complications
squelettiques et la douleur (42).
Pour cette raison, un traitement intraveineux par bisphos
phonates est recommandé en cas de destruction osseuse
lytique et de fractures vertébrales par compression, dues à
l'ostéopénie. Ils restent également indiqués en cas d'ostéopé
nie sans signes de destruction osseuse lytique, tout comme
en cas de douleurs dues à une pathologie ostéolytique. Les
bisphosphonates peuvent également être combinés avec la
radiothérapie, les antalgiques ou les interventions chirurgi
cales visant à stabiliser des fractures avérées ou imminentes.
CanCEr dU SEin Et métaStaSES oSSEUSES
Plusieurs études cliniques et des revues récentes (4345)
ont aidé à situer la place des bisphosphonates en cas de
cancer du sein.
Il en ressort que le traitement par bisphosphonates peut
prévenir ou différer les complications squelettiques et
soulager les douleurs osseuses, mais on n'a toutefois pas
démontré de bénéfice en termes de survie.
Chez les femmes souffrant d'un cancer du sein métasta
tique sans métastases osseuses cliniquement évidentes, les
bisphosphonates ne diminuent pas l'incidence de compli
cations squelettiques.
Par conséquent, l'instauration du traitement par une dose
élevée de bisphosphonates est recommandée, après l'iden
tification de métastases osseuses.
Les bisphosphonates peuvent également aider à prévenir
la perte osseuse induite par un traitement par chimiothé
rapie ou inhibiteurs de l'aromatase.
Deux études de cohorte prospectives suggèrent même que
l'incidence de cancer du sein invasif est plus faible chez les
femmes postménopausées en bonne santé, qui utilisent
des bisphosphonates pour le traitement de l'ostéoporose
(46, 47).
aUtrES CanCErS
Une revue de 12 études cliniques portant sur les cancers
du poumon a conclu que les bisphosphonates n'apportent
pas de bénéfice en termes de survie, mais qu'ils ont un
effet bénéfique limité sur les complications squelettiques
(RR: 0,81; IC 95%: 0,670,97) et le contrôle de la douleur
(RR: 1,18; IC 95%: 1,01,4) (48).
Les données relatives à l'influence des bisphosphonates
sur l'incidence de cancers du côlon sont contradictoires.
Si certaines études démontrent un effet protecteur (4951),
d'autres ne démontrent aucun effet (52, 53).
Une étude portant sur le cancer prostatique non métastasé
n'a pas pu démontrer d'influence des bisphosphonates sur
l'évolution naturelle de la maladie (54).
CanCEr dE l'oeSoPhaGE
Une analyse d'une étude de cohorte britannique, conduite
auprès d'une population de première ligne, a suggéré un
doublement du risque de cancer de l'oesophage en cas
d'utilisation de bisphosphonates (55). Ceci pourrait être
dû aux oesophagites, qui constituent un effet indésirable
du traitement. Toutefois, une autre analyse d'une banque
de données britannique n'a pas pu démontrer d'associa
tion significative entre l'utilisation de bisphosphonates et
un cancer oesophagien ou gastrique (56).
Serge Rozenberg a conclu que les inhibiteurs des ostéo
clastes réduisent la morbidité des métastases osseuses,
surtout via une diminution des complications squelet
tiques. Pour cette raison, ils sont également indiqués chez
les patients souffrant de métastases osseuses.
Actuellement, l'utilisation de bisphosphonates dans le
but d'éviter le risque de récidive d'un cancer du sein à
un stade précoce n'est pas acceptée. Ceci pourrait cepen
dant changer lorsque nous connaîtrons les résultats des
études en cours, conduites auprès de femmes présentant
une perte osseuse significative due aux inhibiteurs de
l'aromatase.
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