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OrthO-rhumatO | VOL 12 | N°2 | 2014
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lyse corticale ou extension dans les parties molles très évo
cateurs de chondrosarcome.
Du point de vue anatomopathologique, un enchondrome
est constitué d'îlots de cartilage hyalin organisés en lobules
de taille et de forme variables, parfois confluents (7, 8).
Ces tumeurs peuvent présenter des foyers de calcifications
(10). Les chondrocytes sont de petite taille, pourvues de
petits noyaux ronds et réguliers, habituellement uniques,
et sont semblables aux chondrocytes observés dans un
cartilage non tumoral (1012). Les mitoses sont rares ou
absentes. Le degré de cellularité peut varier considéra
blement en fonction de la topographie de la tumeur, de
l'âge du patient et au sein même de la tumeur. De ce fait,
le diagnostic histologique différentiel entre une tumeur
cartilagineuse bénigne ou maligne (enchondrome versus
chondrosarcome de grade 1) reste souvent difficile, raison
pour laquelle les anatomopathologistes recommandent de
confronter les informations cliniques aux données radio
graphiques et de se fier plus à la topographie de la lésion
que sur son aspect histologique.
L'abstention thérapeutique est la règle, en l'absence de
symptomatologie pour les enchondromes des mains.
Dans le cas contraire (douleur, déformation inesthé
tique ou fracture pathologique), le traitement chirurgical
consistera en un curetage puis comblement de la cavité
résiduelle par une autogreffe spongieuse ou par des sub
stituts osseux (13) (Figure 7). Le taux de récidive à partir
de la périphérie de la lésion initiale est faible et dépend de
la qualité du traitement des parois du chondrome lors du
curetage primaire.
Le pronostic des enchondromes, en dehors des problèmes
orthopédiques posés par les fractures pathologiques et des
problèmes de récidives éventuelles après traitement, est
surtout lié au risque de transformation sarcomateuse de
la lésion. Dans les formes solitaires des extrémités, cette
transformation maligne est exceptionnelle, voire nulle.
Figure 4: irm en coupe axiale.
a: Pondération t1. notez l'hyposignal t1 de la
matrice cartilagineuse (flèche). Cet hyposignal
t1 contraste avec le signal graisseux de la
moelle osseuse. les calcifications centrales
étant en asignal sur toutes les séquences
(tête de flèche).
B: Pondération t2 Fat sat. notez l'aspect
bien limité des lobules cartilagineux, avec un
signal très intense (flèche). absence d'oedème
périlésionnel.
C: Pondération t1 gado Fat sat.
notez le rehaussement des septas (flèche).
Figure 5: Evolution naturelle des enchondromes: à proximité de la zone de croissance puisque ces cellules proviennent de la physe.
a: En distalité des métacarpes.
B: En proximalité des phalanges.
A
B
a
B
C