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OrthO-rhumatO | VOL 12 | N°2 | 2014
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L'examen clinique révélera une rotation interne doulou
reuse et diminuée en flexion à 90° déclenchant de la sorte
le FAI et des douleurs au niveau du labrum. La radio
graphie peut révéler un acetabulum profond
(Figure 2a),
une excroissance osseuse sur le fémur (Figure 2b) ou
aucune déformation. Dans un premier temps, une
approche conservatrice est indiquée, notamment par le
biais d'exercices de stabilisation du tronc et du bassin.
Une intervention telle qu'un traitement arthroscopique
peut s'avérer utile si la physiothérapie n'apporte pas une
amélioration suffisante. Enfin, la douleur chronique à la
hanche peut aussi s'expliquer par un recouvrement incor
rect du fémur par l'acetabulum, à savoir une dysplasie
de la hanche. On assiste dans ce cas à une surpression
locale sur le cartilage occasionnant chez l'athlète, surtout
à la fin de son activité sportive, une douleur profonde et
lancinante à l'aine occasionnant des plaintes de type
mécanique. Une radiographie du bassin révélera que le
recouvrement de l'acetabulum est inférieur à 25°, ce qui
nécessitera une investigation ultérieure par un spécia
liste de la hanche qui décidera éventuellement de l'utilité
d'une ostéomie périacétabulaire (Figure 3).
Il arrive également que des adolescents sportifs âgés de
11 à 15 ans viennent consulter pour des problèmes extra
articulaires directement liés au processus de croissance.
Pendant la poussée de croissance, l'apophyse (endroit où
le tendon vient se rattacher à l'os) présente une faiblesse
par rapport à l'os ou au tissu ligamentaire. Il en résulte
que des lésions de surcharge peuvent se manifester sous
la forme des symptômes de l'apophysite, étant donné que
les muscles sont sensiblement plus courts que l'os en rai
son de la poussée de croissance. Ce cas est d'autant plus
fréquent si les muscles ne sont pas suffisamment étirés
comme c'est souvent le cas chez les footballeurs (6, 7).
Il en résulte qu'une traction chronique est exercée sur
l'apophyse, occasionnant une inflammation, voire un arra
chement. Ce cas se rencontre fréquemment dans les sports
violents tels que le sprint, le football et le tennis. En cas
d'arrachement apophysaire aigu, l'athlète viendra consul
ter pour une douleur aiguë à l'ischion (atteinte des muscles
ischiojambiers par exemple lors d'un sprint ou d'une
contraction excentrique, par exemple lors d'un coup de
pied dans la balle), dans la partie antérieure superficielle de
la hanche (arrachement du couturier et de l'épine iliaque
a
b
b
a
Figure 2: (a) agé de 14 ans, ce joueur de hockey ressent des douleurs
dans les deux régions inguinales lorsqu'il pratique son sport. Ces
douleurs s'expliquent par un recouvrement trop important de 45°, dont
le maximum ne devrait pas dépasser 39°. Combiné aux mouvements
extrêmes pendant qu'il joue, le fémur (grosse flèche noire) vient
heurter la paroi de l'acetabulum (flèche fine). le labrum finira par se
fissurer et occasionnera la douleur. (b) Ce garçon de 15 ans adepte
des sports de combat présente une déformation du col du fémur
(flèche épaisse) qui vient heurter l'acetabulum lors de mouvements
extrêmes. Cela peut occasionner une déchirure du labrum et une
lésion cartilagineuse douloureuses. Une ablation arthroscopique
de cette excroissance osseuse (flèche fine) peut alors s'avérer
nécessaire.
Figure 3: (a) Cet athlète de 14 ans commence à présenter une douleur
dans l'aine droite à la fin des entraînements de tennis. a première
vue, le recouvrement acétabulaire semble normal, mais une nouvelle
mesure révèle que le recouvrement n'est que de 17° au lieu de 25°.
a l'avant, sa hanche n'est recouverte qu'à 10°. (b) Une ostéotomie
périacétabulaire est alors la seule solution pour que la tête du fémur
soit recouverte à plus de 25°. le sport peut être le facteur qui va
déclencher l'apparition des symptômes au niveau de la hanche.
Une intervention sera nécessaire si l'approche conservatrice n'offre
pas d'amélioration suffisante.