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OrthO-rhumatO | VOL 12 | N°2 | 2014
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annulation du signal de la graisse, on ne retrouve aucune
de signal périlésionnelle, dans la moelle ou les tissus mous
(4, 5) (Figure 4). Après injection de gadolinium, on re
trouve une prise de contraste des septas interlobulaires.
Pour les enchondromes de petite taille de la main, cette
prise de contraste est périphérique (6).
lES PrinCiPalES tUmEUrS CartilaGinEUSES
dE la main
Les tumeurs cartilagineuses peuvent siéger dans tous les
territoires du squelette: cavité médullaire, corticale, es
pace souspériosté, espaces intrasynoviaux et même dans
les tissus mous. Elles peuvent être uniques ou multiples,
bénignes ou malignes.
EnChondromE
L'enchondrome correspond à une prolifération intramé
dullaire de cartilage hyalin mature dans les régions méta
physo-diaphysaires des os à ossification enchondrale. C'est
une tumeur fréquente, représentant près de 3% de toutes
les tumeurs osseuses (7) et entre 12 et 24% des tumeurs
bénignes osseuses (8). C'est une tumeur du sujet jeune
avec un âge de découverte variable, entre 10 et 40 ans pour
Dahlin (7). La localisation aux extrémités est de loin la
plus fréquente (35 à 65%). Ce qui en fait la tumeur la plus
fréquente des phalanges des mains. Par ordre de fréquence
décroissante, il siège dans la phalange proximale, le méta
carpien, la phalange intermédiaire et la phalange distale (9).
L'enchondrome siège à proximité de la zone de croissance
puisque ses cellules proviennent de la physe: on le retrouve
donc en distalité des métacarpiens et en proximalité des
phalanges (Figure 5). Une extension de la lésion à toute la
diaphyse est possible.
L'enchondrome, fréquemment asymptomatique, est dé
couvert fortuitement à l'occasion d'une radiographie. Une
tuméfaction peut être rencontrée en particulier au niveau
de la main. La fracture pathologique (Figure 6) est un
mode fréquent de révélation des enchondromes de main
(1/3 des cas).
En radiographie standard, l'enchondrome prend l'aspect
d'une lésion ostéoytique de croissance très lente ou nulle et
de topographie métaphysaire ou métaphysodiaphysaire.
Cette localisation métaphysodiaphysaire est un très bon
signe d'orientation diagnostique.
On retrouve classiquement des érosions corticales endo
stéales bien délimitées. En cas de lésion de grande dimen
sion, les contours osseux sont expansés mais il n'existe ni
rupture corticale ni réaction périostée, en l'absence de frac
ture. De plus, il n'existe pas d'extension aux parties molles.
La TDM permet de bien visualiser les anomalies corticales
et les calcifications matricielles (Figure 3). Elle est d'une
aide précieuse dans la recherche des signes d'agressivité:
Figure 1: Coupe histologique. ilots de cartilage hyalin organisés en
lobules (flèche) séparés par des septas interlobulaires (tête de flèche).
Figure 2: radiographie
standard du 4
e
rayon
chez un patient de 60 ans
asymptomatique.
Enchondrome calcifié
de la base de P1.
notez la disposition des
calcifications en arcs de
cercle (têtes de flèche).
Figure 3: tomodensitométrie en coupe
sagittale montrant un enchondrome
du 3
e
métacarpien, compliqué d'une
fracture, chez un patient de 35 ans.
notez la lésion centromédullaire
présentant une matrice chondroïde
avec calcifications centrales (têtes
de flèche).