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OrthO-rhumatO | VOL 12 | N°2 | 2014
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FaUtil ajoUtEr dE l'inFliXimaB
aU traitEmEnt Standard
En CaS dE maladiE dE KaWaSaKi?
L'ajout d'infliximab au traitement primaire de la maladie de Kawasaki aiguë n'a aucun effet sur la résistance au
traitement. Par contre, on note un effet bénéfique sur la durée de la fièvre, sur certains marqueurs de l'inflamma-
tion, sur le score Z de l'artère interventriculaire antérieure et sur la vitesse de réponse aux immunoglobulines IV.
Ces données ont été publiées par des chercheurs américains dans The Lancet.
Le traitement par immunoglobulines intraveineuses chez
les patients souffrant d'une maladie de Kawasaki aiguë
réduit les risques d'anévrismes de 25 à 5%. A cela s'oppose
le fait que 1020%des patients souffrant de la maladie de
Kawasaki développent une fièvre persistante ou récidi
vante après le traitement standard par une seule perfusion
d'immunoglobulines IV et aspirine. Ce sousgroupe de
patients résistant aux immunoglobulines court le risque
maximal de développer un anévrisme coronaire et a besoin
d'un traitement complémentaire pour interrompre le pro
cessus inflammatoire. Une intensification du traitement
initial pour éviter cette résistance et les anévrismes asso
ciés reste une stratégie valable.
Compte tenu de l'importance du TNF dans la genèse et
la persistance de l'inflammation, un traitement primaire
par antiTNF semble constituer une option logique. Des
chercheurs américains ont évalué si l'ajout d'infliximab au
traitement standard en cas de maladie de Kawasaki aiguë
diminue la résistance au traitement. Pour ce faire, ils ont
mis sur pied une étude de phase 3 randomisée, en double
aveugle, contrôlée par placebo, qui a été conduite dans
deux hôpitaux pédiatriques aux ÉtatsUnis. Les partici
pants à cette étude étaient des enfants âgés de 4 semaines
à 17 ans, souffrant d'une maladie de Kawasaki et de fièvre
( 38,0°C) pendant 3-10 jours.
Après la randomisation, ils ont reçu de l'infliximab IV
(n = 98) ou un placebo (n = 98) en plus du traitement
classique.
Le critère d'évaluation primaire était la différence au ni
veau de la résistance au traitement entre les deux groupes,
définie comme une température corporelle 38,0°C,
36 heures-7 jours après la fin de la perfusion d'immuno
globulines.
L'étude nous apprend que l'apparition d'une résistance
au traitement ne différait pas significativement entre
les deux groupes. Par rapport au groupe placebo, les
sujets inclus dans le groupe infliximab présentaient bien
significativement moins de jours de fièvre. En outre,
l'infliximab a eu un effet sur plusieurs autres paramètres.
Ainsi, dans le groupe infliximab, on notait ­ au bout de 24
heures ­ une diminution moyenne plus nette de la CRP
(p = 0,0003) et du nombre de neutrophiles (p = 0,024)
et, au bout de deux semaines, une diminution moyenne
plus importante de la vitesse de sédimentation (p = 0,009)
par rapport au groupe placebo. À la semaine 5, aucune des
valeurs de laboratoire ne différait encore considérablement
des valeurs initiales. Aucun effet indésirable sévère direct
n'a été mis en rapport avec l'infliximab.
Les auteurs concluent que l'ajout d'infliximab au traitement
primaire de la maladie de Kawasaki aiguë n'a aucun effet
sur la résistance au traitement. Par contre, le traitement
avait un effet bénéfique sur la durée de la fièvre, sur
certains marqueurs de l'inflammation et sur la vitesse de
réponse aux immunoglobulines IV. En outre, le traitement
était sûr et bien toléré.
tremoulet ah, Jain s, Jaggi p, et al. infliximab for intensification of primary therapy for
Kawasaki disease: a phase 3 randomised, double-blind, placebo-controlled trial. lancet, early
online publication, 24 februari 2014.
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