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OrthO-rhumatO | VOL 12 | N°2 | 2014
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antérosupérieure, par exemple lors d'un shoot au foot
ball), dans la partie antérieure profonde de la hanche
(arrachement du massif spinal inférieur à la suite d'une
traction du rectus femoris lors d'un sprint ou d'un shoot
au football) ou même une douleur à la crête iliaque (arra
chement apophysaire du bassin en raison d'une tension
des muscles abdominaux lors d'un coup au tennis). Une
radiographie apporte généralement une réponse définitive
et la plupart des lésions se soignent avec 4 à 8 semaines
de repos suivies d'un étirement intensif des muscles de
la cuisse.
L'apophysite peut également être chronique. Il
convient alors de
la visualiser à l'aide d'une IRM qui révè
lera un oedème de l'apophyse (Figure 4). Elle permet
aussi de poser un diagnostic différentiel avec une tendi
nite, un déboîtement ou une déchirure musculaire. Repos
et étirements seront également le traitement préconisé.
Pour finir, le jeune athlète adolescent peut également ve
nir consulter pour une sensation de craquement, doulou
reuse ou non, à l'avant de la face latérale de la hanche. Ces
symptômes sont souvent observés chez des athlètes fémi
nines avec une hyperlaxité. Dans pareils cas, il convient
de rassurer l'athlète en lui expliquant que le tendon du
psoas passe audessus de l'éminence iliopectinée et qu'une
bonne kinésithérapie de stabilisation du bassin et du tronc
donnera généralement lieu à une amélioration (8, 9). Des
symptômes comparables d'un fascia lata se déplaçant sur
le grand trochanter peuvent être provoqués par un désé
quilibre des forces entre le muscle tenseur du fascia lata et
le muscle grand fessier. Des exercices de tonification sont
généralement efficaces.
La tendinite des adducteurs est fréquente chez les na
geurs, les joueurs de hockey et les footballeurs (10, 11). La
pubalgie athlétique (12, 13) est quant à elle un problème
spécifique, mais difficile à traiter. Elle est caractéristique
des athlètes effectuant beaucoup de mouvements d'accé
lération et effectuant des mouvements brusques avec le
pied, comme les joueurs de tennis, les footballeurs et les
volleyeurs. Les muscles abdominaux et les adducteurs sont
rattachés ensemble à la symphyse pubienne et un désé
quilibre des forces peut rompre cette attache commune ou
donner lieu à une inflammation chronique. Une douleur
locale à l'aine sera présente à l'adduction ou lors de «sit-
up
» avec résistance. Une IRM permettra de confirmer le
diagnostic. Le diagnostic différentiel doit écarter une her
nie inguinale et une ostéite pubienne. L'ostéite pubienne
ou une fracture de stress de la symphyse pubienne touche
surtout les footballeurs et les joueurs de hockey. Pour finir,
les athlètes féminines de 11 à 15 ans souffrant de troubles
alimentaires, d'aménorrhées et d'ostéoporose sont une
population à risque pour les fractures de stress, surtout si
elles pratiquent la gymnastique à un haut niveau ou si elles
courent de longues distances (1416). Une IRM peut alors
être utile au diagnostic. Une évaluation multidisciplinaire
de ces athlètes est dès lors indiquée (17, 18).
«j'ai UnE doUlEUr à l'aVant dU GEnoU»
Le genou est une articulation très sollicitée pendant le
sport. C'est surtout l'appareil extenseur du genou qui
subit des pressions et, pendant la croissance, les athlètes
peuvent ressentir une douleur antérieure du genou.
Le syndrome patellofémoral peut être la conséquence d'un
appareil extenseur raccourci, un alignement en valgus, un
rétinaculum latéral raccourci ou un muscle vaste interne
trop court. Dans l'ensemble de ces cas, la rotule subit une
traction latérale et sa face latérale sera extrêmement sen
sible. Ces symptômes sont aussi observés pour le patella
bipartita. Les athlètes se plaignent d'une douleur antérieure
du genou, surtout en descendant les escaliers. Une physio
thérapie intensive qui traite le problème sous-jacent suffit
généralement. Un étirement insuffisant des quadriceps et
des ischiojambiers pendant les activités sportives de l'ath
lète en pleine croissance occasionne un déséquilibre des
forces entre ces muscles. L'appareil extenseur subira de ce
Figure 4: (a) Ce footballeur de 14 ans s'est présenté avec une
douleur aiguë, lancinante au niveau de l'aine droite à la suite d'un
shoot dans la balle. la radiographie montre, surtout sur le cliché
en fauxprofil, une large apophyse de l'épine iliaque antérieure
inférieure. C'est à cet endroit que s'attache le chef direct du muscle
droit antérieur (qui a provoqué un arrachement, lequel se traduira
sur l'irm, par un oedème au niveau de l'apophyse (b). Une approche
conservatrice donne de bons résultats dans la plupart des cas.
b
a