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OrthO-rhumatO | VOL 12 | N°2 | 2014
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fait des tensions avec toutes les conséquences qui en dé
coulent. Des étirements s'imposent donc.
Tout comme pour l'articulation de la hanche, une apophy
site peut également survenir vers l'âge de 13 à 15 ans sur
la tubérosité tibiale (maladie de OsgoodSchlatter) et le
pôle inférieur de la rotule (maladie de SindingLarsen
Johansson). Ces affections sont traitées par une modifica
tion des activités en fonction des plaintes et par des étire
ments intensifs des quadriceps et des ischiojambiers.
Un dernier problème de l'articulation du genou qu'il
convient de garder à l'esprit au moment du diagnostic est
l'ostéochondrite disséquante du condyle fémoral interne
(généralement). Ce type d'ostéochondrite se présente ha
bituellement comme une douleur interne du genou, mais
peut aussi se présenter comme une douleur antérieure du
genou associée ou non à un blocage. Il s'agit d'une fracture
de stress souschondrale généralement visible lors d'une
radiographie en profil du genou. La réorientation vers un
orthopédiste est nécessaire, mais généralement, il est pro
posé, dans un premier temps, d'arrêter le sport pendant 6
à 8 semaines si les cartilages de conjugaison sont encore
présents. La chirurgie est envisagée plus rapidement dès
que les cartilages de conjugaison sont fermés.
«j'ai UnE doUlEUr SUr lE Côté EXtErnE
dU GEnoU»
Une douleur latérale ou antérolatérale du genou peut
être provoquée par le syndrome de friction de la bande
lette iliotibiale. Il se manifeste chez les adeptes de sports
d'endurance (coureurs et cyclistes) qui effectuent souvent
le même parcours du même côté de la route. De ce fait,
l'épicondyle latéral du fémur peut provoquer une friction
de l'extrémité distale de la bandelette iliotibiale. Il est
souvent constaté chez les athlètes avec un alignement en
varus ou une différence de longueur du membre inférieur.
A l'examen clinique, la bandelette iliotibiale antérieure de
l'épicondyle latéral n'est généralement pas douloureuse
en extension, la douleur est à son paroxysme entre 30° et
60° de flexion, puis diminue ou disparaît à 90° de flexion
(test de Noble). Des étirements, éventuellement un sur
élèvement du talon du côté controlatéral, une modification
de l'entraînement et, à titre occasionnel, une injection de
stéroïdes suffisent dans la plupart des cas.
«j'ai UnE doUlEUr SUr lE Côté intErnE
dU GEnoU»
Outre les problèmes intraarticulaires classiques à l'inté
rieur de l'articulation du genou, il convient aussi de ne pas
négliger les plaintes liées au sport touchant la zone interne
du genou.
Les nageurs qui pratiquent beaucoup la brasse et varient
peu leur programme d'entraînement peuvent consulter
pour une insertion fémorale hypersensible du ligament
collatéral médial. Ce ligament peut présenter des
ossifications à cet endroit et déclencher localement une
réaction inflammatoire ou, à l'inverse, les ossifications
peuvent justement être provoquées par une inflammation
(maladie de Pellegrini-Stieda). Cette ossification sera
clairement visible à la radiographie. Avec du repos,
une modification de l'entraînement et une injection de
stéroïdes, le patient guérit dans la plupart des cas.
Les nageurs et les cyclistes peuvent développer une
tendinite au niveau du groupe de muscles ischiojambiers
internes. Sur le plan clinique, cette tendinite de la patte
d'oie (pes anserinus) se manifeste par un gonflement
sensible de la patte d'oie situé à environ 34cm de distance
de l'interligne articulaire interne.
«lorSqUE jE CoUrS, j'ai mal aU tiBia»
Les athlètes qui pratiquent un sport d'endurance, de même
que les coureurs de longue distance peuvent développer une
douleur à l'avant du tibia. Lors du diagnostic différentiel, il
convient d'envisager une périostite tibiale (shin splints) ou
un syndrome chronique des loges antérieures ou latérales
de la musculature de la jambe.
La périostite tibiale est un problème fréquent chez les
coureurs qui s'entraînent beaucoup dans des chaussures
qui ne sont pas optimales et sur un sol dur. Les danseurs
de ballet peuvent aussi être touchés. Ces problèmes
surviennent aussi typiquement chez des athlètes qui
n'ont pas augmenté leur activité sportive graduellement
et qui souffrent donc de cet effort aigu exagéré. La face
antéromédiale du tibia est généralement douloureuse des
deux côtés. La radiographie n'est pas concluante, mais
une scintigraphie osseuse permet généralement de poser
le bon diagnostic. Le traitement est souvent décevant et
dure longtemps. Le sportif doit se reposer suffisamment
et éviter pendant longtemps les impacts répétitifs sur le
tibia pour éviter une fracture de stress. Une fois encore, les
étirements et des chaussures qui absorbent les chocs sont
extrêmement importants.
Le syndrome des loges chronique se caractérise par un
schéma particulier où les crampes n'apparaissent qu'après
une certaine distance ou dose d'effort. Une hernie du fascia
(le plus souvent) de la loge péronière peut être à l'origine
de douleurs similaires ou peut être associée au syndrome
des loges chronique. Quel que soit le trouble, le diagnostic
peut être posé à l'aide d'un test à l'effort mesurant la
pression dans la loge correspondante. Une échographie de
la loge concernée permet de déceler une éventuelle hernie.
Une intervention chirurgicale est souvent la seule solution.