background image
GUNAIKEIA
VOL 16 N°7
2011
208
G1454F_20
1
1
Traitement des femmes célibataires:
une réponse médicale à une indication
sociale
Isabelle Stuyver, psychologue Afdeling Reproductieve
Geneeskunde (ARG), Vrouwenkliniek, UZ Gent
Résumé de Frauke Vanden Meersschaut, GSO
La demande croissante de traitement de la part de femmes
célibataires provient d'une indication sociale, à savoir
l'absence de partenaire masculin. Dans le monde occi-
dental, nous constatons par ailleurs une augmentation du
nombre de familles monoparentales. Or des études épi-
démiologiques à grande échelle révèlent que les enfants
issus de familles monoparentales présentent davantage
de problèmes psychologiques et enregistrent de moins
bonnes performances scolaires. En outre, un effet négatif
sur la qualité de la parentalité a été démontré. La prin-
cipale question est toutefois de savoir si nous pouvons
généraliser et extrapoler ces conclusions aux mères qui
choisissent délibérément d'élever seules un enfant. La lit-
térature est peu abondante sur ce sujet. Murray et Golom-
bok (2005) ont étudié le bien-être de mères célibataires et
de leurs enfants de 2 ans (nés après insémination avec le
sperme d'un donneur), mais ils n'ont pu démontrer aucun
impact négatif sur le développement social, émotionnel et
cognitif des enfants. Même à l'âge de 18 ans, ces enfants
se portent toujours bien (Golombok et Badger, 2010).
De nos jours, le monde médical se montre plutôt ouvert
au traitement des femmes célibataires avec du sperme
de donneur, alors qu'auparavant, cette pratique était
souvent controversée. L'évaluation des candidates mères
célibataires est et reste cependant une condition essen-
tielle au traitement. A l'UZ Gent, l'évolution de la rup-
ture du paradigme «biparentalité» vers la sensibilité aux
demandes a duré 3 ans (1998-2001). Le nombre de de-
mandes est passé de 35 en 2002 à 75 en 2009. La princi-
pale motivation invoquée reste l'absence d'un partenaire
masculin idéal. Pour de nombreuses femmes, l'horloge
biologique tourne et l'hôpital offre une solution «contrô-
lée». En 2010, l'âge moyen des femmes était de 37,4 ans.
Le pourcentage moyen d'acceptation avoisine, quant à lui,
les 50%. Des facteurs d'ordre psychologique, un réseau
social limité et un manque d'autonomie sont des motifs de
refus fréquents. Les femmes qui finissent par être accep-
tées s'en sortent bien. Au cours de la période 2008-2010,
en moyenne 7 demandes par an ont été introduites pour
un 2
e
enfant et sur la période 2002-2010, en moyenne
2 demandes par an ont été introduites pour un 3
e
enfant.
A l'UZ Gent, la procédure d'inscription comprend plusieurs
étapes. Les candidates sont d'abord reçues par un méde-
cin, qui établit un dossier médical général et gynécolo-
gique. Le dossier est ensuite examiné par le staff médical.
En l'absence de raison médicale de refuser ou de suspendre
un traitement, deux entretiens d'évaluation peuvent être
organisés avec la conseillère en fertilité/psychologue.
Une évaluation psychosociale de la candidate est alors
réalisée au moyen d'un questionnaire. La conseillère en
fertilité prend également contact avec le médecin trai-
tant de la candidate. Vient ensuite l'entretien de conseil,
au cours duquel l'aspect de l'information de l'enfant est
abordé et des renseignements sont fournis sur l'utilisation
de sperme de donneur anonyme et la procédure relative
L
e vendredi 25 mars 2011, la deuxième session de l'Opleidingscluster Gynaecologie Gent (groupe gantois
de formation en gynécologie) s'est tenue à l'UZ Gent. Cette réunion scientifique s'adresse aux différents
maîtres de stage et gynécologues impliqués dans la formation à l'Université de Gand, ainsi qu'aux
assistants en gynécologie-obstétrique. Le compte rendu de cette séance académique se présente sous la forme
de deux articles. Après un premier article particulièrement d'actualité sur la nouvelle loi sur la durée du travail,
voici le deuxième volet, consacré aux limites et défis éthiques des traitements de la fertilité.
d
euxième
session
académique
du
c
luster
de
f
ormation
g
ynécologie
à
g
and
Limites et défis éthiques des traitements
de fertilité