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GUNAIKEIA
VOL 16 N°7
2011
231
L'hirsutisme
L'hirsutisme se définit comme un développement exces-
sif du système pileux chez la femme, particulièrement
au niveau du visage, provoqué par un taux trop élevé
d'androgènes. Il est le plus souvent acquis, même si des
formes congénitales sont possibles, et est associé à un ex-
cès d'hormones masculines chez la femme. Les patientes
présentent acné, voix grave, règles irrégulières ou amé-
norrhée, pousse de la barbe et virilisation. Le terme d'hir-
sutisme vient du latin
hirsutus, qui signifie velu ou rêche.
On parle d'hirsutisme lorsqu'une femme présente une pi-
losité excessive répartie selon un modèle masculin (sur la
lèvre supérieure, le menton, la poitrine, le dos, l'abdomen,
les cuisses et les avant-bras). Le phénomène se caractérise
par une hypertrophie des follicules pileux et des poils plus
sombres et plus épais.
Causes
La pousse des poils dépend en partie de facteurs hormo-
naux; la testostérone et les autres hormones mâles, en
particulier, jouent un rôle important. Si la racine du poil
est soumise à une stimulation de type masculin, elle se
comportera en conséquence.
Les causes médicales de l'hirsutisme sont:
- le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), qui
s'accompagne d'une surproduction d'androgènes et
d'un ralentissement de leur conversion en hormones
féminines (estrogènes), avec pour conséquence la
formation de testostérone (hormone mâle);
- l'hirsutisme familial ou idiopathique, une pilosité ex-
cessive d'origine génétique qui ne s'explique pas par
un taux accru d'androgènes;
- l'hirsutisme iatrogène, qui peut être provoqué tant par
des médicaments contenant des androgènes que par
des substances qui en sont exemptes;
- des pathologies des glandes surrénales tel le syndrome
de Cushing;
- les tumeurs ovariennes;
- enfin, il existe un lien démontré entre l'excédent pon-
déral et l'hirsutisme, par le biais d'une résistance à
l'insuline.
L'hypertrichose
L'hypertrichose, pathologie très rare caractérisée par une
pilosité drue, excessive et généralisée, est quelquefois
considérée, à tort, comme une forme d'hirsutisme. Parfois
héréditaire, elle peut toucher des sujets des deux sexes,
mais c'est surtout chez la femme qu'elle est perçue comme
déplaisante et même rebutante. Elle a, de tout temps, été
considérée comme une curiosité. Contrairement à l'hir-
sutisme, qui ne se développe qu'à partir de la puberté,
l'hypertrichose est une maladie acquise.
L'hirsutisme et l'hypertrichose à travers
l'histoire
Les exemples les plus anciens de mythes faisant référence
à des femmes à la pilosité abondante remontent à l'Anti-
quité. On l'ignore souvent mais, à Chypre et dans le sud de
la France, la divinité de la fertilité et de l'amour physique
prenait la forme d'une déesse barbue (
Figure 3).
Dans l'Antiquité, les femmes barbues étaient considérées
comme des prophètes, la barbe étant le signe de leur sa-
gesse et de leur don de clairvoyance.
Figure 5: Saint Onuphre: une prostituée convertie que Dieu
dota d'une barbe pour la soustraire à la concupiscence des
hommes (Fresque de l'Eglise au Serpent, en Cappadoce).
Figure 6: Sainte Wilgeforte et son ménestrel (Prague).
Extrait de: Les Velus... par A.F. Double et François Housset (ibidem).