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GUNAIKEIA
VOL 16 N°7
2011
«20% des personnes qui présentent une fracture de hanche
décèdent dans l'année. Par ailleurs, le coût médical annuel d'une
fracture ostéoporotique est supérieur à celui du diabète de type 2,
un constat qu'il faut placer à l'échelle belge, où l'on estime que
700.000 femmes présentent une ostéoporose post-ménopau-
sique, moins de 200.000 étant effectivement traitées»,
regrette
le Pr Serge Rozenberg (CHU St-Pierre). Le risque absolu d'une
femme de 60 ans de présenter, au cours des années de vie qu'elle
a encore devant elle, une fracture de hanche est de 25%, et
passe à 44% pour les autres fractures ostéoporotiques majeures.
Il s'agit donc d'un véritable défi pour les professionnels de santé,
défi que l'on peut relever moyennant quelques règles de base:
une bonne hygiène alimentaire permettant un apport suffisant
en calcium et vitamine D, une restriction des stimulants de la
perte osseuse (tabac, alcool), la pratique d'une activité physique
régulière et la prévention des chutes. Mais ce n'est pas facile.
Une fois installée, l'ostéoporose peut être prise en charge par
de nombreuses classes thérapeutiques: bisphosphonates, SERM,
calcitonine, hormone parathyroïdienne, strontium,... tou-
jours accompagnés d'une supplémentation vitaminocalcique.
«Cependant, en dépit de l'accessibilité des traitements, la majorité
des patientes ne reçoivent aucun traitement après fracture ostéo-
porotique»,
poursuit le Pr Rozenberg. Divers facteurs peuvent
affecter l'adhérence: effets secondaires, crainte de ces effets
secondaires, manque de motivation, manque de résultat visible,
coût, posologie peu pratique, co-médications... Or une mauvaise
adhérence est associée à une augmentation du risque fractu-
raire. Pratiquement, on sait que dans notre pays, seules 60% des
patientes qui entament un traitement par bisphosphonate sont
encore sous traitement après 6 mois, une proportion qui tombe
à 41% après 1 an et 15% seulement après 3 ans!
Dans cette mesure, toute nouvelle
option qui permet d'améliorer
l'adhérence est bienvenue
«Ce qu'apporte incontestablement le denosumab, qui appar-
tient à une nouvelle classe thérapeutique et ne nécessite qu'une
injection sous-cutanée tous les 6 mois»,
remarque Luc De Clercq
(Anvers), président de la Société royale belge de Rhumatologie.
Remboursé depuis le 1
er
juillet dans le traitement de l'ostéopo-
rose post-ménopausique chez les femmes à risque élevé de frac-
tures et dans le traitement de la perte osseuse associée à un
traitement hormono-ablatif chez les hommes atteints de cancer
de la prostate à risque élevé de fractures, le denosumab dispose
d'un mécanisme d'action tout à fait innovant. C'est en effet le
premier et le seul inhibiteur du RANKL (ligand du receptor acti-
vator of nuclear factor NF-kappa B
). Produit par l'ostéoblaste, le
RANKL est une protéine qui se fixe sur un récepteur RANK pré-
sent à la surface des précurseurs des ostéoclastes et des osté-
oclastes matures. Cette interaction stimule alors la destruction
osseuse. En se fixant avec une grande affinité et spécificité au
RANKL, médiateur essentiel à la formation, au fonctionnement
et à la survie des ostéoclastes, le denosumab empêche le RANKL
de se lier à son récepteur et inhibe ainsi la résorption osseuse
excessive responsable de l'ostéoporose.
L'autorisation de mise sur le marché du denosumab inclut les
données de 6 études de phase III ­ dont deux études de phase III
qui avaient pour critère d'évaluation principal les fractures dans
un contexte d'ostéoporose et de cancer de la prostate ­ qui ont
démontré que lorsqu'il est administré sous forme d'une injection
sous-cutanée de 60mg une fois tous les 6 mois, le denosumab
réduit l'incidence des fractures. Toutes les études mentionnées
ont montré la capacité du denosumab à augmenter la den-
sité minérale osseuse à tous les endroits évalués du squelette,
avec un excellent profil de sécurité. Pratiquement, l'une de ces
études pivot, l'essai FREEDOM, essai international randomisé en
double aveugle avec contrôle par placebo qui a été réalisé chez
des femmes post-ménopausées, a montré après 3 ans de trai-
tement une réduction de 68% du risque de nouvelles fractures
vertébrales, une réduction de 40% de l'incidence des fractures de
hanche et de 20% des fractures non vertébrales.
Efficace, séduisant par son mécanisme d'action, bien toléré et
facile à administrer, de telle sorte que l'adhérence pourrait être
optimalisée, le denosumab a tous les atouts pour effectuer une
entrée fracassante dans le monde de l'ostéoporose, concluent les
deux intervenants.
D'après une conférence de presse organisée le 29 juin 2011 par les laboratoires Amgen qui
commercialisent le denosumab sous le nom Prolia
®
OSTéOPOROSE POST-MéNOPAUSIqUE
Denosumab:
la force anti-fracturaire du
troisième millénaire?
La découverte des RANKL a révolutionné le monde de l'ostéoporose. Moins de 5 ans plus tard, le
denosumab, premier agent spécifique sur cette voie physiologique, était testé sur l'homme. Avec
succès, les études ultérieures ayant confirmé tout le bénéfice que peuvent en tirer les femmes
ostéoporotiques post-ménopausiques.
Espace Pharma
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le morrhuate de sodium, la bléomycine et le Picibanil (OK
432). Toutefois, cette sclérothérapie est encore assez expé-
rimentale. De plus, les lymphangiomes sont rares et il est
pratiquement impossible de réunir un grand nombre de
patients pour obtenir des informations et une expérience
suffisantes concernant ces nouvelles options de traite-
ment (8).
Dans notre cas, la substance utilisée était l'OK 432 ou
Picibanil, un produit sclérosant composé d'antigènes bac-
tériens (
Streptococcus pyogenes). Le Picibanil déclenche
une réaction inflammatoire dans le kyste sans inflam-
mation ou fibrose périkystique, contrairement à d'autres
agents. Ainsi, la chirurgie ultérieure n'est pas compro-
mise en cas d'échec de la sclérothérapie. Cette procédure
s'effectue de préférence sous contrôle échographique,
afin de pouvoir tout d'abord ponctionner un maximum de
liquide kystique. L'échographie permet aussi de vérifier si
la substance injectée infiltre correctement le kyste sans
fuite extrakystique. Les chances de succès atteignent glo-
balement 66% (11). Pour les kystes uniloculaires et pau-
ciloculaires, les chances de réussite de la sclérothérapie
avoisinent les 90%. Si les lymphangiomes sont étendus,
il convient de répéter l'opération. Les effets secondaires
éventuels du Picibanil OK 432 sont la fièvre, une douleur
localisée et l'odynophagie. Ces symptômes disparaissent
généralement d'eux-mêmes en quelques jours (12). L'effet
de la sclérothérapie s'observe en moyenne dans les 6 à
8 semaines.
Conclusion
Les lymphangiomes kystiques ont une incidence de
1:6.000. Le pronostic est bon si la lésion est isolée et n'a
pas de répercussions générales sur le foetus. Un suivi
échographique bimensuel et une IRM complémentaire
sont nécessaires pour exclure l'obstruction des voies res-
piratoires. La sclérothérapie au Picibanil OK 432 est à envi-
sager, suivie en cas d'échec par une résection chirurgicale.
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