XVIII son royaume. Pour faire oublier qu'elle était une femme et asseoir son autorité, elle avait pris l'habitude, depuis son plus jeune âge, de porter une barbe ( de stèles thébaines. Il s'agit toutefois plus que probable- ment d'un postiche stylisé fixé de façon artificielle afin d'affirmer son autorité. La reine assyrienne Sémiramis portait elle aussi la barbe, à en croire Pagentecheri (2): filium et pro femina masculeum, vide Justiniam ut hinc ob hasce congruentias fit dubium quia Venus et quidam bar- bata Venus sit ipsa Semiramis. Enfin, Cicéron évoque la barbe du beau sexe dans son De Legibus II... et une loi romaine du corpus des «Douze Tables» interdit aux matrones qui ont du poil au menton de se raser (3)! doce (Turquie), possède une étonnante fresque où figure un saint hors du commun: saint Onuphre, un transsexuel canonisé au 4 licitations de ses anciens clients, elle supplia Dieu de la rendre hideuse. Sa prière fut exaucée et elle fut transfor- mée en transsexuel, conservant ses seins mais se trou- vant soudain pourvue d'une barbe qui rebutait les clients ( pellibus induta barbam usque ad mammas proxilam ha- bentes; quaequi sibi venatrices sunt tigres et léopardos et rapida ferarum genera pro canibus nutriunt (On raconte que, dans les montagnes d'Arménie, il est des femmes vêtues de peaux de bêtes et dotées d'une barbe épaisse qui tombe jusqu'à leur poitrine. Elles vivent de la chasse et, au lieu de chiens, elles élèvent des tigres, des léopards et toutes sortes d'animaux sauvages et rapides). nage de l'homme, du Moyen-Age au Siècle des Lumières, a livré quelques légendes de saintes barbues. Parmi celles- ci citons sainte Wilgeforte (ou Kümmernis), dont le nom signifie «forte volonté» ou «vierge forte», du latin fiancée contre son gré à un soupirant qui ne lui agréait guère, exprima le souhait de devenir si laide que son futur mari ne veuille plus l'épouser. Sa prière fut exaucée: elle attrapa une barbe qui fit fuir son fiancé. Elle passa le reste de son existence en dévotion et en prière, et mourut vierge ( Sainte Paule d'Espagne fut elle aussi délivrée des mains d'un tyran; saint Laurent ayant entendu sa supplique, elle fut rendue méconnaissable et couverte d'une toison cachant sa nudité. drapée dans ses cheveux d'or, reçoit une flèche des mains de Zozime lorsqu'elle commence sa vie d'ermite dans le désert (British Library). manuscrit Topographia Hibernia, Angleterre, début du XIII |