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l
Neurone
·
Vol 17
·
N°2
·
2012
anomalie de la lamination corticale avec
une over-migration des neurones, qui
rappelle les lissencéphalies de type II ou
pavimenteuse.
Les mutations dans le gène GPR56
rendent compte d'une large majorité de
ces formes typiques. Il s'agit principale-
ment de mutations faux-sens, principale-
ment localisées dans la région codant
pour le domaine extracellulaire de la
protéine, aboutissant probablement à
une perte de fonction.
En revanche, ces mutations n'ont pas été
retrouvées dans des formes de polymi-
crogyries bilatérales atypiques:
·
les polymicrogyries bifronto-parié-
tales sans anomalies cérébelleuses
ou de la substance blanche;
·
les polymicrogyries bi-frontales, péri-
sylviennes ou diffuses;
·
un tableau clinique d'encéphalopa-
thie sans mouvements oculaires
anormaux ou signes cérébelleux;
·
ou encore dans des formes spora-
diques (10).
Les autres formes de
polymicrogyries bifrontales, bi-
pariéto-occipitales, généralisées
bilatérales
Les autres formes de polymicrogyries bi-
frontales (Figure 4), bi-pariéto-occipi-
tales, généralisées bilatérales (Figure 5)
sont responsables d'un tableau clinique
éminemment variable, associant un re-
tard mental et une épilepsie souvent
pharmacorésistante et, dans certains cas,
des signes communs aux autres syn-
dromes de polymicrogyries, comme les
paralysies pseudobulbaires ou encore
les mouvements oculaires anormaux. La
sévérité du tableau clinique dépend de
l'étendue et surtout des anomalies asso-
ciées (atteinte de la substance blanche,
atteinte ponto-cérébelleuse).
Toutefois, en dépit de cette classification
topographique, il apparaît que les poly-
microgyries sont des pathologies hétéro-
gènes, aussi bien sur le plan clinique que
moléculaire. A l'heure actuelle, on ne
sait pas si différents syndromes polymi-
crogyriques peuvent résulter d'un même
mécanisme moléculaire ou si différentes
mutations dans un même gène peuvent
être à l'origine de syndromes polymicro-
gyriques différents (11).
Les syndromes
«polymicrogyriques plus»
On définit ces syndromes polymicrogy-
riques par leur association à d'autres
malformations cérébrales, comme les
hétérotopies nodulaires, ou à un com-
plexe polymalformatif.
Polymicrogyries et hétérotopies
nodulaires périventriculaires
(PMG-PVNH)
Sur la base de l'aspect radiologique, on
distingue 2 principaux sous types:
·
les PMG-PVNH plus sévères dans les
régions frontales et périsylviennes;
·
les PMG-PVNH à prédominance
postérieure (12).
Ces malformations seront décrites dans
le chapitre des hétérotopies nodulaires.
Polymicrogyries complexes et
syndromes polymalformatifs
Les polymicrogyries font partie d'un
grand nombre de complexes polymalfor-
matifs. On retrouve également l'associa-
Figure 4: Polymicrogyries bifrontales: aspect d'une polymicrogyrie à prédominance
bifrontale et périsylvienne, avec un aspect irrégulier du cortex frontal et pariétal
(flèches blanches), une jonction blanc-gris floue, associée à une déformation des sillons.