dispensateur de médicaments à celui de prestataire de services, d'informations et de conseiller en santé. In fine, le pharmacien doit s'impliquer dans une prise en charge globale de tous les besoins liés à la médication, autrement appelée: les soins pharmaceutiques, définis légalement depuis 2006. L'objectif vise à améliorer la prévention et les traitements tant au point de vue de la qualité, de la sécurité, de l'efficacité que de l'observance, dans le but d'instaurer une utilisation rationnelle des médicaments et de rendre les traitements plus sûrs et plus efficaces. Le rôle du pharmacien ne se limite plus à la délivrance de médicaments conformes: il doit s'assurer que le patient a bien compris les objectifs du traitement et le mode d'utilisation des médicaments, qu'il ne subit pas d'effets indésirables, que le résultat thérapeutique escompté est bien obtenu. Cette évolution se traduit par un changement de paradigme; le pharmacien passe de la connaissance du produit à la connaissance du traitement, du suivi passif de l'observance au suivi actif de l'observance, de l'analyse de la conformité du produit à l'analyse de la conformité du traitement (1). La mise en place des soins pharmaceutiques vise, entre autres, à diminuer les admissions iatrogènes en milieu hospitalier et à améliorer l'observance thérapeutique. En effet, les études concordent sur le fait que 5 à 20% des hospitalisations sont iatrogènes. 38% sont sérieuses ou potentiellement fatales et 50% des admissions iatrogènes en milieu hospitalier pourraient être évitées par une meilleure prise en charge au niveau du médicament (3). D'autre part, l'observance thérapeutique constitue un défi majeur dans le domaine des soins de santé. Elle est généralement surestimée par le patient et vraisemblablement aussi par le médecin et le pharmacien. Elle est en moyenne inférieure à 50%, surtout problématique dans le cadre des maladies chroniques et principalement dans les pathologies «sourdes» (HTA, diabète...) et en psychiatrie. Le patient attend souvent un effet immédiat du médicament, ce qui n'est pas toujours le cas (cf. antidépresseurs). Cependant les effets indésirables se manifestent souvent rapidement et le patient a tendance à arrêter prématurément son traitement. En gériatrie, patients souvent «polymédiqués», la non-observance est multifactorielle. Grâce aux programmes informatiques de gestion officinale, chaque pharmacien dispose d'un historique des médicaments prescrits et non soumis à prescription. Cet historique, actualisé lors de chaque dispensation, est un outil indispensable pour détecter les interactions, l'observance thérapeutique, les doubles prescriptions de médicaments (shopping médical). Dans le courant de l'année 2012, le Dossier Pharmaceutique Partagé (DPP) devra permettre à chaque pharmacien belge de consulter toute la médication délivrée pour un patient. Ce partage de données entre pharmaciens permettra d'éviter les risques d'interactions médicamenteuses et les redondances de traitement. Par ailleurs, le développement de la concertation médico-pharmaceutique et la complémentarité entre les deux professions doit assurer une prise en charge optimale du patient pour des soins de qualité (3). Plusieurs expériences pilote, dont les campagnes fédérales «anxiété, stress et troubles du sommeil» (utilisation rationnelle des benzodiazépines) et «la cessation tabagique» ont démontré les apports positifs de cette collaboration: organisation de tables rondes avec médecins et pharmaciens pour définir une stratégie commune et complémentaire dans la prise en charge de ces patients, aboutissant à la publication de deux fascicules: «anxiété, stress et troubles du sommeil: communication à l'officine» et «arrêter de fumer: conseils et accompagnement en officine» . 1. BPO_ tem 291-373). |