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8
l
Neurone
·
Vol 17
·
N°2
·
2012
N1755F
l
e
nouveau
paySage
thérapeutique
de
la
ScléroSe
en
plaqueS
Cet article brosse le tableau des différentes molécules disponibles pour le
traitement de fond de la sclérose en plaques, mais développe surtout les nouvelles
molécules en cours d'étude. En effet, les années à venir apporteront une explosion
de l'offre thérapeutique dans le domaine du traitement de la SEP. Nous allons
bientôt disposer de différentes immunothérapies à haute activité très séduisantes
du point de vue de l'efficacité et du confort d'utilisation. Les risques à moyen et
long termes devront en être précisés par un suivi systématique, scrupuleux et au
long cours des patients. Le tableau 1 résume parfaitement l'efficacité de chaque
molécule, selon les études «princeps».
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune et inflammatoire du sys-
tème nerveux central (SNC). Elle entraîne démyélinisation, perte axonale et neurodé-
générescence pouvant mener à un handicap neurologique progressif. Sans traitement,
le risque de développer un tel handicap 15 à 20 ans après le début de la maladie est
estimé aux environs de 50% (1).
Les traitements de première ligne
Pendant plus de dix ans, les seules armes disponibles pour ralentir l'évolution
d'une SEP récurrente rémittente (RR) étaient les interférons- (IFN) et l'acétate de
glatiramère (AG). Il existe en Belgique trois préparations d'IFN: l'interféron--1b
sous-cutané administré tous les deux jours (Betaferon
®
, Extavia
®
), l'interféron--
1a intramusculaire (IM) administré une fois par semaine (Avonex
®
) et l'interféron-
-1a sous-cutané administré trois fois par semaine (Rebif
®
). L'acétate de glatiramère
(Copaxone
®
) est un polypeptide formé de quatre acides aminés (L-glutamate,
L-lysine, L-alanine et L-tyrosine) qui s'injecte en sous-cutané (SC) une fois par
jour. Le profil des effets secondaires diffère d'une molécule, voire d'une prépara-
tion, à l'autre, mais l'efficacité de ces traitements paraît comparable (Tableau 1).
Cela a été confirmé entres autres par les études BEYOND (2) pour l'IFN--1b et
l'AG, et REGARD (3) pour l'IFN--1a SC et l'AG. L'efficacité de ces immunothéra-
pies de première ligne est certes modeste ­ environ 30% de réduction du taux de
poussées et de ralentissement de la progression de la maladie ­ mais solide-
ment démontrée. L'avantage principal de ces traitements reste leur sécurité telle
qu'attesté par leurs études de suivi à long terme (4).
Mathieu Vokaer
CHU Erasme, Bruxelles
Keywords:
multiple sclerosis ­
natalizumab ­ fingolimod ­
teriflunomid ­ laquinimod ­
alemtuzumab ­ daclizumab
­ BG-12 ­ firategrast
Le natalizumab est un anticorps monoclonal dirigé contre
l'41 intégrine, molécule d'adhésion exprimée à la surface des
lymphocytes activés.