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Neurone
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Vol 17
·
N°2
·
2012
mythes fondateurs, ses héros, sans ou-
blier Sophia et l'éternel «féminin sacré»
qui le hante et le séduit. Il est l'un des
plus grands anthropologues oeuvrant
dans le champ des «religions compa-
rées», une sorte de militant permanent
promoteur de l'oeuvre de C.G. Jung.
Ensuite, Danièle Pierre, ethnopsychiatre
à l'UCL démontra la place du rêve en
ethnopsychiatrie, en faisant part de son
expérience du rêve auprès de popula-
tions maghrébines dans un vivant exposé
de cas.
Enfin, le Docteur Jean-Louis Feys, Direc-
teur Médical de l'Institut Saint Bernard à
Manage, nous résuma son dernier livre
sur le regretté Jacques Schotte et son
approche humaniste d'une anthropopsy-
chiatrie à une certaine distance de Freud
et de Lacan mais tout aussi loin des
concepts du DSM. Ce livre a été primé
en 2009: lauréat du Prix de l'Evolution
Psychiatrique. L'oeuvre de Jacques
Schotte (1928-2007) vise avant tout à
étayer les fondements spécifiques de la
psychiatrie. Pour lui, il s'agit essentielle-
ment d'une science et d'une clinique
«de l'humain» qu'il dénomme anthropo-
psychiatrie à la fin de sa carrière. Sa pen-
sée n'a pas encore gagné le courant do-
minant de la psychiatrie, encore moins
dans l'espace anglo-saxon (2, 3).
Cette journée longue et ardue s'est ter-
minée par l'assemblée Générale de la
Société Royale de Médecine mentale de
Belgique, qui fait part de ce que les ex-
posés pourront être médités grâce à leur
publication prochaine dans les Acta Psy-
chiatrica Belgica
, organe de la société.
Référence
1.
http://www.michelcazenave.fr/accueil.html
2.
Calmeyn M. Une vision symphonique de la psychiatrie.
Neurone 2011;16(10):73-7.
3.
Feys JL. L'anthropopsychiatrie de Jacques Schotte: Une
introduction. Eds Hermann, Paris, 2009.
HO
TLINE
N1782F
Bexarotène
Le bexarotène stimule l'élimination des plaques amyloïdes chez la souris.
Des chercheurs américains viennent de publier, dans la revue Science, les résultats d'un essai médicamenteux intéressant dans
le modèle murin de maladie d'Alzheimer. La maladie d'Alzheimer est liée à une altération d'élimination de la protéine bêta-
amyloïde hors du cerveau, processus normalement facilité par l'Apolipoprotéine E (Apo E). L'expression de celle-ci est induite
au niveau transcriptionnel par l'action au niveau de récepteurs nucléaires, des PPARy (récepteurs activés par les proliférateurs
des peroxysomes, type gamma), des LXR (liver X receptors ou récepteurs des oxystérols) en coordination avec les RXR (récep-
teurs des rétinoïdes X). Ces chercheurs viennent de montrer que l'administration orale d'un agoniste de ces récepteurs RXR, le
bexarotène, chez des souris de laboratoire génétiquement modifiées pour développer un modèle murin de maladie d'Alzhei-
mer, permet une augmentation rapide de l'élimination des protéines béta-amyloïdes.
A l'origine, le bexarotène est un traitement utilisé depuis plusieurs années aux Etats-Unis contre le lymphome cutané à cellules
T. Toutefois, il semble également reprogrammer les cellules immunitaires du cerveau pour qu'elles puissent de nouveau élimi-
ner les dépôts amyloïdes. En effet, il semble bien, selon les résultats de cette étude chez la souris, réduire les plaques amyloïdes
de plus de 50% dans les 72 heures, tout en permettant également l'amélioration rapide des fonctions cognitives, sociales et
olfactives chez ces souris.
Cette molécule semble donc apporter une avancée innovatrice pour la recherche fondamentale contre la maladie d'Alzheimer.
Il faudra néanmoins s'assurer qu'elle fonctionne de la même manière chez les humains avant de l'envisager comme partie
prenante de l'arsenal thérapeutique contre cette affection.
Référence
Cramer PE, Cirrito JR, Wesson DW, et al. ApoE-Directed Therapeutics Rapidly Clear -Amyloid and Reverse Deficits in AD Mouse Models. Science, 2012 Feb 9.