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l
Neurone
·
Vol 17
·
N°2
·
2012
rares ont été identifiées pour la SLA, en
l'occurrence TDP43 et FUS, des pro-
téines qui se lient à l'ARN et à l'ADN.
Leur découverte a conduit à formuler
l'hypothèse selon laquelle des pro-
blèmes au niveau du métabolisme de
l'ARN jouent un rôle dans le développe-
ment de la SLA. La mutation de répé-
tition que notre groupe a pu identifier est
plus fréquente que chacune des anoma-
lies susmentionnées. De ce fait, elle de-
vient la principale cause de SLA connue
jusqu'à présent et ­ avec les trois autres
causes ­ cela explique 40 à 50% de
toutes les formes familiales de SLA. Dans
le cas de la DFT, on connaissait déjà des
mutations au niveau de deux gènes, en
l'occurrence le gène tau et le gène de la
progranuline, tous deux situés sur le
chromosome 17. Ces mutations ex-
pliquent probablement chacune 5-10%
des formes familiales, tandis que la mu-
tation de répétition récemment identifiée
représente plus de 10% des cas. En ce
qui concerne la DFT, elle constitue donc
également la principale cause connue.
Sur le plan de cette affection, nous pou-
vons donc à présent expliquer 20-30%
des formes familiales ainsi qu'un petit
nombre de formes sporadiques, mais
peut-être plus: lorsque nous parlons de
`forme sporadique', ceci est en effet sou-
vent lié à un manque d'information. Par-
fois, les parents du patient sont décédés
précocement des suites d'une autre ma-
ladie; parfois, la personne en question a
été adoptée et on ne dispose pas de don-
nées concernant les parents biologiques.
On n'a également pas encore d'explica-
tion à la grande variation au niveau de
l'âge de début de la maladie. Chez cer-
tains patients, les premiers symptômes
surviennent déjà vers l'âge de 35 ans,
tandis que d'autres sujets porteurs d'une
mutation identique ne développent des
symptômes que vers 70 ans. Il peut donc
arriver qu'une personne développe la
maladie à l'âge de 35 ans, alors que ses
parents, âgés de 65 ans, sont encore en
bonne santé. Dans ce cas, nous qualifie-
rons cette forme de sporadique mais, si
l'un des parents devient également ma-
lade 10 ans plus tard, nous la reclasse-
rons comme une forme familiale.»
Quelles sont les conséquences
de cette percée sur le plan
d'un diagnostic précoce et
éventuellement de nouvelles
applications thérapeutiques?
Roos Rademakers: «L'avantage immédiat
est que l'on peut à présent rechercher la
présence de cette mutation. Des tests
diagnostiques sont actuellement en
cours de développement. Dans les fa-
milles touchées par la SLA ou la DFT, on
peut alors rechercher chez quelles per-
On n'a également pas encore d'explication
à la grande variation au niveau de l'âge
de début de la DFT. Chez certains patients,
les premiers symptômes
surviennent déjà vers l'âge de 35 ans,
tandis que d'autres sujets porteurs d'une
mutation identique ne développent des
symptômes que vers 70 ans.