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l
Neurone
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Vol 17
·
N°2
·
2012
neurosciences dont la thématique
s'intéressait à l'étude des potentiels
évoqués nociceptifs par stimulation la-
ser. Ensuite, il passe trois ans à Oxford
auprès de Irene Tracey au Functional
MRI Brain
(FMRIB) où il apprend à com-
biner les méthodes neurophysiologiques
et l'imagerie fonctionnelle, toujours
dans le cadre d'une thématique de re-
cherches sur la douleur.
Actuellement, le Laboratoire de Neuro-
physiologie qu'il dirige s'intéresse aux
méthodes de traitement du signal élec-
troencéphalographique dans le cadre de
l'étude du système nociceptif avec égale-
ment un intérêt pour des recherches en
magnéto-électroencéphalographie
(MEG) en collaboration avec Serge Gold-
man, à l'hôpital Erasme (ULB).
Par ailleurs, ce Laboratoire s'intéresse
aussi à l'étude des rythmes cérébraux in-
duits par des stimuli en utilisant la tech-
nique des potentiels évoqués steady-
state.
Celle-ci se base sur le fait qu'un
stimulus auditif active un réseau de neu-
rones; lorsque le stimulus est donné de
manière synchrone à une fréquence
donnée, on observe au niveau cérébral
un entraînement à travers l'activation du
réseau de neurones et on peut mettre en
évidence un pic de réponse avec un pro-
fil donné.
André Mouraux s'oriente alors vers
l'étude des relations entre la musique et
le cerveau, en collaboration avec Isa-
belle Peretz du `Laboratoire international
de recherche sur le Cerveau, la Musique
et le Son' à Montréal et Sylvie Nozaradan
(UCL), neurologue et pianiste. L'étude du
rythme musical avec une périodicité qui
peut être imparfaite entraîne dès lors des
réponses cérébrales étudiées par électro-
encéphalographie (EEG) et la technique
steady-state. En effet, on met en évidence
que le cerveau reconstruit sa perception
du rythme synchrone, voire syncopé (2-
3). L'hypothèse de recherche actuelle est
que l'interprétation du rythme se fait
dans le cerveau par entraînement d'un
ou de plusieurs réseaux de neurones. La
modulation de la perception des rythmes
dépend de l'interprétation métrique de
ces rythmes, de manière individuelle, en
fonction d'une sensibilité toute person-
nelle. D'autre part, la capacité de «bou-
ger» en rythme, que ce soit danser,
marcher, battre la mesure, applaudir...,
serait le résultat d'une synchronisation
sensori-motrice concernant des proces-
sus sensoriels surtout auditifs (mais
aussi visuels) et les mouvements réalisés,
expliquant ainsi la capacité de bouger
en rythme avec la musique (ou du moins
un son perçu), et ce sans décalage par
rapport à celle-ci (4).
Sylvie Nozaradan a demandé à des volo-
ntaires d'écouter attentivement des sons
type battement musical. Sur base de ce
battement, ces volontaires devaient
imaginer une structure métrique binaire
(type marche 1-2) ou ternaire comme
dans une valse (type 1-2-3). L'activité
cérébrale de ces participants était enre-
gistrée au décours de ces tâches par des
André Mouraux devant un poster émanant de son Laboratoire de Neurophysiologie.
Figure 1: Les casques avec capteurs pour enregistrement de l'électro-encéphalogramme.