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l
Neurone
·
Vol 17
·
N°2
·
2012
Sur le plan thérapeutique, deux axes
sont à envisager. D'une part, l'axe phar-
macologique pour lequel jusqu'à
présent, aucune molécule n'a cependant
été reconnue efficace sauf éventuelle-
ment les anticholinestérasiques et la mé-
mantine si une pathologie sous-jacente
de type Alzheimer peut être évoquée.
D'autre part, les rééducations ciblées du
langage par logopédie peuvent être
utiles, du moins dans les formes débu-
tantes de l'affection.
Quoi de neuf concernant
l'éventuelle neuro-toxicité de
la L-dopa chez les patients
parkinsoniens? (3)
Le fameux débat de la potentielle neuro-
toxicité de la L-Dopa est rouvert suite à
cette publication bien intéressante éma-
nant de la bien connue «Brain Bank» de
Londres, et dirigée par le non moins connu
Pr A. Lees: les auteurs ont effectué l'analyse
anatomo-pathologique du cerveau de 96
patients atteints de maladie de Parkinson et
ont mis ces résultats en rapport avec les
données cliniques concernant l'évolution
de la maladie, et particulièrement les traite-
ments administrés, en estimant entre au-
tres la dose totale reçue de L-dopa.
Ils n'ont pas mis en évidence de corréla-
tion entre la dose totale reçue de L-dopa
et la perte de neurones dans la Substance
Noire du mésencéphale ou encore la
densité en corps de Léwy.
Par contre, ils ont trouvé une corrélation
positive entre la dose totale reçue de L-
dopa et la perte neuronale dans la partie
ventrale de la Substance Noire!
Même si globalement cette étude est ras-
surante concernant la prise de L-dopa, le
débat reste entier et ouvert car on ne
peut actuellement préjuger si cette
dernière perte neuronale est con-
séquence ou cause d'une consommation
plus élevée de L-dopa!
A suivre...!
L'apport des études de cohorte
à long-terme sur la prise en
charge et l'éducation des
patients atteints de maladie de
Parkinson (4)
L'étude de cohorte est une forme d'étude
longitudinale utilisée en médecine pour
décrire les facteurs de risque, l'étiologie,
le développement de symptômes et/ou
de maladies parmi une population.
L'étude de cohorte à long terme est gé-
néralement définie comme s'étalant sur
au moins 5 ans, étudiant une maladie
spécifique et devrait idéalement com-
prendre un groupe contrôle pour com-
parer l'impact général des événements
de santé liés au vieillissement.
Il est important d'appliquer ce concept à
la maladie de Parkinson pour obtenir des
informations sur la progression de la
maladie, et sur le développement de
signes, symptômes et complications:
toutes ces données sont essentielles pour
la prise en charge et l'éducation des pa-
tients. Ce type d'étude est aussi fonda-
mental pour mesurer à long terme
l'influence ou le potentiel de neuromo-
dulation de traitements (par exemple à
visée neuropréventive ou neuroprotec-
trice) sur l'évolutivité ou la progression
de l'affection. Ainsi, on peut déjà mesu-
rer le bénéfice obtenu par les stratégies
thérapeutiques actuelles en comparant
la morbidité et la mortalité actuelles aux
chiffres publiés, au milieu des années
`soixante' avant l'ère de la L-dopa et des
dopaminergiques, grâce aux travaux
bien connus de M Hoehn et M Yahr.
Jusqu'à présent, on a appris que:
·
il y a plusieurs phases d'évolutivité
dans la maladie de Parkinson, la ra-
pidité de progression étant plus nette
dans les premiers stades;
·
l'âge de début plus avancé, un déclin
cognitif et l'absence de tremblement
(forme purement akinéto-rigide) sont
des facteurs d'aggravation plus rapide
au plan moteur;
·
l'apparition de l'instabilité posturale
semble être un facteur de risque de
déclin moteur et cognitif;
·
actuellement, les fluctuations motri-
ces et/ou dyskinésies n'apparaissent
plus que chez moins de 30% des pa-
Les auteurs de cette revue n'ont retrouvé actuellement que sept études corres-
pondant au profil de cohorte à long terme:
·
quatre déjà publiées:
1. Sydney Multicentre Study;
2. Washington Heights, New York Sudy;
3. Stavanger Parkinson Project;
4. CamPaiGN Study (5).
·
trois en cours de réalisation dont des résultats intermédiaires ont été publiés:
5. The Amsterdam study;
6. The Norwegian Parkwest Study;
7. The Umeaa Study réalisée dans le nord de la Suède.
·
et enfin une huitième, mise en route et financée par la Fondation Michaël
Fox: la PPMI (Parkinson's Progression Markers Initiative), dont le recrutement
de 400 patients parkinsoniens de novo (non traités) et 200 contrôles se pour-
suit en ce début 2012.
Les fluctuations motrices et/
ou dyskinésies n'apparaissent
plus que chez moins de 30%
des patients parkinsoniens
après 6 ans de traitement
(contre 50% en 5 ans
auparavant!).