Study of Pain) a défini en 1999 la douleur chronique post-chirurgicale (DCPC) comme une douleur qui apparaît en post- opératoire, persiste plus de deux mois et n'est pas explicable par une autre cause que l'intervention. Les douleurs secon- daires à une pathologie préexistante sont donc exclues par cette définition (3). cisation de la douleur ne sont pas encore complètement élucidés et il est possible qu'ils soient différents selon le patient et selon la procédure chirurgicale. inflammatoire et neuropathique composantes. La douleur nociceptive est le résultat de l'activation de nocicepteurs périphériques à un stimulus mécanique, chimique ou thermique. Elle disparaît une fois le stimulus terminé. La douleur inflammatoire se manifeste par la sensi- bilité à la douleur accrue secondaire à une lésion tissulaire ou inflammatoire. Elle correspond à la sensibilisation des récepteurs périphériques et du système nerveux central par des médiateurs in- flammatoires. Elle peut persister plu- sieurs heures voire plusieurs jours après la lésion initiale mais est généralement réversible. Ce sont ces mécanismes qui provoquent la douleur postopératoire jusqu'à la guérison de la plaie. Parfois, une lésion ou une dysfonction du sys- tème nerveux est responsable de l'appa- rition d'une composante de douleur neuropathique. Elle associe une perte de fonction (hypoesthésie) à des paresthé- sies, une allodynie, une hyperalgésie ou des dysesthésies dans un territoire ner- veux. les tissus lésés, les fibres nerveuses et les cellules immunitaires. Au niveau des nocicepteurs, ces médiateurs activent des voies de signalisation intracellulaires qui entrainent une phosphorylation de réponse et augmentant l'excitabilité de ces récepteurs. Cette hyperalgésie primaire est un processus réversible qui disparait avec la disparition de ces Cliniquement, la sensibilisation périphé- rique produit une hyperalgésie et une allodynie autour de la cicatrice. chirurgie génèrent une activité intense et des modifications d'excitabilité au ni- veau de la corne postérieure de la moelle. Ces changements durent plus longtemps que la durée de la stimulation qui les a causés, mais ils sont générale- ment réversibles. Cliniquement, cette sensibilisation centrale se manifeste par une hyperalgésie dite secondaire et une allodynie aux stimuli mécaniques à dis- tance de la cicatrice. Ces mécanismes de sensibilisation ont une utilité physiologique, car ils mettent l'organisme au repos et cela facilite la guérison. Une fois la guérison obtenue, ils sont supposés se résoudre. Un des mécanismes expliquant l'apparition de douleurs chroniques post-chirurgicales est un dysfonctionnement dans le retour à la normale de ces systèmes. Les raisons n'en sont pas encore connues avec certi- tude mais on retrouve souvent dans l'anamnèse des patients souffrant de ces douleurs une histoire de fibromyalgie, de céphalées ou d'hypersensibilité viscé- rale, toutes des pathologies où la sensibi- lisation centrale joue un rôle physiopa- thologique (4). post chirurgicaux (par exemple l'atteinte chirurgie mammaire, d'un ou plusieurs nerfs intercostaux lors d'une thoracoto- mie ou encore du génito-fémoral lors d'une cure de hernie inguinale), c'est sans doute une lésion nerveuse qui est la cause principale des douleurs. Ces lé- sions nerveuses entraînent des change- ments périphériques et centraux menant à une sensibilisation, par exemple une redistribution de certains sous-types de canaux sodiques dans les terminaisons atteintes ou une activation de la micro- glie dans la corne postérieure de la moelle (5). Cependant, toutes les dou- leurs chroniques post-chirurgicales n'ont pas un caractère neuropathique et toutes les lésions nerveuses n'entrainent pas patients avec des lésions nerveuses se manifestant par déficits sensoriels en postopératoire ne développent pas thoracotomie pour chirurgie carcinologi- que ou pour transplantation pulmonaire laisse suspecter que les réactions immu- nitaire et inflammatoire pourraient jouer un rôle dans la pathogénie des douleurs chroniques post-chirurgicales (6). crits plus haut ne sont pas causés uni- quement par des changements au niveau du système nerveux. De multiples inter- actions existent entre les systèmes nerveux et immunitaire (7). Les cellules immunitaires circulantes ainsi que les as- trocytes et les cellules gliales sont impli- qués dans la genèse des phénomènes de sensibilisation ainsi que dans les dou- leurs neuropathiques (8) et inflamma- toires (9). La cause du développement de douleurs chroniques post-chirurgicales se trouve peut-être dans une altération des mécanismes de régulation de l'in- flammation, exposant certains patients à des réactions inflammatoires dispropor- |