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tients après 6 ans de traitement (con-
tre 50% en 5 ans auparavant!);
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la perte de l'odorat, la constipation,
la dépression et le REM behavioral
disorder
sont les plaintes précoces
les plus significatives;
·
les chutes, les hallucinations et la dé-
mence sont des facteurs de risque
très significatifs d'institutionnalisation
et de décès;
·
la démence apparaîtrait dorénavant
de manière ultime chez 80% des pa-
tients;
·
un trouble cognitif est aussi plus
fréquemment retrouvé chez des par-
kinsoniens au stade de début, et
l'étude CamPaiGN (1) a retrouvé
17% d'incidence de démence durant
les 5 premières années d'évolution...
Les facteurs prédictifs démontrés
dans cette étude sont un âge supé-
rieur à 72 ans, une fluence sémantique
inférieure à 20 mots en 90 secondes
et l'incapacité de recopier une figure
avec deux pentagones entrecroisés. Il
s'agit de la seule cohorte à long terme
publiée jusqu'à présent en ayant sui-
vi des patients avec recherche de
marqueurs biologiques, mais sans
groupe contrôle.
Les cohortes les plus intéressantes seront
celles comportant l'étude d'incidence
des patients avec suivi comparé à un
groupe contrôle, et l'étude de marqueurs
potentiels (c'est-à-dire les études 6 et 7)
que l'on attend respectivement pour
2012 et 2013, compte tenu des derniers
patients recrutés respectivement en 2006
et 2007.
On espère ainsi identifier des marqueurs
biologiques ou cliniques qui pourraient
déterminer un risque de développement
plus sévère de l'affection en terme par
exemple de progression au plan moteur
ou non moteur (particulièrement concer-
nant le déclin cognitif). Ceci pourrait
alors mener à des stratégies thérapeutiques
adaptées pour des sous-groupes à risque!
Références
1.
Teichmann M. Des modèles linguistiques aux aphasies
primaires progressives. La Lettre du Neurologue, 2010,
volume XIV, n° 8: pp. 244 ­ 250.
2.
Peeters JC. Bilan neuropsychologique diagnostique des
démences. Dans «La prise en charge des Démences»
coordination par Vanderheyden JE et Kennes B. Eds De
Boeck, 2009, Bruxelles.
3.
Parkkinen L, O'Sullivan SS, Kuoppamäki M et al. Does
levodopa accelerate the pathologic process in Parkin-
son's disease brain? Neurology 2011; 77: 1420-6.
4.
Pedersen KF and Larsen JP. Parkinson's Disease: What
can we learn from long-term cohort studies? Advances
in Clinical Neuroscience & Rehabilitation (ACNR) 2011,
11(3): 9-12.
5.
Williams-Gray CH, Evans JR, Goris A et al. The distinct
cognitive syndromes of Parkinson's disease: 5 year fol-
low-up of the CamPaign cohort. Brain 2009 doi:10.1093/
brain/awp245
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Le nalmefene réduirait la consommation d'alcool de 66% en moyenne,
après 6 mois de traitement, chez l'alcoolo-dépendant motivé
Lors du tout récent Congrès Européen de Psychiatrie à Prague, le laboratoire finlandais Biotie Therapies Oyj et son partenaire
Lundbeck, ont présenté les résultats des études de phase 3 concernant le nalmefene (Selincro
®
), nouvelle molécule investiguée
pour le traitement de la dépendance alcoolique.
Il s'agit de trois études, appelées ESENSE 1, ESENSE 2 et SENSE, toutes multicentriques, randomisées, en double aveugle,
contrôlées par placebo avec des groupes parallèles, évaluant 18mg de nalmefene, pris au besoin (une fois par jour, une ou
deux heures avant un risque de prise de boissons alcoolisées) par des patients démontrant une dépendance alcoolique selon
les critères du DSM IV. Des conseils spécifiques et de support pour renforcer la motivation et la compliance sont donnés dans
les deux bras de ces études (nalmefene et placebo). Par contre, aucun autre traitement à visée d'abstinence n'a été imposé.
Les résultats de ces trois études concernent au total 1.997 patients (1.173 sous nalmefene 18mg/prise et 824 sous placebo) et
sont assez concordants: on observe à 6 mois, dans le groupe nalmefene, une réduction de 66% en moyenne, pour les deux
mesures de consommation alcoolique retenues en objectif primaire, c'est-à-dire le nombre de jours de consommation
importante ­ définis par une consommation d' au moins 60g d'alcool pour un homme, et au moins 40g pour une femme ­ et
la consommation mensuelle totale d'alcool. Pour ces deux items, l'amélioration sous placebo (avec les mêmes conseils
spécifiques de motivation) est d'environ 50%, dans chaque étude. La signification statistique de ces résultats en faveur du
nalmefene y est, à chaque fois, de p < 0,05. Il en est de même pour des objectifs secondaires, comme la diminution des taux
de transaminases hépatiques.
Dans les trois études, l'effet favorable du Selincro
®
était évident, déjà après un mois et se maintenait au long cours, jusqu'à un
an dans l'étude SENSE, la seule prolongée sur cette durée. Cette dernière étude a aussi permis d'établir le profil de sécurité de
la molécule: on peut observer des effets secondaires assez légers et souvent seulement dans les premiers jours, comme des
insomnies, des nausées et de l'instabilité.
Des résultats plus détaillés seront présentés lors de l'Annual Research Society on Alcoholism Scientific Meeting, qui se tiendra
en juin 2012 à San Francisco.