en appui plantigrade. Le tibia progresse vers l'avant en roulant autour de la cheville, qui agit comme un deuxième pivot, qui se met progressivement en flexion dorsale de 10°. A 30% du cycle, le talon décolle progressivement. Le genou et la hanche s'étendent jusqu'à 50% du cycle. Le membre controlatéral passe le pas et reprend contact au sol (deuxième double appui). Le talon du côté porteur est entièrement décollé, l'appui s'applique maintenant des métatarsiens aux orteils autour du pivot de l'avant-pied. La cheville passe en flexion plantaire, se préparant à la propulsion. Le genou et la hanche fléchissent. Les orteils décollent, la cheville est en flexion plantaire maximale, le genou et la hanche continuent à fléchir. Pendant la phase oscillante, la cheville réduit sa flexion plantaire pour faci- liter le passage du pas. A 75% du cycle, le genou s'étend à nouveau, la hanche réduit sa flexion, permettant au pied de se prépositionner en vue du nouveau contact initial. Dans les autres plans, les amplitudes angulaires sont mini- males (< 10°) et participent aux différents amortissements des articulations et minimisations du centre de masse. musculaire permettent d'aborder la marche en incluant l'équilibre entre les forces externes générées par l'appui au sol et les forces internes produites par les muscles, ligaments et capsules articulaires. Les courbes de puissance permettent d'estimer de façon indirecte et par calcul l'activité muscu- laire. Les tracés électromyographiques viendront confir- mer ou infirmer les observations. En observant la figure 2 et les graphiques de la figure 5, nous pouvons à titre d'exemple observer les courbes d'amplitude, de moment et de puissance de la cheville. Lors de la phase de mise en charge, la cheville fléchit du côté plantaire, le vecteur force, ou plus exactement le vecteur de réaction à la charge (VRC), en jaune sur la figure 2, passe en arrière de la cheville, produisant un moment externe des fléchisseurs plantaires. Celui-ci sera freiné par un moment interne des releveurs de la cheville. Sur le graphique des puissances de la cheville, on observe une absorption de puissance corres- pondant à une activité excentrique, frénatrice du muscle tibial antérieur. Lors du milieu de la phase d'appui (10-20%), la cheville pro- gresse en flexion dorsale, VRC se déplace progressivement vers l'avant-pied, la cheville montre un accroissement du moment interne des fléchisseurs plantaires (Figure 2). Ce moment est généré par les fléchisseurs plantaires qui tra- vaillent en excentrique en décélérant le système. La courbe de puissance présente une légère absorption de puissance (Figure 5). La stabilité de l'appui unipodal assure l'avancée du membre inférieur opposé. dorsale continue à croître jusqu'à son pic, le genou commence à fléchir. Le VRC continue sa progression vers la tête des métatarsiens. Le moment interne de la cheville continue à progresser. Le travail excentrique des fléchisseurs plantaires (soléaire et gastrocnémiens) devient plus important et se retrouve sur la courbe des puissances de la cheville sous forme d'une absorption de puissance. A 50%, la cheville inverse sa flexion pour atteindre son pic de flexion plantaire juste après le décollement des orteils; l'activité du triceps sural s'estompe. Le VRC est très en avant de l'articulation, résultant en un moment externe des dorsiflexeurs, auxquels s'opposera un moment interne des fléchisseurs plantaires, produit par une contraction concentrique de ces fléchisseurs plantaires. Le résultat est une importante génération de puissance qui est la plus élevée de tout le cycle. Le tibial antérieur reprend le contrôle de la cheville. L'utilisation de la cinétique corrélée à l'EMG permet de mieux cerner l'efficacité du système de propulsion/ progression lors d'une atteinte du nerf fibulaire super- ficiel, d'une spasticité des FP traitée par allongement. L'analyse des courbes de puissance est une des quali- tés proposées par l'analyse quantifiée de la marche qui permet d'affiner les informations nécessaires à l'aide au diagnostique. bilan clinique afin de documenter des troubles complexes de la marche en recherchant les causes primaires des troubles, leurs répercussions secondaires sur le système musculo- squelettique et les compensations qui en résultent. Il est indiqué dans les pathologies de l'enfant et de l'adulte neuro- logique à un trouble orthopédique ou rhumatologique. L'examen est pris en charge par l'INAMI dans le cadre d'analyse du mouvement pré- ou postopératoire chez l'enfant. Associant l'étude de l'EMG, la force et le mouve- ment, il peut être pris en charge sous certains conditions. Récemment, la Haute Autorité de Santé (21) en France a reconnu l'analyse quantifiée de la marche (AQM) comme un examen efficace permettant d'apporter un bénéfice thérapeutique en modifiant le regard sur le diagnostic obtenu par voie classique. Dans le cadre de la chirurgie pédiatrique, il permet de mieux définir les indications médicamenteuses, chirurgicales et d'appareillages (plus de toxine botulinique et moins de chirurgie précoce). Il peut être également inclus dans le suivi de la rééducation en rhumatologie et en médecine physique. Paradoxalement, le recours à l'AQM est réduit dans les pays francophones, comparés aux pays voisins, comme au Royaume-Uni, probablement par méconnaissance de la méthodologie proposée par l'AQM. |