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ortho-rhumato | Vol 9 | N°5 | 2011
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prévEntion du révEil pEropératoirE
Le protocole BIS (EEG pour éviter que les patients à haut risque ne reprennent conscience pendant une opération)
n'offre pas une alternative intéressante à la méthode ETAC. Tel est le constat posé dans le New England Journal
of Mededine
par Michael Avidan et confrères.
Dans 70% des cas, le réveil peropératoire accidentel, qui
s'accompagne de perceptions sensorielles au cours de
l'intervention chirurgicale et d'un souvenir de ces per-
ceptions, débouche sur un syndrome de stress post-trau-
matique. L'incidence est d'environ 1% chez les patients
présentant un risque élevé de réveil peropératoire. Rien
qu'aux Etats-Unis, 20.000 à 40.000 patients reprennent
conscience chaque année pendant une intervention chirur-
gicale. Le problème se poserait notamment plus souvent
lors d'opérations à coeur ouvert et en cas de consommation
fréquente et importante d'alcool.
Avidan et son équipe ont mené une étude prospective
randomisée en double aveugle sur une population à haut
risque (n = 6.041). Les participants présentaient au moins
un facteur de risque de réveil peropératoire. Après rando-
misation, la profondeur de l'anesthésie a été surveillée à
l'aide d'un index bispectral (BIS) dans le premier groupe.
Le BIS est une variable calculée à partir d'un EEG. Dans
l'autre groupe, la profondeur de l'anesthésie a été mesu-
rée à l'aide de l'end-tidal anesthetic-agent concentration
(ETAC), c'est-à-dire sur la base de la concentration d'agent
anesthésiant dans l'air expiré par le patient. Les auteurs
sont partis du principe que la méthode BIS s'accompa-
gnerait d'un risque plus faible de réveil peropératoire. Ce
postulat reposait sur les conclusions d'études antérieures.
Leur étude BAG-RECALL avait pour but de vérifier leur
hypothèse.
Résultat: 0,24% des patients du groupe BIS ont certai-
nement vécu un réveil peropératoire, contre seulement
0,07% dans le groupe ETAC. En outre, un réveil peropé-
ratoire potentiel a été détecté chez 0,66% des patients du
groupe BIS, contre 0,28% dans le groupe ETAC. Les diffé-
rences entre les deux groupes n'étaient pas statistiquement
significatives.
Avidan et son équipe ont conclu que leur étude BAG-
RECALL n'apportait pas la preuve d'une supériorité du
protocole BIS. Bien au contraire. On a signalé davantage
de cas de réveil peropératoire dans le groupe BIS que dans
le groupe ETAC.
référence
avidan m, Jacobsohh e, glick d, et al. prevention of intraoperative awareness in a high-risk surgical
population. N engl J med 2011;365:591-600.
lES anti-tnf réduiSEnt lE riSquE dE diaBètE
Les personnes souffrant d'arthrite rhumatoïde ou de psoriasis développent moins rapidement un diabète sous
anti-TNF ou hydroxychloroquine qu'en étant traitées avec d'autres ARMM. Telle est l'hypothèse émise par une
équipe de chercheurs américains et canadiens sur la base d'une étude observationnelle à grande échelle. Les
résultats ont été publiés dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).
Les maladies inflammatoires systémiques telles que l'arth-
rite reumatoïde et le psoriasis s'accompagnent d'un risque
accru d'affections cardiovasculaires. Ce risque est en partie
imputable aux effets directs de l'inflammation sur le déve-
loppement de l'athérosclérose. L'augmentation des fac-
teurs de risque cardiovasculaire dans cette population joue
également un rôle. Il est ainsi admis que l'inflammation
accélère le développement de plusieurs facteurs de risque
cardiovasculaire, dont le diabète sucré. Sous l'effet de dif-
férents mécanismes, l'inflammation peut en effet entraî-
ner une insulinorésistance et du diabète. Il semblerait par
exemple que les TNF-alpha et les IL-6 bloquent l'action de
l'insuline à hauteur des récepteurs. De même, la protéine
C réactive et l'inhibiteur de l'activateur du plasminogène
1 auraient un impact négatif sur la sensibilité à l'insuline.
Des recherches ont déjà démontré que l'arthrite rhuma-
toïde et le psoriasis s'accompagnaient d'une prédisposition
à l'insulinorésistance et donc au diabète. Le traitement de
ces deux maladies inflammatoires se compose d'ARMM
(antirhumatismaux modificateurs de la maladie), tels