de la marche dans l'évaluation du Patient orthoPédique et rhumatologique laboratoire d'anatomie, Biomécanique et organogenèse, Faculté de médecine, ulB, Bruxelles logique. Elle est souvent utilisée dans l'analyse de l'infirmité motrice d'origine cérébrale pour quantifier les effets des injections de toxine botulinique, lors d'une chirurgie multi site ou pour des appareillages. Toutefois, elle est de plus en plus demandée en orthopédie et en rhumatologie pour quantifier les troubles de la marche dans des cas difficiles ou lors d'expertises médico-légales. L'analyse quantifiée de la marche présente une intégration de données différentes, telles que la cinématique, la cinétique, l'activité électromyographique et même les pressions plantaires dynamiques. La lecture des rapports de la marche est cependant souvent difficile et sans le soutien d'une méthodologie spécifique au domaine, elle reste lettre morte. Cet article traite de la méthodologie utilisée en pratique clinique. c in q E d r i ol E quantification de paramètres décrivant la longueur du pas, la présence d'une attaque du talon ou la vitesse de marche par exemple lors d'une boiterie, l'analyse de la marche est d'abord une méthodologie d'observation du patient. Plu- sieurs aspects de la biomécanique humaine y sont inclus: la cinématique qui s'intéresse aux angles et vitesses de mou- vements; la cinétique (ou dynamique) qui rend compte des forces, moments et puissances articulaires; l'électromyo- graphie qui nous renseigne sur l'activité des muscles. Les pathologies entraînant un trouble de la marche sont fréquentes tant en neurologie, orthopédie et rhumato- logie. Cette volonté de mieux comprendre la marche est certainement à l'origine de l'évolution des outils d'aide à l'analyse du mouvement. De frères Weber (1) à Gage (2) en passant par Marey (3) ou Braune & Fischer (4) cité par Baker (5) en 2010, l'intérêt pour la compréhension des patterns permet d'identifier les stratégies de marche com- pensatoire lors d'un désordre musculosquelettique et de les situer dans des corridors statistiques de normalité. Les patterns pathologiques sont également à la base de typo- logies propres aux différentes spécialités [classification de Winters (6) pour hémiplégie infantile, de Sutherland (7, 8) revue par Rodda (9) pour les diplégies, de Liston (10) pour les apraxies adultes ou encore le Gait Abnormality Rating Scale modifié par Van Swearingen (11) utilisé en rhuma- tologie]. Ces patterns sont exprimés relativement à une unité de base qui est le cycle de marche. Ces cycles sont remarqua- blement reproductibles et symétriques, reflet de la haute organisation de la marche bipède. Lors d'une observation de la marche en clinique, l'expé- rience thérapeutique nous pousse à utiliser le regard de la spécialité et à sélectionner des paramètres d'une articula- tion (i.e la flexion du genou) le plus souvent dans le plan. |