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ortho-rhumato | Vol 9 | N°5 | 2011
ORTHO-RHUMATO
bimestriel
6 numéros par an
(editions spéciales incluses)
ortho-Rhumato
est une publication réservée
aux rhumatologues,
orthopédistes, internistes
et médecins de médecine
physique et réadaptation
et médecins du sport
tirage
2.800 exemplaires
rédaCteur eN CheF
alex van nieuwenhove
rédaCtioN
erik briers
pierre-emmanuel dumortier
CoordiNatioN
liesbeth mortier
produCtioN
pierre-yves derkenne
puBliCité
France neven
cécile Rysman
leslie selvais
sales maNager
catherine motte
sales@rmnet.be
mediCal direCtor
dominique-Jean bouilliez
editeur respoNsaBle
vincent leclercq
aBoNNemeNt aNNuel
100
tous droits réservés, y compris
la traduction, même partiellement.
paraît également en néerlandais.
Copyright
Reflexion medical network
varenslaan 6
1950 Kraainem
tél 02/785.07.20
Editorial
168
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l'aPProche de l'arthrite rhumatoïde
naissante: qui troP se hâte reste
en chemin
Dans les cercles de rhumatologie, de nos jours, les deux principes de base stratégiques relatifs au
traitement médicamenteux de l'arthrite rhumatoïde naissante sont rarement remis en question. Dans
un premier temps, ils préconisent d'entamer le plus vite possible la médication modificatrice de la
maladie (ARMM), de préférence en combinaison avec des stéroïdes ou des «biomédicaments» à action
rapide, dans le but de neutraliser rapidement l'activité de la maladie (induction d'une rémission). Dans un
second temps, ils invitent à procéder régulièrement aux mesures requises puisqu'elles servent de base
aux adaptations thérapeutiques qui s'avèrent nécessaires lorsque les objectifs prédéfinis ne sont pas
atteints (tight control) (1-3). Dans la pratique, il s'avère toutefois difficile de renoncer au paradigme tra-
ditionnel «start low, go slow» lors du choix du traitement initial (4-6). Par contre, lors du suivi ultérieur des
patients, il est parfois tentant de changer (trop) rapidement de fusil d'épaule au vu de l'augmentation
des possibilités thérapeutiques (7). Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce problème est peut-
être en partie dû au fait que l'on accorde trop peu de temps à la mise en place et à la poursuite de
l'accompagnement du patient (8).
Pendant le temps que dure une consultation ordinaire de rhumatologie, il est impossible de poser le
diagnostic d'arthrite rhumatoïde, d'informer correctement le patient et de démarrer un traitement adéquat.
Certaines étapes instructives peuvent certes être postposées, mais les principales caractéristiques
de la maladie et de son traitement doivent être communiquées le plus rapidement possible et de pré-
férence de manière personnalisée en fonction de chaque patient (8). En outre, il importe de savoir, dès
le début, comment le patient perçoit sa maladie, étant donné que cette perception détermine en grande
partie le résultat du traitement, lequel doit, au besoin, être corrigé à temps (9).
Le temps supplémentaire nécessaire pour une prise en charge adéquate des patients souffrant d'arthrite
naissante entraîne souvent des problèmes logistiques, puisque la plupart des rhumatologues sont surbookés
et que le planning permet difficilement d'insérer des consultations supplémentaires. Ces problèmes
pratiques découlent sans aucun doute du manque criant de rhumatologues, mais certainement aussi
des considérations financières qui pèsent sur l'organisation pratique des consultations, plus particulière-
ment sur la durée des contacts individuels avec les patients. Dans le contexte d'une rémunération en-
core toujours essentiellement orientée sur la prestation, la mise en oeuvre de stratégies de traitement
intensives et longues reste peu rentable, du moins du point de vue du médecin. Dans de nombreux cas,
c'est ce manque de temps qui justifie parfois, lors des décisions thérapeutiques stratégiques, la «mise
sur pilote automatique» pour la moindre résistance, sans envisager le long terme.
Entre-temps, ce problème a été en partie résolu par le biais d'une intervention forfaitaire (K55) de
l'INAMI, qui permet une évaluation rhumatologique approfondie de l'activité et de la fonctionnalité de
la maladie en vue d'une adaptation adéquate de la thérapie lors du suivi. Pour l'instant, les pouvoirs
publics ne prévoient toutefois aucun soutien spécifique pour l'accompagnement pourtant indispen-
sable, mais de longue durée, des patients souffrant d'arthrite rhumatoïde au début de la maladie. Pour
diverses raisons, l'investissement dans l'accroissement du rôle des spécialistes en soins infirmiers
semble dès lors le meilleur choix stratégique.
Avant tout, certains éléments portent à croire que les patients atteints d'arthrite rhumatoïde qui sont
suivis dans le cadre d'un programme pluridisciplinaire de soins ambulatoires, accompagnés par un
spécialiste en soins infirmiers, voient une évolution plus favorable de leur maladie que les patients qui
reçoivent les soins standard (10, 11). Cela s'explique assurément par l'application plus systématique
des principes de base connus de la thérapie médicamenteuse, en particulier le démarrage précoce et