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Belgique a pris une part active à cette étude: 208 méde-
cins de première ligne
(183 généralistes et 25 kiné-
sithérapeutes) ont référé un total de 141 patients vers
16 centres.
Au départ, l'étude partait du constat que le diagnostic
de spondylarthropathie et de spondylarthrite ankylo-
sante était souvent posé longtemps après l'apparition
des premiers symptômes. Selon une étude de 2005, le
délai avant diagnostic s'élève en moyenne à 6,1 ans en
Belgique (2).
Ce diagnostic tardif peut entraîner une série de con-
séquences fâcheuses, notamment des lésions struc-
turelles, des limitations physiques, un handicap, une
détérioration de la qualité de vie et des préjudices
économiques tant pour l'individu que pour la société.
Une optimisation des méthodes d'orientation vers le
rhumatologue permettrait donc d'améliorer la préci-
sion et le moment du diagnostic.
Dans ce but, l'étude RADAR a comparé deux stratégies
d'orientation pour obtenir un diagnostic de spondylar-
thropathie axiale par le rhumatologue. Les médecins
de première ligne
ont été invités à identifier les patients
souffrant de dorsalgies chroniques persistant depuis
plus de trois mois, d'origine indéterminée et apparues
avant l'âge de 45 ans. Au moment de l'orientation du
patient vers un spécialiste, aucun diagnostic de spon-
dylarthrite ne devait encore avoir été posé.
L'orientation du patient pouvait reposer sur deux straté-
gies. La première, la plus simple, repose sur la présence
d'au moins un des trois critères suivants: dorsalgies in-
flammatoires, marqueur HLA-B27 positif et sacro-iliite
mise en évidence par imagerie. La seconde stratégie
nécessite la présence de deux critères sur six, les six
critères se composant des trois critères précités, aux-
quels s'ajoutent trois critères supplémentaires: anam-
nèse familiale de spondylarthropathie, bonne réponse
aux AINS et manifestations extra-articulaires avérées
(uvéite, psoriasis, maladie intestinale inflammatoire).
Il convient toutefois de noter qu'aucune différence
statistiquement significative n'a été relevée entre ces
deux stratégies. La première stratégie, la plus simple,
convient aussi bien à l'orientation du patient que la
deuxième stratégie, plus complexe (Figure 2). Cette
approche permet de poser un diagnostic définitif de
spondylarthropathie axiale chez plus de 35% des pa-
tients référés. Les chiffres disponibles pour la Belgique
différaient peu des chiffres internationaux (Figure 2).
Parmi les 138 patients belges référés, 43 ont finalement
fait l'objet d'un diagnostic de spondylarthropathie
axiale avérée.
Les motifs d'orientation les plus fréquents étaient les
dorsalgies inflammatoires (total 92,9%), la sacro-iliite
(total 36,2%) et la réponse aux AINS (71,2% pour la
seconde stratégie). La plupart du temps, une bonne
concordance a été observée entre les constats du mé-
decin généraliste et ceux du rhumatologue, sauf pour
la sacro-iliite (61,2% en Belgique), qui n'est pas toujours
facile à interpréter par les techniques d'imagerie.
Conclusions
Les patients sont davantage satisfaits du contrôle des
symptômes de polyarthrite rhumatoïde par les produits
biologiques que les médecins traitants ne le pensent
généralement, quelle que soit la forme d'administration.
La perception de satisfaction vis-à-vis de l'administra-
tion intraveineuse est donc plus faible dans le chef du
médecin que dans le chef du patient lui-même.
En utilisant des critères simples d'orientation vers un
rhumatologue, il est possible d'obtenir un diagnostic
de spondylarthropathie axiale avérée chez plus de
30% des patients référés. Par ailleurs, certains signes
typiques de la maladie (dorsalgies inflammatoires, ré-
ponse aux AINS, sacro-iliite) doivent être mieux connus
en première ligne. Tous les praticiens traitant les dorsal-
gies (orthopédistes, spécialistes de la douleur, kinési-
thérapeutes, physiothérapeutes, chirurgiens) doivent
être davantage conscients de l'existence de cette
affection. Le délai moyen avant diagnostic, qui s'élève
aujourd'hui à six ans, pourrait ainsi être raccourci.
Références:
1.
Sieper J, et al. EULAR 2011. OP0042.
2.
Ribbens C. EULAR 2006. Abstract SAT0291.
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