qui ne produisent pas de RANKL (un facteur essentiel à la différenciation des ostéoclastes) affichent une érosion osseuse nettement inférieure à celle des animaux de labo- ratoire du groupe témoin (4). cytokine inflammatoire TNF-alpha n'est pas capable de compenser le RANKL en cas de formation d'ostéoclastes. Tant les souris transgéniques exprimant le TNF et traitées avec un antagoniste du RANKL que les souris TNF trans- géniques croisées avec des souris knock-out RANKL, pré- sentent des quantités nettement moindres d'ostéoclastes dans les articulations. Le nombre de précurseurs d'ostéo- clastes dans la rate reste cependant inchangé (5). Les précurseurs donnent naissance aux ostéoclastes par l'intervention du M-CSF (Macrophage Colony-Stimulating Factor) et du RANKL (Receptor Activator for Nuclear Factor kappa-B Ligand). Le M-CSF est responsable de la formation de monocytes à partir des cellules souches des monocytes et macrophages. L'évolution vers des ostéoclastes uninu- cléaires requiert tant le M-CSF que le RANKL. Par la suite, c'est le RANKL qui se charge seul de poursuivre la matu- ration vers des ostéoclastes activés et plurinucléaires. C'est plus spécifiquement à hauteur du récepteur RANK que le RANKL se lie aux précurseurs des ostéoclastes. Le RANKL proprement dit est fabriqué par des ostéoblastes et par des lymphocytes T activés. Ce mécanisme est maintenu en équilibre par l'action de l'ostéoprotégérine qui empêche la liaison du RANK au RANKL (6-8). En caS d'arthritE rhumatoïdE de laboratoire, que jouent le M-CSF et le RANKL dans la maturation des ostéoclastes actifs, a également été démon- tré dans le liquide synovial et le tissu synovial humains. Un groupe américain avait déjà constaté en 1988 la présence du M-CSF dans le tissu synovial humain de patients souf- frant d'arthrite rhumatoïde (9). Par la suite, on a également observé, dans les fibroblastes synoviaux de patients souffrant d'arthrite rhumatoïde, une forte expression du RANKL par rapport aux fibro- blastes normaux extraits du tissu cutané (10). Des ostéo- clastes plurinucléaires ont par ailleurs été constatés dans des zones avec invasion du pannus de l'os en cas d'arth- rite rhumatoïde, avec présence de préostéoclastes unicel- lulaires dans les régions environnantes. Ce tissu synovial environnant présentait une expression accrue de RANKL- mRNA, issue tant des fibroblastes que des lymphocytes T activés (11). par les ostéoclastes dans la destruction osseuse au cours du processus pathologique de l'arthrite rhumatoïde, des recherches thérapeutiques ont été menées assez récem- ment sur l'action de l'ostéoclaste dans cette affection. Dans une étude de phase 2, en double aveugle et contrôlée contre placebo, l'inhibiteur du RANKL denosumab a été testé chez des patients souffrant d'arthrite rhumatoïde et traités au méthotrexate. Cette approche a entraîné un net recul du score moyen de l'érosion à l'IRM après six mois de traitement et une diminution significative du score moyen van der Heijde-Sharp après un an par rapport au groupe placebo (12). Pour des raisons théoriques, les inhibiteurs du TNF peu- vent, eux aussi, influencer la formation d'ostéoclastes dans la synoviale en cas d'arthrite rhumatoïde. C'est ainsi que le TNF stimule la formation du RANKL par le fibroblaste synovial et la maturation des précurseurs d'ostéoclastes en ostéoclastes actifs. Très vite après l'introduction des inhibiteurs du TNF, il est en effet apparu que l'infliximab en combinaison avec le méthotrexate ne montrait pas de signes radiographiques évidents de lésions articulaires au bout d'un an, alors que c'était bel et bien le cas dans le groupe traité au méthotrexate uniquement (13). Le groupe de recherche de Georg Schett a ensuite étudié dans quelle mesure la protection contre l'érosion osseuse induite par l'inhibition du TNF est un effet direct ou indirect de ce traitement. Ils ont notamment effectué des recherches sur la signification de l'interleukine 1 dans la réponse in- flammatoire induite par le TNF. Le croisement des souris sans interleukine 1 avec des souris transgéniques qui produisent du TNF humain a entraîné une légère diminu- tion de la réaction inflammatoire, mais une grande réduc- tion de l'érosion osseuse et de la formation d'ostéoclastes. Cela souligne le rôle important joué par l'interleukine 1 dans la dégradation osseuse (14). Une observation comparable a pu être rapportée chez des souris transgéniques traitées avec un anticorps ciblé contre l'interleukine 6. Celui-ci a permis de freiner consi- dérablement la formation d'ostéoclastes dans les articula- tions enflammées, de même que l'érosion osseuse. In vitro, on a pu constater que la différenciation des ostéoclastes et la résorption osseuse étaient moins importantes dans l'ostéoclastogenèse dépendant du RANKL et du TNF (15). des ostéoclastes est celui faisant intervenir les lymphocytes T. En fonction de leur différenciation, les lymphocytes T |