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ortho-rhumato | Vol 9 | N°5 | 2011
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convaincus que, en cas de renvoi, une question clinique
doit être clairement formulée.
La moitié des médecins référents pensent que le radio-
logue n'a pas examiné un organe donné si ce dernier n'est
pas explicitement cité dans le rapport. 53,7 pour cent des
radiologues admettent que les médecins peuvent effective-
ment faire cette supposition.
Plus de 90% des médecins et radiologues sont d'avis que l'ap-
prentissage de la rédaction de rapports devrait constituer un
volet obligatoire de la formation des radiologues en devenir.
La formation devrait alors être proposée d'une façon bien
structurée. D'ailleurs, le besoin de formation sur ce plan est
encore renforcé par une autre étude de Jan Bosmans, qui
constatait que la qualité des rapports des membres du per-
sonnel d'un centre universitaire donné n'était pas meilleure
que celle des assistants radiologues (2).
quid du rapport Structuré?
Bien que ces rapports structurés soient pratiquement
inexistants, s'il s'agit d'un examen d'imagerie complexe
(par exemple, échographie de l'abdomen), 84,5% des mé-
decins référents optent pour un rapport structuré, avec des
parties prédéfinies mentionnant séparément chaque sys-
tème d'organes (Tableau 1). Cet avis est également par-
tagé par la majorité des radiologues (55,3%). L'affirmation
inverse, à savoir qu'un rapport doit nécessairement être
rédigé en prose, est rejetée par 56% des cliniciens et 72,9%
des radiologues.
commEnt lES rapportS Sont-ilS étaBliS?
Une autre étude du doctorant s'est déroulée dans huit centres
médicaux aux Pays-Bas et en Flandre (3). Elle avait pour
objectif d'avoir une idée de la structure et de la longueur des
rapports en analysant au total 525 tomodensitométries de
l'abdomen. Il a été difficile d'en tirer des généralités. Ainsi,
13,5% des rapports n'avaient pas de conclusion, la lon-
gueur des conclusions proprement dites variait d'un quart
à la moitié du texte qui précédait. Beaucoup de caractéris-
tiques des rapports semblaient surtout relever d'habitudes
locales au sein d'un hôpital. Tant la longueur totale du rap-
port que la longueur de ses différentes parties pouvaient
considérablement varier. A signaler qu'aucun des rapports
n'avait été rédigé sur la base d'un modèle structuré. Seuls
6 des 525 rapports présentaient une forme rudimentaire
d'introduction selon différents systèmes d'organe, mais
jamais sur la base d'un modèle préétabli.
attEntES dES médEcinS concErnant
lE rapport radiologiquE?
Parmi les cliniciens interrogés, 31,7% ont aussi formulé
des suggestions d'améliorations du rapport. Les thèmes
les plus récurrents concernaient la nécessité d'informa-
tions cliniques et une réponse à une question clinique. Par
ailleurs, les médecins référents exprimaient également le
besoin d'une conclusion, d'une structure claire, d'une com-
munication directe avec le clinicien proprement dit, d'une
exhaustivité, de l'intégration d'images et de renvois à des
images, de constats pertinents dépassant la question cli-
nique, de la pose d'un diagnostic ou d'un diagnostic diffé-
rentiel et de concision (4).
rapport Structuré En guiSE dE réponSE
L'étude de Bosmans révèle donc que les radiologues
et les cliniciens sont en faveur du rapport structuré. Ils
l'expriment eux-mêmes lorsqu'on les interroge et for-
mulent spontanément des suggestions sur les raisons
pour lesquelles un rapport structuré constitue une bonne
solution. Cela dit, intégrer le rapport dans la pratique
de tous les jours semble relever du défi. Dans les rares
cas au monde où une structure existe et où les rapports
sont structurés, cela est souvent le résultat d'une implé-
mentation rendue obligatoire par un radiologue faisant
autorité. Dès que ce radiologue quitte le service, les
radiologues retombent bien vite dans leur travers pro-
saïque d'évaluation des images. Lorsque les radiologues
ont adopté une certaine méthode de travail, il semble
difficile de les en éloigner. Le rapport structuré exige en
effet un profond remaniement de la méthode de travail.
Par ailleurs, il n'existe pratiquement aucun programme
approprié à l'établissement de ce rapport structuré. Jan
Bosmans conseille aux développeurs informatiques de ne
pas attendre que la demande vienne des radiologues pro-
prement dits, mais qu'ils prennent les devants et qu'ils
conçoivent les programmes appropriés pour les radio-
logues intéressés. Enfin, Jan Bosmans pense que les radio-
logues feraient mieux de ne pas attendre que l'obligation
du rapport structuré vienne directement des autorités
sans avoir réellement eu voix au chapitre, dès que les dé-
cideurs politiques seront convaincus des avantages dudit
rapport. Une contribution constructive aux nouvelles ini-
tiatives, avec une participation massive des radiologues
proprement dits, peut finalement mener à une situation
bénéfique pour tous.
références
1. Bosmans Jml, Weyler JJ, de schepper am, parizel pm. the radiology report as seen by
radiologists and referring clinicians. results of the CoVer and roVer surveys. radiology
2011;259:184-95.
2. Bosmans Jml, Van goethem JWm, de schepper am. structure and content of the radiological
report: an audit of 94 reports from a university education center. JBt-Btr 2004;87:260-4.
3. Bosmans Jml, Weyler JJ, parizel pm. structure and content of radiology reports, a quantitative
and qualitative study in eight medical centers. eur J radiol 2009;72:354-8.
4. Bosmans Jml, peremans l, de schepper am, duyck po, parizel pm. how do referring clinicians
want radiologists to report? suggestions from the CoVer survey. insights into imaging 2011.
online first. doi: 10.1007/s13244-011-0118-z.