une rémission sans biomédicaments peut être obtenue. En revanche, il est rarement possible de passer à l'étape suivante, à savoir la rémission sans médicaments, dans le cas de la PR.» démontré les effets positifs du concept T2T, tant sur le plan clinique que structural. «Ces études font état d'un nombre beaucoup plus élevé de rémissions après un suivi strict du patient PR avec adaptation de la thérapie en cas de besoin. Le concept T2T se révèle donc une stratégie judicieuse», explique Patrick Durez. Une analyse récente de la base de données PR CORRONA indique en outre que la mesure de l'activité de la maladie correspondant à la stratégie T2T apparaît utile pour limiter le risque d'infections et, par conséquent, de comorbidités. «Une activité élevée de la maladie s'accompagne en effet d'un risque d'infection accru.» (3) Bakker et al. ont par ailleurs montré qu'une réponse EULAR précoce positive (early good EULAR response) au traitement permettait de prédire les résultats cliniques ainsi que structuraux à long terme (4). «Une réponse clinique positive après six mois constitue un critère prédictif associé à un meilleur score DAS28 et à de meilleurs résultats radiographiques après cinq ans.» Svensson et al. ont également démontré l'intérêt d'assurer une rémission à long terme des patients (5). Les patients caractérisés par une rémission prolongée obtiennent de meilleurs résultats à long terme en ce qui concerne les lésions structurales et la capacité fonctionnelle. Patrick Durez a également fait référence à l'étude BeST, qui a examiné la stratégie T2T dans le cas de l'arthrite précoce (early RA) (6). «Une différence claire a été établie entre le groupe ayant reçu exclusivement du MTX (méthotrexate) et le groupe ayant pris une combinaison incluant du MTX et un anti-TNF. Une différence très nette apparaît chez les patients avec facteurs prédictifs liés à un pronostic défavorable, tels la présence d'un épitope partagé, d'un facteur rhumatoïde d'identifier les personnes présentant un risque de progression rapide (DmTSS > 5 par an). Le fait de différer de six mois l'administration d'un anti-TNF entraîne des conséquences minimes chez 80% des patients. En revanche, ce retard aura une incidence pour les 18% de sujets caractérisés par une progression rapide sous MTX, pour qui tout report de traitement représente une perte de temps précieux.», explique le Pr Durez, qui souligne l'intérêt de ces résultats pour toute discussion liée au concept T2T. T2T se traduit par un contrôle accru de la PR et de la comorbidité. «Si vous voulez appliquer le concept T2T dans votre pratique quotidienne, il est essentiel que le patient connaisse cette stratégie, qu'il ait conscience de sa maladie et qu'il sache ce qu'est l'arthrite rhumatoïde, ce que signifie l'activité de la maladie, qu'elle peut être mesurée et qu'on essaie de l'améliorer par le traitement. Autrement dit, l'éducation est un aspect crucial», insiste Patrick Durez. «Plus les patients ont conscience de leur maladie, mieux ils comprennent les objectifs visés par la thérapie et plus l'observance thérapeutique est élevée», explique-t-il. «Il est tout aussi important de se montrer attentif aux attentes du patient et d'en tenir compte pour la détermination des objectifs thérapeutiques. Certains insisteront sur la nécessité d'une action rapide, alors que d'autres attacheront davantage d'importance aux effets à long terme. Il convient de tenir compte de toutes ces informations dans la stratégie T2T, qui stipule d'ailleurs que les décisions thérapeutiques doivent toujours être prises en accord avec le patient.» chez qui une progression rapide apparaît plausible et qui ne pourront atteindre un contrôle total grâce au MTX seul. Il est donc essentiel de tenir compte de ces facteurs pronostiques dans toute stratégie T2T.» L'étude CIERA, menée par le Pr Durez en collaboration avec le groupe de la K.U.Leuven, a fait état d'une rémission DAS28 plus rapide grâce à une thérapie intensive (MTX + infliximab ou MTX + méthylprednisolone), par comparaison au MTX seul (7). «Même si cette différence se remarque à peine après un an, on observe après un an encore une différence claire en ce qui concerne les lésions structurales», souligne Patrick Durez. une première phase de 26 semaines, l'administration d'une combinaison adalimumab + MTX et de MTX (8) à des patients présentant une arthrite très précoce (very early arthritis). L'étude avait pour cible un score stable DAS28 < 3,2. «Les patients qui ont atteint l'objectif thérapeutique ont continué à suivre le traitement initial pendant une deuxième période de 52 semaines. Un nombre significativement plus élevé de patients du groupe ayant pris initialement la combinaison adalimumab + MTX ont atteint le critère primaire à la fin de l'étude OPTIMA, soit un score DAS28 < 3,2 sans progression structurale.» Les sujets n'ayant pas atteint la cible dans le groupe MTX après les 26 premières semaines ont pris, durant la deuxième période, une combinaison adalimumab + MTX en essai ouvert, soient 76% des patients. Après 26 semaines pendant la deuxième période, les chercheurs ont remarqué que ces sujets présentaient la même réponse clinique que s'ils avaient débuté initialement par la combinaison en question. «Une différence a cependant été observée en ce qui concerne les lésions structurales: lorsque le traitement par adalimumab est différé, une progression radiographique est enregistrée chez certains patients. 1. de Wit MPT, et al, Ann Rheum Dis 2011;70: 891-95 2. Felson DT, et al, Ann Rheum Dis 2011;70:404-13. 3. Au K, et al, Ann Rheum Dis 2011;70:785-91. 4. Bakker MF, et al, Ann Rheum Dis 2010;69(Suppl 3):492. 5. Svensson B, et al, Ann Rheum Dis 2010;69(Suppl 3):503. 6. Goekoop-Ruiterman YPM, et al, Ann Intern Med. 8. Smolen JS, et al, Poster presented at EULAR THU0243, |