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ortho-rhumato | Vol 9 | N°5 | 2011
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or0615N_2011
congrèS dE la Société royalE BElgE dE rhumatologiE
erosions osseuses
en cas d'arthrite rhumatoïde
Alex Van Nieuwenhove
Keywords: bone erosion ­ osteoclast ­ RANKL ­ regulatory T cell
A l'occasion du congrès de la Société Royale Belge de Rhumatologie organisé fin
septembre à Anvers, le Professeur Georg Schett (service d'immunologie et de rhumato-
logie, Universitätsklinikum Erlangen, Allemagne) a évoqué les interactions entre l'os et
le système immunitaire en cas d'arthrite. Il a affirmé que les ostéoclastes sont essentiels
à l'apparition d'érosions en cas d'arthrite rhumatoïde et souligné à cet égard le rôle du
RANKL, du TNF et des lymphocytes T. Sur le plan thérapeutique, l'apparition des éro-
sions peut également être influencée in vitro ou in vivo, notamment par les inhibiteurs du
RANKL, les inhibiteurs du TNF, les inhibiteurs de l'interleukine 6 et les immunoglobulines
CTLA4. Concernant la localisation précise des érosions, il semble que ce soient surtout les
zones vulnérables aux petits traumatismes touchant les tendons et les ligaments qui soient
importantes.
c
o
n
gr
ES
Inflammation et destruction osseuseUne arthrite rhuma-
toïde de longue date non traitée peut entraîner une sévère
destruction de l'os et de l'articulation. La destruction osseuse
paraît alors aussi impressionnante qu'en cas de méta stases
osseuses. Il existe d'ailleurs des similitudes entre ces deux
formes de destruction osseuse, affirme Georg Schett. La
réponse inflammatoire en cas de synovite a non seule-
ment des conséquences pour l'articulation proprement
dite, mais aussi des répercussions systémiques, notam-
ment sur les vaisseaux sanguins (athérosclérose), le foie
(réponse de phase aiguë, répartition du fer), le cerveau
(axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, dépression), le
tissu adipeux (adipocytokines), le tissu musculaire (insulino-
résistance) et l'os (faible densité minérale osseuse, fractures).
La perte osseuse est, à long terme, l'un des principaux pro-
blèmes de l'arthrite rhumatoïde. La majorité des patients
souffrant d'arthrite rhumatoïde développent les premières
érosions osseuses dès les deux premières années de la
maladie. C'est aussi au cours des premières années de la
maladie que la progression des lésions radiographiques
évolue le plus vite (1).
Il est possible de prédire de manière assez précise dans
quelle mesure une arthrite rhumatoïde va s'accompagner
d'une destruction articulaire érosive (2). C'est essentiel-
lement le degré d'inflammation (maladie polyarticulaire,
valeur de CRP élevée, raideur matinale de longue durée)
qui joue ici un rôle important, selon Georg Schet.
oStéoclaStES Et dEStruction oSSEuSE
Plusieurs études expérimentales ont indiqué clairement
que l'érosion osseuse est impossible sans ostéoclaste. Des
souris transgéniques qui produisent du TNF humain déve-
loppent une forme sévère d'arthrite destructive. Lorsque
ces souris sont croisées avec des souris sans ostéoclaste
(souris déficientes en c-fos), les signes de l'arthrite restent
tous présents dans la descendance, à l'exception de la
destruction osseuse qui, elle, est totalement absente.
L'arthrite a pour ainsi dire «lâché prise», commente Georg
Schett (3).