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ortho-rhumato | Vol 9 | N°5 | 2011
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l'activité musculaire, elle implique des coûts élevés. L'IRM-
fm peut être pratiquée au moyen de la technologie de RM
existant actuellement dans la plupart des hôpitaux, en
fonction des examens de routine effectués chez les pa-
tients, mais la rentabilité de l'utilisation de l'IRM-fm pour
l'évaluation des patients et l'établissement d'un plan de
soins est actuellement inconnue. Une étude de rentabilité
est nécessaire pour évaluer si l'IRM-fm pourrait être inté-
ressante pour orienter la revalidation/kinésithérapie.
irm-fm Et ExErcicE
Des études existantes ont examiné, grâce à l'IRM-fm, le
travail fourni par des muscles spécifiques au cours d'une
activité pratiquée à des intensités données (exprimées
en pourcentage du maximum). D'autres ont comparé le
travail musculaire fourni à des intensités croissantes,
jusqu'à la valeur maximale (13, 22, 25, 26, 43, 44). Des
études plus récentes ont utilisé des mesures effectuées
par IRM-fm pour étudier des schémas de recrutement
musculaire spécifiques. À cet égard, différents exercices
cliniquement significatifs sont comparés, et ce tant chez
des personnes en bonne santé que chez des personnes
souffrant de troubles musculo-squelettiques (11, 23, 27,
29, 32-35, 45). Par conséquent, le T2-shift est un biomar-
queur puissant pour:
1) évaluer le recrutement musculaire au cours d'exercices
spécifiques ou de protocoles de revalidation;
2) évaluer les modifications des types d'activité chez les
patients souffrant de troubles musculo-squelettiques;
3) étayer scientifiquement l'efficacité d'interventions lors
desquelles on tend à des modifications de l'activation mus-
culaire.
la fonction muSculairE lorS d'ExErcicES dE
kinéSithérapiE SpécifiquES ou dE protocolES dE
rEvalidation
La plupart des études ayant utilisé l'IRM-fm ont examiné
des schémas d'activation musculaire lors d'exercices per-
tinents pour la pratique clinique quotidienne. L'excellente
résolution spatiale de l'IRM permet d'étudier plusieurs
muscles et d'évaluer si l'exercice est couplé à l'activation
du muscle visé, dans quelle mesure ou à quelle intensité
il a été activé et s'il s'est éventuellement produit une sub-
stitution. Des études ont évalué l'activité musculaire lors
d'exercices des membres inférieurs (extension du genou,
extension et flexion de la cheville, marche et pédalage) (14,
26, 27, 46, 47) et des membres supérieurs ainsi que du
tronc (15, 21-23, 29, 32, 34, 35).
D'autres études se sont concentrées sur l'impact de la
modification d'un des paramètres utilisés lors de l'éta-
blissement d'une série d'exercices (type de contraction,
vitesse, intensité) (29, 37, 48). Le muscle droit antérieur
de la cuisse s'avère par exemple davantage activé que les
autres parties du muscle quadriceps au cours d'exten-
sions du genou isocinétiques par rapport aux extensions
isotoniques (49, 50). Kulig et al (48) ont étudié l'effet
de la vitesse de contraction excentrique sur l'activité des
fléchisseurs du coude principaux durant deux proto-
coles d'exercices isotoniques. Ils ont trouvé une réponse
variable aux différentes vitesses, ce qui n'avait jamais
été démontré précédemment dans des études électro-
myographiques similaires. Les résultats indiquent que
les modifications de l'intensité du signal sont associées
à des différences dépendant des tâches et qu'elles sont
peut-être influencées par les besoins métaboliques et/
ou l'activation neurale (51). Cette étude indique que
l'IRM-fm est une méthode de mesure plus sensible que
l'EMG pour étudier ce phénomène.
L'IRM-fm fournit également au clinicien des notions au
sujet de l'efficacité d'un exercice, étant donné que les
résultats indiquent dans quelle mesure on sollicite un
muscle ou un groupe musculaire spécifiques. Takeda
et al (35) ont trouvé des augmentations significative-
ment plus importantes du temps de relaxation T2 pour
le muscle sus-épineux en réponse aux exercices empty
can
et full can (abduction de l'épaule effectuée dans le
plan scapulaire, le pouce étant respectivement position-
né vers le bas et vers le haut) par rapport à un exercice
d'abduction horizontale chez des personnes en bonne
santé. Ces résultats indiquent que ces exercices (empty
can
/full can) constituent une meilleure stratégie pour
entraîner spécifiquement la fonction (p.ex. force, endu-
rance) du muscle sus-épineux (52). Au sein de notre
groupe d'étude, Cagnie et al ont utilisé l'IRM-fm pour
évaluer l'activité des fléchisseurs cervicaux durant dif-
férents exercices de flexion cervicale (32). Sur ce plan,
il est clairement apparu que le muscle grand droit anté-
rieur de la tête (profond) était plus actif que les fléchis-
seurs cervicaux plus superficiels au cours d'un exercice
de flexion craniocervicale. Ceci a confirmé le caractère
adéquat d'un exercice de flexion craniocervicale pour les
patients souffrant de nucalgies, connus pour présenter
une diminution de l'activité des muscles fléchisseurs
cervicaux profonds en présence d'une activité accrue
des muscles fléchisseurs superficiels (53). Ces résultats
étaient cohérents vis-à-vis d'une étude précédente de
Cagnie et al, lors de laquelle des mesures par EMG ont été
utilisées pour étudier les exercices de flexion craniocer-
vicale (54). Une autre étude comparable a récemment été
conduite par Elliot et al (3), durant laquelle l'IRM-fm a
été utilisée pour évaluer l'impact de l'orientation cranio-
cervicale sur l'activité des extenseurs cervicaux pendant
des exercices d'extension. Chez les volontaires en bonne
santé, on a observé que tant les extenseurs profonds que