rait donc en principe offrir une alternative aux comprimés antigoutte oraux. Administrée en intraveineuse, la peglo- ticase reste dans la circulation et accélère l'élimination de l'urate. John Sundy (Université de Durham, Caroline du Nord, Etats-Unis) et son équipe se sont penchés sur l'hypo- thèse suivante: la diminution de la quantité d'urate dans le sang sous l'effet de la pegloticase devrait entraîner un flux d'urate extravasculaire depuis les tissus vers la circula- tion, où il serait à son tour détruit, avec pour conséquence une normalisation du dépôt d'urate dans l'organisme et une réduction des symptômes de la goutte. Le JAMA pu- blie les résultats de deux études randomisées, en double aveugle, contre placebo, menées de juin 2006 à octobre 2007. 56 cabinets de rhumatologie américains, canadiens et mexicains y ont participé. Les résultats concernent 225 patients atteints de goutte aiguë, qui ne toléraient pas l'allopurinol ou n'y réagissaient pas et qui présentaient un taux sérique d'acide urique 8mg/dl. Les patients se sont deux fois par mois, soit une perfusion de pegloticase et une perfusion de placebo une fois par mois, soit une perfusion de placebo deux fois par mois. Le critère primaire consis- tait en une baisse de l'uricémie pour atteindre un taux < 6mg/dl au mois 3 et au mois 6. Les résultats révèlent que 36 des 85 patients ayant reçu de la pegloticase deux fois par mois ont rempli le critère primaire, contre 29 sur 84 dans le groupe qui l'a reçue une fois par mois et 0 sur 43 dans le groupe placebo. 7 patients sont décédés au cours de l'étude: 4 dans les groupes sous pegloticase et 3 dans les groupes placebo. Conclusion des auteurs: l'administration de pegloticase fait baisser l'uricémie au sein de cette popu- lation. Ils recommandent bien sûr de prendre des mesures pour stabiliser la comorbidité cardiovasculaire, avant et pendant le traitement par pegloticase. l'arthrite rhumatoïde? Des chercheurs néerlandais pensent que oui. Leur hypothèse se base sur les conclusions d'une étude cas-témoins. BMJ a publié les résultats. mentation de la prévalence des maladies auto-immunes dans les pays industrialisés. Cette prévalence accrue n'est pas seulement due à un meilleur diagnostic. La prise de médicaments aurait-elle un rôle à jouer? Le rôle potentiel des traitements préventifs, dont les statines, prescrites à grande échelle pour réduire la mortalité et la morbidité car- diovasculaires chez les personnes souffrant d'hyperlipidé- mie, d'hypertension ou de diabète, a déjà été suggéré dans ce contexte. Diverses études ont déjà démontré qu'outre un effet hypocholestérolémiant, les statines avaient éga- lement des propriétés anti-inflammatoires et immuno- modulatrices. D'où la piste de réflexion selon laquelle ces propriétés immunomodulatrices seraient susceptibles de favoriser le développement de l'auto-immunité, avec pour conséquence potentielle le développement de mala- dies auto-immunes telles que le lupus et l'hépatite auto- immune. Une méta-analyse récente a fait état d'une corréla- tion entre la prise de statines et un risque accru de diabète. différents types de diabète, aucune conclusion n'a pu être tirée quant aux mécanismes susceptibles d'intervenir. Plu- sieurs études ont également fait état d'un impact des sta- tines sur l'équilibre Th1/Th2, avec pour conséquence une stimulation de la production d'auto-anticorps. Selon un nombre croissant d'observations, les statines pourraient déclencher plusieurs maladies auto-immunes rares. Une question s'est donc posée: l'utilisation de cette médi- cation à grande échelle pourrait-elle influencer l'appari- tion de maladies auto-immunes plus courantes telles que l'arthrite rhumatoïde? De Jong (Université de Maastricht, Pays-Bas) et ses confrères ont mené une étude cas-témoins visant à vérifier l'impact de l'exposition aux statines (du- rée, dose, type, etc.) sur le risque de survenue de l'arth- rite reumatoïde. Les données concernent 508 personnes ( 40 ans) chez qui une arthrite reumatoïde a été diagnos- tiquée entre 2001 et 2006. Cinq témoins étaient prévus pour chaque personne atteinte d'arthrite reumatoïde, de sundy J, Baraf h, yood r, et al. efficacy and tolerability of pegloticase for the treatment of chronic gout in patients refractory to conventional treatment. Jama 2011;306:711-20. |