nisation primaire (4). Lorsque la vitesse de conduction nerveuse n'est pas alté- rée, mais que les amplitudes sont ré- duites sous l'effet d'une perte axonale primaire, on parle de CMT2 (4). Viennent ensuite les formes intermédiaires, plus rares, caractérisées à la fois par des signes de démyélinisation et de perte axonale (4). Enfin, lorsque seuls les neu- rones moteurs et leurs axones sont affec- tés, et qu'il n'y a donc pas de perte de sensibilité, on parle de neuropathie mo- trice héréditaire distale (NMH distale) (4). Les patients CMT sont par ailleurs répartis en différentes catégories en fonction du schéma de transmission (au- tosomique dominante, autosomique ré- cessive ou liée au chromosome X) et de l'anomalie génétique sous-jacente (4). À ce jour, on a identifié une quarantaine de gènes associés à la CMT et/ou à la NMH distale (pour obtenir un aperçu de ces gènes, voir http://www.molgen. ua.ac.be/CMTMutations). En 2004, nous avons identifié cinq mutations distinctes dans le gène codant pour la «small heat- shock protein B1» (HSPB1), qui sont à l'origine de la CMT2 ou de la NMH dis- tale (5). On connaît désormais 11 diffé- rentes mutations dans ce gène, toutes associées à la CMT2 ou à la NMH distale (6-8). Les mutations des extrémités N-terminales provoquent la CMT2, tandis que les mutations des extrémités C-terminales donnent lieu à la NMH distale. La mutation S135F intervenant dans le domaine central et hautement conservé de la cristalline de HSPB1 est la seule mutation associée à la fois à la CMT2 et à la NMH distale. En outre, deux autres mutations également décou- vertes au sein de la famille des «small heat-shock protein» (HSPB3 et HSPB8) induisent la CMT2 ou la NMH distale. Ces résultats donnent à penser que les «small heat-shock proteins» sont indis- pensables pour assurer l'intégrité struc- turelle et/ou fonctionnelle des neurones et de leurs axones. comme `chaperon': son rôle consiste à identifier les protéines mal pliées et à les aider à se replier dans la conformation appropriée. Par ailleurs, la HSPB1 inter- vient dans plusieurs autres processus cellulaires, notamment dans la différen- ciation et l'assemblage des structures cytosquelettiques, dans la lutte contre l'apoptose et dans le maintien de l'état redox approprié. cellulaires ont montré que les agrégats toxiques de la HSPB1 mutante un phé- nomène souvent observé dans les mala- dies neurodégénératives perturbent la distribution intracellulaire des autres protéines (9, 10). Le mécanisme exact sous-jacent à l'apparition de la CMT2 et de la NMH distale induites par la pro- téine mutante HSPB1 n'est cependant pas encore élucidé. murin pour la CMT2 et la NMH distale sous-jacent à l'apparition de la CMT2 et/ ou de la NMH distale induites par la HSPB1 mutante, nous avons développé des souris transgéniques qui expriment de manière sélective le gène mutant hu- main HSPB1 (S135F ou P182L) dans les neurones. Les souris mutantes pour le gène HSPB1 sont normales à la naissance, mais déve- loppent au bout de quelques mois des symptômes similaires à ceux observés chez les patients souffrant de CMT2 ou de NMH distale. Les souris mutantes pour le gène HSPB1 enregistrent une formances motrices et de la puissance musculaire. Les souris mutantes pour le gène HSPB1 présentent également des pattes munies de griffes, offrant une cer- taine ressemblance aux pieds creux (pes cavus) ainsi qu'aux orteils en marteau typiques des patients CMT. Par ailleurs, les souris mutantes pour le gène HSPB1 présentent un schéma de marche modifié: elles font de plus petits pas et hésitent au mens électrophysiologiques des nerfs périphériques et les analyses histochi- miques des biopsies nerveuses ont mon- tré que les souris mutantes HSPB1 pré- sentent une perte axonale sans signe de démyélinisation. Différentes techniques ont été utilisées pour examiner les effets structurels de la perte axonale au niveau du muscle. Sur le plan macroscopique, les muscles des souris mutantes pour le gène HSPB1 présentent des signes ty- piques de dénervation et de ré-innerva- tion, avec des groupes de noyaux cellu- laires pycnotiques et un regroupement des types de fibres musculaires. Sur le plan microscopique, on observe moins de jonctions neuromusculaires inner- vées, indiquant une dénervation pro- gressive et distale du muscle. Il existe également des différences mar- quantes entre les deux souris mutantes pour HSPB1. Outre des problèmes mo- teurs, les souris S135F-HSPB1 présentent également une perte progressive de sen- sibilité, en particulier à la douleur et à la température. Ce phénomène présente une forte ressemblance avec les signes observés chez les patients CMT2. Les souris P182L-HSPB1 ne présentent pas cette perte de sensibilité, ce qui indique naissance, mais développent au bout de quelques mois des |