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l
Neurone
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Vol 16
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N°9
·
2011
Réflexions des médecins au
sujet des rapports de radiologie
Les résultats de deux études menées au-
près de plus de 800 médecins néerlandais
et flamands, tant radiologues que clini-
ciens (1) révèlent que la grande majorité
(87%) des médecins référents estiment que
le rapport radiologique est indispensable.
Dans le même ordre d'idée, 63,1% des
médecins ne s'estiment pas davantage
aptes que qu'un radiologue à interpréter
l'examen d'imagerie pour leur propre spé-
cialité. Pratiquement tous les cliniciens ré-
férents et les radiologues sont convaincus
que, en cas de renvoi, une question cli-
nique doit être clairement formulée.
La moitié des médecins référents pen-
sent que le radiologue n'a pas examiné
un organe donné si ce dernier n'est pas
explicitement cité dans le rapport.
53,7 pour cent des radiologues ad-
mettent que les médecins peuvent effec-
tivement faire cette supposition.
Plus de 90% des médecins et radiolo-
gues sont d'avis que l'apprentissage de
la rédaction de rapports devrait consti-
tuer un volet obligatoire de la formation
des radiologues en devenir. La formation
devrait alors être proposée d'une façon
bien structurée. D'ailleurs, le besoin de
formation sur ce plan est encore renforcé
par une autre étude de Jan Bosmans, qui
constatait que la qualité des rapports des
membres du personnel d'un centre uni-
versitaire donné n'était pas meilleure
que celle des assistants radiologues (2).
Quid du rapport structuré?
Bien que ces rapports structurés soient
pratiquement inexistants, s'il s'agit d'un
examen d'imagerie complexe (par
exemple, échographie de l'abdomen),
84,5% des médecins référents optent
pour un rapport structuré, avec des par-
ties prédéfinies mentionnant séparément
chaque système d'organes (Tableau 1).
Cet avis est également partagé par la
majorité des radiologues (55,3%). L'affir-
mation inverse, à savoir qu'un rapport
doit nécessairement être rédigé en prose,
est rejetée par 56% des cliniciens et
72,9% des radiologues.
Comment les rapports sont-ils
établis?
Une autre étude du doctorant s'est dé-
roulée dans huit centres médicaux aux
Pays-Bas et en Flandre (3). Elle avait pour
objectif d'avoir une idée de la structure
et de la longueur des rapports en analy-
sant au total 525 tomodensitométries de
l'abdomen. Il a été difficile d'en tirer des
généralités. Ainsi, 13,5% des rapports
n'avaient pas de conclusion, la longueur
des conclusions proprement dites variait
d'un quart à la moitié du texte qui précé-
dait. Beaucoup de caractéristiques des
rapports semblaient surtout relever d'ha-
bitudes locales au sein d'un hôpital. Tant
la longueur totale du rapport que la lon-
gueur de ses différentes parties pouvaient
considérablement varier. A signaler
qu'aucun des rapports n'avait été rédigé
sur la base d'un modèle structuré. Seuls
6 des 525 rapports présentaient une
forme rudimentaire d'introduction selon
différents systèmes d'organe, mais ja-
mais sur la base d'un modèle préétabli.
Attentes des médecins
concernant le rapport
radiologique?
Parmi les cliniciens interrogés, 31,7% ont
aussi formulé des suggestions d'améliora-
tions du rapport. Les thèmes les plus ré-
currents concernaient la nécessité d'infor-
mations cliniques et une réponse à une
question clinique. Par ailleurs, les méde-
cins référents exprimaient également le
besoin d'une conclusion, d'une structure
claire, d'une communication directe avec
le clinicien proprement dit, d'une exhaus-
tivité, de l'intégration d'images et de ren-
vois à des images, de constats pertinents
dépassant la question clinique, de la pose
d'un diagnostic ou d'un diagnostic diffé-
rentiel et de concision (4).
Rapport structuré en guise de
réponse
L'étude de Bosmans révèle donc que les
radiologues et les cliniciens sont en faveur
du rapport structuré. Ils l'expriment eux-
mêmes lorsqu'on les interroge et formulent
spontanément des suggestions sur les rai-
sons pour lesquelles un rapport structuré
constitue une bonne solution. Cela dit,
intégrer le rapport dans la pratique de tous
les jours semble relever du défi. Dans les
rares cas au monde où une structure existe
et où les rapports sont structurés, cela est
souvent le résultat d'une implémentation
rendue obligatoire par un radiologue fai-
sant autorité. Dès que ce radiologue quitte
le service, les radiologues retombent bien
Figure 1: Le premier rapport radiologique de 1896.