tranquillité et l'indifférence des patients aux difficultés rencontrées (1). Depuis les pre- mières observations de Charcot en 1877 et de Cottrel en 1926, l'euphorie a été consi- dérée comme une empreinte de la sclérose en plaques (SEP). Clairement liée à une atteinte organique, elle est associée à un élargissement des ventricules cérébraux et à des lésions de démyélinisation des lobes frontaux, des noyaux de la base ou du système limbique (2). L'existence de troubles psychiatriques au cours de la SEP est une réalité (3); une poussée «psychiatrique» peut apparaître au décours de l'évolution, mais l'existence de troubles psychiatriques révélateurs de la maladie reste mal connue. Bien que quelques études ont montré que des symptômes psychiatriques peuvent inaugurer une SEP (4), il reste encore beaucoup à faire afin de poser le diagnostic précocement, ce qui permettrait de proposer des traitements adaptés et donc plus efficaces. A travers un cas clinique de SEP inaugurée par des épisodes maniaques, nous soulevons la pro- blématique de la distinction entre trouble de l'humeur dans la SEP et trouble bipolaire. droitière de latéralité, sans antécédents pathologiques notables; elle est suivie en psy- chiatrie depuis 1998 pour des épisodes maniaques, composés essentiellement d'excitation psychomotrice, labilité thymique, irritabilité, colère avec parfois hétéro- agressivité. Elle fut mise sous thymorégulateurs (carbamazépine 1.000mg/j, puis valpro- ate de sodium 2g/j associé à 30mg de diazepam/j), mais à chaque fois, l'amélioration ne fut que minime, malgré la bonne observance thérapeutique. En 2008, la patiente a présenté une asymétrie faciale avec trouble de la marche associé à un nouvel épisode maniaque. L'examen neurologique objectivait un syndrome cérébelleux statique et ci- nétique, un syndrome tétrapyramidal avec des réflexes ostéotendineux vifs et diffusés aux 4 membres, un Babinski bilatéral et une paralysie faciale centrale droite. Le reste de |