prendre au sérieux. Notamment parce qu'elle augmente considérablement le risque d'accident cérébrovasculaire et embolique systémique. Prévenir ce risque est l'un des objectifs majeurs du traitement, un objectif que les anti-vita- mines K, dont la warfarine atteignent, mais au prix d'effets secondaires redou- tables et d'une difficulté d'équilibre des doses qui perturbe fort l'observance. Les nouvelles recommandations internatio- nales insistant sur la nécessité de tenir compte autant du risque d'AVC que de celui d'un saignement intracrânien, il faut disposer d'autres moyens. Ce que procure le Pradaxa qui a profondément modifié le paysage de la prise en charge de la FA. chiffres qui font froid dans le dos: - sa prévalence augmente de manière quasi à 60 ans, elle atteint 10% environ à 80 ans) (1), notamment du fait d'une aug- mentation de prévalence des facteurs de risque de FA (2, 3); pour les personnes de plus de 80 ans) (4); d'une décompensation cardiaque, aug- mente de 40-90% la mortalité globale (4). vitamines K(AVK), dont l'efficacité n'est plus lisés, remarque Elaine Hylek (Boston), et de manière égale quel que soit le score de risque (6-8), les AVK sont aussi le produit numéro 1 en termes de décès liés à un produit médica- menteux (9) tout en étant responsable d'un quintuplement des hémorragies intracrâ- niennes enregistrées ces 10 dernières années (10)». Ce qui est d'autant plus préoccupant que 2/3 de ces accidents surviennent chez des personnes dont le traitement anticoagulant est bien contrôlé (INR 2,0-3,0), essentielle- ment après 80 ans (OR = 2,8, p < 0,001) (13). «Il est donc important d'optimaliser la ba- lance bénéfice-risque, poursuit-elle, notam- ment en respectant la fenêtre thérapeutique (INR 2,0-3,0) (11, 12), ce qui n'est pas simple car le dosage correct de la warfarine est com- pliqué car influencé par de (très) nombreux facteurs.» Or, on sait que le seuil minimal de présence dans la fenêtre thérapeutique est compris entre 58 et 65% pour obtenir un bénéfice (13), le risque de mortalité étant multiplié par 4,2 lorsque ce score est < 60% (14). Ceci a justifié la recherche d'autres cibles thérapeutiques (thrombine, facteur Xa) (15). Le dabigatran, un inhibiteur de la thrombine est, dans cette optique, le premier à avoir fait ses preuves par rapport à la warfarine en pré- vention des accidents vasculaires cérébraux en cas de fibrillation auriculaire. Il est aussi le premier à être approuvé dans cette indication sur base de l'étude RE-LY (16). fouillées confirment les bénéfices du dabigatran tients avec FA non valvulaire avec au moins un facteur de risque, a montré la non-infériorité warfarine et la supériorité du dosage à 150mg 2x/jour (RR = 0,65, p < 0,001) en termes de prévéntion de l'AVC et des embolies systé- miques (17). Ce bénéfice se double d'une réduction significative du risque de saigne- ment intracrânien (RR = 0,41, p < 0,001 pour le dabigatran 150mg 2x/jour) ainsi que d'une réduction de la mortalité cardiovasculaire (RR = 0,85, p = 0,04) et de la mortalité globale (RR = 0,88, p = 0,05) pour le dosage à 150mg 2x/jour. La dose de 150mg 2x/jour est équi- valente à la warfarine pour les hémorragies majeures (critère de jugement primaire pour la sécurité) et la dose de 110mg 2x/jour réduit le risque de saignement majeur de manière significative (HR = 0,70, p = 0,003). score de risque CHA a comporté le plus de cardioversions sous anticoagulation (1.983 chez 1.270 patients) (19). Il a montré que le risque d'accident vas- culaire cérébral ou d'embolie systémique est moindre sous dabigatran 110mg 2x/jour et 150mg 2x/jour que sous warfarine (respecti- vement 0,3%, 0,6% et 0,8%), avec un taux de saignements majeurs de 0,6%, 0,6% et 1,7%, très rassurant en faveur du dabiga- tran, «ce qui en fait une alternative fort in- téressante pour les patients candidats à une cardioversion, constate Gregory Lip (Birming- ham), et ce d'autant plus que le bénéfice est constant, quel que soit le type de FA, perma- nent, persistant ou paroxysmique (20)». Enfin, comme aucun essai comparatif direct n'a été effectué avec les antiplaquettaires, il est possible d'effectuer une comparaison |