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l
Neurone
·
Vol 16
·
N°9
·
2011
EN DIRECT DE L'UNIVERSITÉ
l
e
rApport
rAdiologique
:
de
lA
proSe
à
une
AnAlySe
Structurée
?
La longueur et la structure d'un rapport radiologique varient considérablement et
semblent surtout dépendre des habitudes locales du service de radiologie. Une
étude révèle que les radiologues tout comme les médecins référents sont en fa-
veur d'une méthode de rédaction des rapports davantage structurée. Cela dit,
cette idée trouve difficilement sa voie dans la pratique du radiologue. La résis-
tance au changement et le manque de logiciels adaptés peuvent expliquer cette
attitude. Toutefois, il conviendrait peut-être que les radiologues et les déve-
loppeurs de logiciels prennent eux-mêmes les choses en main pour y remédier au
lieu d'attendre qu'un rapport structuré ne leur soit imposé par les autorités.
Introduction
Chaque examen radiologique est accompagné ou suivi d'un rapport dans lequel le
radiologue fournit son interprétation de ce qu'il a vu sur la radiographie, le scanner
ou l'échographie. Le premier rapport de ce type date de 1896. A vrai dire, depuis
cette époque, rien n'a réellement changé. Il a déjà été maintes fois réclamé de rem-
placer cette prose à laquelle le radiologue nous a habituée par une liste systématique
de cases à cocher reprenant les différentes structures anatomiques qu'il analyse et
qu'il accompagnerait d'un bref commentaire. Seulement, dans la pratique, il est très
difficile de susciter l'intérêt des radiologues concernant ce point. Jan Bosmans, radio-
logue à l'UZ Gent mais également ancien rédacteur en chef de cette revue, a récem-
ment soutenu une thèse de doctorat sur le sujet auprès de l'Université d'Anvers. Il
s'est intéressé à ce qui motive les radiologues et à ce qu'ils font lors de la rédaction
d'un rapport. L'une de ses publications à cet égard dans la revue Radiology a été télé-
chargée massivement par les lecteurs du magazine (1).
Rapports en prose
Le plus ancien rapport de radiologie conservé a été rédigé par William Morton qui,
en 1896 à New York, communiquait à son confrère le Docteur Stiglitz ses constata-
tions à la suite du bilan d'un abdomen (Figure 1). Au cours de la décennie suivante,
les radiologues ont développé leur propre jargon de spécialistes pour lequel ils ont
laissé libre cours à leur imagination. Ainsi, l'image d'une tuberculose miliaire leur fait
penser à des grains de millet; une tomodensitométrie avec carcinomatose du mésen-
tère est représentée sous la forme de tuyaux d'orgue, un ostéosarcome est illustré par
le biais de pelures d'oignons dans un os et des métastases multiples au poumon par
un lâcher de ballons. Malgré tout, depuis plus de cent ans que la radiologie constitue
une discipline médicale à part entière, aucune méthode de rédaction de rapport
structurée et généralisée n'a vu le jour.
Alex Van Nieuwenhove
N1713F_2011
Keywords:
radiology report ­
structured reporting