motrice (NMH distale). Les examens électrophysiologiques ont confirmé ces observations. Contrairement aux souris P182L-HSPB1, les souris S135F-HSPB1 ont montré une baisse des amplitudes des «sensory nerve action potentials» (SNAPS ou potentiel d'action sensitif des nerfs). Une autre différence réside, chez les deux souris mutantes pour HSPB1, dans la sévérité du phénotype moteur. Les souris P182L-HSPB1 obtiennent de moins bons résultats à tous les tests mo- teurs que les souris S135F-HSPB. Ces observations correspondent au phéno- type plus marqué de P182L-HSPB1 tant chez les patients que dans les cultures cellulaires. De manière géné- rale, les deux souris mutantes pour le gène HSPB1 reproduisent donc exacte- ment le tableau clinique présenté par les patients. Les souris S135F-HSPB1 pré- sentent les symptômes d'une polynévrite sensitivo-motrice (CMT2), tandis que les souris P182L-HSPB1 développent une neuropathie motrice (NMH distale). des anomalies du transport axonal tique ciblée nécessite l'identification du mécanisme pathogène à l'origine de la maladie. Les modèles murins que nous avons créés pour la CMT2 et la NMH distale nous permettent de rechercher ce mécanisme de manière ciblée. Les per- turbations du transport axonal représen- tant une caractéristique commune de tives (y compris de la CMT2 et de la NMH distale), nous avons entrepris de passer ce processus au crible (11). Par- tant du constat que diverses protéines associées à des gènes mutés inter- viennent dans le transport axonal dans la CMT2 et la NMH distale (12), nous avons isolé des neurones prélevés chez des souris adultes et les avons mis en culture. Ces neurones ont été chargés avec une substance perméable à la membrane qui colore les mitochondries de manière sélective. Dans les neurones isolés à partir des souris symptomatiques mutantes pour HSPB1, le transport des mitochondries dans les axones s'est avé- ré gravement perturbé. En outre, le trans- port mitochondrial n'était pas perturbé dans les neurones isolés à partir des sou- ris pré-symptomatiques mutantes pour HSPB1. Ces observations permettent de conclure que les anomalies du transport axonal coïncident avec l'apparition des symptômes. des neurones nécessite un ensemble complexe de protéines (11). D'une part, les cargos doivent être couplés aux pro- téines motrices, qui régissent à leur tour le transport par le biais des micro- tubules. Les composants de base des microtubules sont les tubulines. La tubu- line peut subir diverses modifications, notamment une glycosylation, une tyro- sination/détyrosination et une acétyla- tion/désacétylation (13). Cette dernière modification a pour caractéristique unique d'affecter la face luminale des microtubules (13, 14). Par ailleurs, plu- sieurs études ont montré que le statut d'acétylation de la tubuline exerce un effet sur le transport axonal (15). anomalies du transport axonal sont im- putables à une modification du statut d'acétylation de la tubuline dans les neurones des souris mutantes pour taux de tubuline acétylée relevé dans les neurones isolés de souris mutantes pour HSPB1 et symptomatiques est radicale- ment réduit. En outre, les nerfs isolés à partir de souris symptomatiques mu- tantes pour le gène HSPB1 présentent une même réduction des taux de tubu- line acétylée. Ces résultats montrent que la diminution de la tubuline acétylée est à l'origine des anomalies observées dans le transport axonal. gène HSPB1 utilisées comme outil pour le développement d'un traitement la tubuline est toujours en cours, mais une série d'enzymes de désacétylation est déjà connue. La principale enzyme désacétylant la tubuline est l'histone dé- sacétylase 6 (HDAC6), qui se lie à la tu- buline avant de la désacétyler (16). Plu- sieurs molécules qui inhibent de manière spécifique ou aspécifique la fonction désacétylante de la HDAC6 ont déjà été décrites. Un des inhibiteurs aspécifiques est la trichostatine A (TSA). Approuvée par la FDA (Food & Drug Administration) des États-Unis, elle est utilisée en asso- ciation à la chimiothérapie dans le traite- ment de différentes formes de cancer. Un inhibiteur plus sélectif est la tubasta- tine A (17). L'inhibition de la HDAC6 par ces différentes molécules augmente l'acétylation de la tubuline dans les neu- rones isolés à partir de souris symptoma- (HDAC6), qui se lie à la |