1 ANTIDÉPRESSEUR un premier antidépresseur, un tiers envi- ron des patients atteints de dépression unipolaire ne présentera aucune réponse au traitement après huit semaines. Tra- ditionnellement, une amélioration d'au moins 50% des symptômes est considé- rée comme une réponse au traitement. Un autre tiers des patients présentera une réponse, mais pas de rémission. Le dernier tiers manifestera une rémission complète, caractérisée par la sensation de guérison des patients. Pour un nombre relativement élevé de patients, environ la moitié d'entre eux, il faudra donc prévoir une mesure complé- mentaire après une tentative de traite- ment par un antidépresseur. THÉRAPEUTIQUE teurs d'influence. En premier lieu, le diagnostic doit être réévalué. La dépression majeure pour- rait éventuellement s'inscrire dans un trouble bipolaire. Il est établi que les dépressions bipolaires réagissent moins bien aux antidépresseurs que les dépressions unipolaires. Une comor- bidité peut également être présente, laquelle réduit toujours la réponse aux antidépresseurs. La dépression peut par exemple s'accompagner d'un trouble anxieux ou d'un trouble obsession- nel compulsif. L'abus de substances, comme l'alcoolisme, peut également accompagner une dépression. Enfin, un effet insuffisant des médicaments peut parfois s'expliquer par un trouble de la personnalité. En deuxième lieu, il est également im- portant de vérifier, sans culpabiliser le patient, s'il a effectivement pris un anti- dépresseur. DE RÉPONSE INSUFFISANTE vance thérapeutique sont peu probables ou ont été résolus, quatre stratégies sont envisageables. Une première stratégie possible consiste à augmenter la dose de l'antidépresseur utilisé. Selon l'antidépresseur employé, cette stratégie peut s'avérer ou non utile. On ne dispose toutefois pas de beaucoup de preuves scientifiques à cet égard. Quoi qu'il en soit, en raison de différences interindividuelles, une augmentation posologique peut s'avérer bénéfique chez certains patients. Si cette première option ne semble pas indiquée ou n'apporte aucune améliora- changer de médication. Dans ce cadre, on peut soit passer à un médicament appar- tenant à la classe d'antidépresseurs déjà utilisée, soit à un antidépresseur d'une autre classe. La troisième option, qui n'est toutefois pas fréquemment retenue, est la poten- tialisation. Cette stratégie consiste en l'ajout d'un médicament dépourvu en soi d'effet antidépresseur, mais qui renforce manifestement l'effet antidépresseur du premier produit. L'hormone thyroïdienne et le lithium constituent des exemples typiques à cet égard. La quatrième option consiste à associer des médicaments à effet antidépresseur avec un produit possédant un mécanisme d'action différent. L'objectif est ici d'aug- menter l'effet antidépresseur. ANTIPSYCHOTIQUE un antipsychotique à un antidépresseur, bien que selon les points de vue, cette stratégie puisse être considérée comme une stratégie de potentialisation ou d'as- sociation. Dans le cas d'un produit tel que la quetiapine XR, il s'agit effectivement d'une stratégie d'association. Dans plu- sieurs études cliniques contrôlées contre placebo, la quetiapine s'est en effet avé- rée efficace en monothérapie dans la dépression majeure (1, 2). Un deuxième argument étayant cette hypothèse tient au fait que la norquetiapine, le méta- bolite actif de la quetiapine, possède un mécanisme d'action qui ressemble en partie à celui d'un antidépresseur nora- drénergique. Ces deux caractéristiques confèrent à la quetiapine XR un puissant effet antidépresseur. En Belgique, la que- présentent une réponse sous-optimale à une monothérapie par antidépresseur. Cette nouvelle indication vient s'ajouter aux indications existantes dans le trouble bipolaire (phase maniaque aiguë et phase dépressive, ainsi que prévention des récidives de manie et de dépression) et la schizophrénie. Le Professeur Koen Demyttenaere (Psychiatrie, UZ Gasthuisberg, Leuven) situe cette nouvelle indication dans le cadre de la prise en charge générale de la dépression. |