turiques généralement utilisés. Son utili- sation pour prévenir les vomissements induits par la grossesse a mis en lumière la tératogénicité sévère du thalidomide, qui a fait plus de 10.000 victimes dans le monde. Une catastrophe encore pire a pu être évitée du fait que la Food and Drug Administration (FDA) n'avait ja- mais accordé d'autorisation à la mise du thalidomide sur le marché américain. Ce que beaucoup ignorent, c'est que la mo- tivation à cette absence d'autorisation n'était pas la suspicion d'une tératogéni- cité, mais bien l'association de plus en plus nette entre la prise chronique de thalidomide et la survenue d'une NP. a de nouveau été utilisé pour un certain nombre d'indications rares, dont l'érythème noueux lépreux. La remise à l'honneur du thalidomide est intervenue au tournant du siècle, lorsque l'on a dé- montré son efficacité dans le myélome multiple. Malgré l'activité du thalido- mide, tant dans le myélome multiple en rechute (3) que chez des patients nouvel- lement diagnostiqués (15-17), la NP s'est avérée être le principal effet indésirable non hématologique et dose-limitant. La NPiT se présente comme une NP senso- rielle, autonome ou, plus rarement, mo- trice. Les troubles de la sensibilité se manifestent sous la forme de paresthé- sies et d'hypoesthésies distales, digitales, symétriques et ascendantes. La NPiT est rarement douloureuse, ce qui constitue une différence importante avec la NPiB. Une NP motrice n'est pas si rare et se manifeste alors souvent sous la forme d'un tremblement. Une constipation, un effet indésirable qui se produit très rapi- dement chez la majorité des patients après le début d'un traitement par thali- domide, est également mise en rapport avec la NP. D'autres symptômes de la NP autonome induits par le thalidomide, souvent méconnus, sont l'impuissance et la bradycardie (18). peu claire, surtout parce que le thalido- mide est dégradé en plusieurs métabo- lites. Quel que soit le mécanisme sous- jacent, le dommage se produit surtout au niveau de la corne postérieure et de l'axone, les petites branches nerveuses restant relativement épargnées (19). Les deux principaux facteurs de risque pour la NPiT sont la dose de thalidomide et la durée du traitement. La tolérance de doses supérieures à 200mg/j, telles que celles utilisées dans les premières études, est mauvaise, surtout en raison des effets sédatifs importants et de la survenue rapide d'une NP. de toutes les études de phase II publiées, réalisées pendant les cinq premières années d'utilisation du thalidomide dans le myélome multiple en rechute et réfractaire, a rapporté pour la NP une incidence d'environ 35%, avec des pour- centages souvent inacceptablement éle- vés de NP sévère dans un certain nombre d'études (20). Outre la dose, la durée du traitement est également un important facteur de risque pour le développement d'une NPiT. L'incidence double entre en cas de récidive du myélome multiple. Le médicament est également administré comme traitement de première ligne chez les candidats à la transplantation traités avec un schéma à base de thalidomide et de dexaméthasone (21), auquel on ajoute thalidomide est également utilisé en com- binaison avec le melphalan et la predni- sone (le schéma MPT) chez les patients âgés qui n'entrent plus en ligne de compte pour une autogreffe (16, 17). lorsque le thalidomide est donné comme traitement d'entretien après une auto- greffe (22), le consensus général est de ne pas administrer de doses supérieures à 200mg/j. La durée totale du traitement dépassera rarement les 12 mois. En effet, contrairement à la NPiB, la NPiT n'est pas réversible chez la toute grande majo- rité des patients. Il est dès lors très impor- tant de réduire rapidement la dose de thalidomide en cas de NP légère ou d'ar- rêter définitivement le traitement en cas de NP plus sévère (Tableau 1). duite par le bortézomib (NPiB) varient fortement dans les différentes études cliniques réalisées avec le thalido- est augmenté de 1 niveau. neuropathie périphérique induite par le thalidomide (9). |